A Versailles, dans ses rues, il se fit discret. Les soldats de Charnac le cherchaient activement, il prenait soin de se cacher dès qu'il en apercevait un. Il alla à la préfecture où se trouvait le lieutenant. Celui-ci décida de mener lui-même les recherches, insatisfait du travail qu'effectuaient ses soldats. Sur son cheval brun il parcourra les rues, les yeux vifs, explorant les moindres recoins et tavernes de Versailles. Sachant qu'un à moment, Amaury Charnac irait voir Louise, Maximilien le suivit avec discrétion, mesurant ses pas et attendant que la monture du lieutenant avance pour avancer. S'il était repéré, il pouvait dire adieu à la liberté et à Louise. Il ne voulait pas devoir formuler de nouveaux adieux, ceux qu'il venait d'avoir avec Adélaïde lui avait suffi. Etrangement il ressentait un pincement au cœur quand il pensait à elle, ainsi qu'une désagréablement sensation qu'il n'arrivait pas à expliquer. Au bout de plusieurs heures Charnac s'arrêta devant une taverne qui louait des chambres à la journée. Il laissa sa monture à un garde qui le suivait toujours et pénétra dans le bâtiment. Louise était là. Maximilien le sentait. Il en était sûr. Il se cacha dans une rue non loin de là en gardant un œil sur l'entrée de la taverne. Il fallait attendre que Charnac sorte. Il commença à pleuvoir. Rapidement Maximilien fut trempé jusqu'aux os. Néanmoins la perspective de revoir Louise le gardait apaisé et même le mauvais temps ne changerait pas cela. Rien ne pouvait changer cela. Le lieutenant Charnac sortit de la taverne une heure après son arrivée. Il grimpa sur son cheval et galopa au loin. Maximilien se précipita vers l'entrée du bâtiment et pénétra à l'intérieur. Il régnait une chaleur adoucissante, véhiculée par le feu imposant de la cheminée autour de laquelle les clients se regroupaient pour boire et parler. La tavernière salua Maximilien et lui demanda ce qu'il voulait :
-Louise Lejeune est-elle là ?
-Dis donc, elle est d'mandé la Louise ! S'exclama la femme. Montrez, première chambre à droite.
Maximilien la remercia. Il grimpa les marches de l'escalier en bois deux par deux tellement son empressement était à son comble, sans oublier l'excitation des retrouvailles. Il arriva devant la porte et ne savait s'il devait frapper plusieurs coups ou un, il voulait que tout soit parfait. Il respira doucement et frappa deux coups. Il perçut des pas, des pas doux qui firent craquer le sol. La poignée se baissa et la porte s'ouvrit :
-Maximilien ! Hurla Louise surprise. Mon Dieu !
Elle se jeta autour de son cou et le serra si fort qu'il crut étouffer. Elle s'écarta et dit :
-Mais que fais-tu ici ? Amaury te cherche. C'est dangereux. Viens !
Elle le força à rentrer sans la chambre. Elle constata qu'il était trempé et lui ôta sa veste qu'elle plaça près d'un petit âtre de cheminé. Elle l'invita à s'asseoir près des flammes. Maximilien constata qu'elle avait peu changé durant ses deux années, toujours belles, avec de beaux cheveux blondes, ses yeux foncés et magnifiques, la finesse de ses traits impressionnait quiconque. Cependant une fatigue immense, qu'elle tentait de masquer par des sourires, était visible pour qui la connaissait vraiment, tel un frère. Elle s'assit près de lui, il lui prit la main :
-Raconte-moi tout Louise. Depuis le début. Somma-t-il calmement. Je veux tout entendre, le pire comme le meilleur.
Elle soupira mais se résigna, serrant la main de son frère, espérant ainsi qu'il ne pourrait pas fuir après les révélations qu'elle allait lui faire. Elle conta son arrivée, sa vie dans la rue pendant un moment, elle fuyait les bandits en se réfugiant dans une église. Là-bas un prêtre tenta de la faire rentrer au couvent, elle refusa. Elle n'avait pas fui la campagne pour devenir nonne. Alors elle ne resta pas. Elle trouva un travail de femme de ménage dans une taverne à Paris. Elle y resta pendant un an avant d'être renvoyée. Enfin elle décida d'aller à Versailles où elle trouva un travail dans la taverne dans laquelle ils étaient. Il y avait du passage ici et un soir deux hommes se sont battus, un imprimeur et Charnac. L'imprimeur s'était enfui. C'est lors de cette soirée que Charnac approcha Louise. Maximilien jugea que l'imprimeur était Lazare et qu'il avait clairement vu l'attirance que portait Charnac vers Louise. Bref ce dernier la séduit. Elle ne céda pas. Il fut muté en province et elle remarqua que cette absente la chagrinait beaucoup. Lors de son retour, elle comprit qu'elle l'appréciait. Il passait la voir autant qu'il pouvait :

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Le lys et les entailles
Ficción históricaFin du XVIIIe siècle: Louise Lejeune aspire à plus que sa vie en campagne dans sa Vendée natale. Quittant son domicile pour la capitale, son frère s'inquiète...À juste titre...Leurs escapades à Paris va les conduire à fréquenter des personnages hau...