Chapitre XI: le fiancé

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Elle se faisait une joie de se rendre à Paris, voire sa mère la rendait particulière heureuse. Néanmoins trouver cet inconnue qui travaillait chez l'imprimeur Creton, cette mission que lui avait incombé, son amie Adélaïde permettait à cette journée d'être exceptionnelle car Junon prenait très au sérieux cette recherche de faux fiancé. De ce fait après avoir salué sa mère, elle chercha l'adresse de l'imprimeur Creton. Elle ne pouvait se douter de ce qu'elle allait entendre et voir ce jour-là. En effet Lazare recevait un de ses amis. Un homme à la perruque poudrée, au front imposant, aux petits yeux vifs, aux lèvres minces, et qui portait le même prénom que Maximilien. C'était par l'intermédiaire de ce dernier que Desmoulins avait approché Lazare. Prenant un café à l'étage avec Lazare, Robespierre parlait des prochains Etats-Généraux assurant qu'un changement était possible dans la société. Maximilien écoutait d'une oreille ce qui se disait dans les appartements de Lazare. L'autre employé dormait sur une chaise, les bras croisés sur son torse. Maximilien était subjugué par les paroles de Robespierre qui tentait de convaincre Lazare de laissé gratuitement sa presse à Desmoulins et aux autres camarades journalistes qu'il avait. Maximilien fut déconcentré par des coups sourds et saccadés émanant de la porte de l'imprimerie. Il ouvrit et se trouva face à une jeune femme :

-Bonjour, commença-t-elle avec politesse, je cherche quelqu'un.

-Qui ? S'enquit Maximilien.

-Voilà, c'est le problème. Déplora Junon de façon théâtrale. Je ne sais pas. C'est pour une amie.

Il faisait froid et elle grelottait alors Maximilien la fit entrer. Junon le remercie. Elle n'avait jamais vu de presse auparavant et examina l'engin avec curiosité. Elle demanda à Maximilien de lui faire une démonstration. Il s'exécuta, heureux de montrer son savoir tout nouveau. Il imprima, en pressant avec sa force, une feuille aux caractères petits. Quand il eut fini, Junon prit la feuille qui venait de sortir de la presse. Evidemment elle l'a lu et fut choqué :

-Mais c'est un pamphlet antiroyaliste. !!S'écria-t-elle.

-En effet Mademoiselle. Avoua Lazare qui venait de débarquer.

Il arracha la feuille de la main de Junon et le donna à Robespierre qui se trouvait juste derrière lui. Ce dernier fut satisfait de ce que la presse pouvait offrir :

-Qui est cette femme Max ? Demanda Lazare.

Maximilien haussa les épaules et regarde la jeune femme:

-Je cherche un homme car une amie a besoin d'aide. Expliqua Junon.

Lazare leva un sourcil et ordonna à ses employés de mettre cette femme dehors. Elle protesta mais fut poussé par Lazare vers la sortie. Elle insulta l'imprimeur sous les rires de Robespierre qui lui aussi quitta l'imprimerie après avoir salué son ami. Junon se retrouva dehors. La porte claqua derrière elle. Elle tapa du pied, frappa la porte avec violence, et jura de nouveau avant de passer son chemin. Jamais personne n'avait osé mettre Junon à la porte, elle était extrêmement courroucée. Néanmoins à peine fut-elle éloignée de l'imprimerie qu'elle entendit :

-Mademoiselle ! Mademoiselle !

Elle reconnut la voix de l'employé que Lazare avait nommé Max. Et en effet Maximilien rattrapa Junon. Il avait couru et était essoufflé. Il avait même revêtu sa veste, où plutôt la veste que Lazare lui prêtait :

-Votre amie a vraiment besoin d'aide ? J'ai obtenu un congé, très court néanmoins. Quel est son problème ? Puis-je être utile ?

Il semblait vraiment préoccupé par le problème inconnu que rencontrait une femme inconnue pour lui :

Le lys et les entaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant