Chapitre 27

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-Ton père Louis, est le frère d'Ava.

Sur le moment je ne comprend pas, comment ça c'est son frère ?

-Comment ça ?
-Ta sœur a été kidnappée et.., elle bégaye puis reprend, peu après son grand frère Louis s'est retrouvé dans la même situation, prisonnier. Ils ont été forcé d'avoir des rapports et bien d'autres choses atroces que tu ne peux imaginer. Ils ont réussi à s'enfuir et ta mère a accouché de toi. Seulement, ta mère a aussi eu des rapports forcés avec Tony l'un de nos kidnappeurs, à ta naissance, impossible de savoir qui était le vrai père alors ils se sont persuadés que c'était Louis. Mais quand tu es venu me voir la première fois, c'était en effet c'était la première fois que je te voyais mais j'ai su que Tony était ton père. Tu lui ressemble.

« Tu lui ressemble »
Mon cerveau fume, je ressemble à un violeur et un kidnappeur.

-Mes parents sont consanguins...?
-Oui..
-Pourquoi ne se sont-ils pas séparés en rentrant ?
-Ils sont tombés amoureux, aussi bizarre que cela puisse paraître.
-Le syndrome de Stockholm ?
-Oui.
-Mais ce syndrome c'est la victime qui tombe sous le charme de son agresseur, non ?

Elle baisse le regard et réfléchis quelques instants avant de reprendre la conversation.

-Je n'en sais rien, mais ce qui ce passe entre eux leur appartient. Tu comprends, ils s'aiment et même si ce n'est pas ce que tu conçois c'est leur histoire et il faut les laisser faire leur vie. Ta mère a beaucoup souffert et elle mérite d'être heureuse. Dit-elle sure d'elle.
-Je n'y comprend plus rien..
-Tu voulais la vérité, tu l'as.
-Merci et tu ne m'as pas dit ce qu'il t'était arrivé.
-On m'a renversé un verre d'acide sur le visage.

Les yeux plongés dans son regard je réfléchis à ce qu'elle vient de me dire, je m'attendais à une brûlure au 3ème degré ou quelque chose comme ça mais pas de l'acide. Je ne sais quoi répondre à cette femme désorientée, encore une fois. Je ne sais pas ce qu'il me prend, ce n'est pas la première fois que je me retrouve sans voix devant elle, devant cette battante.

Mais cette détermination m'interpelle, elle est trop sure d'elle pour le penser réellement d'après moi.

-Je vous trouve très courageuse. Déclarais-je
-Ce n'est pas avec ce mot que je me qualifierai mais merci.
-J'ai l'impression que quelque chose ne va pas.
-Tout va bien.
-J'en suis encore moins sûr.
-Après avoir vécu une telle chose comme ta mère ou moi, on ne va jamais bien.
-Je...désolé..
-Arrête de t'excuser, dans la vie il faut avancer et toi tu n'avances pas petit, tu te caches derrière ta colère.
-Je ne sais pas quoi faire.
-Je sais, moi non plus.
-Comment ça ?
-Ça fait maintenant une semaine qu'elle est rentrée et je ne suis toujours pas allé la voir.
-Tu parles de...
-Ava. Dit-elle en m'interrompant.
-Va la voir.
-Je ne peux pas. Déclare-t-elle d'un ton rauque et friable.

Mes yeux sont toujours plongés dans les siens et pour la première fois son regard se tourne vers moi et me fait face. 


-Qu'est-ce qui t'en empêche ?

-J'ai un blocage.

-Mais si tu n'y vas pas tu vas être déçu de ne pas l'avoir fait lorsque tu ne pourras plus le faire, crois moi.

-Tu sais, pour ne plus être déçu, souviens toi de ce que tu as vécu, de ce que tu veux et surtout de ce que tu ne veux plus.


Mon esprit se brouille, j'essaie de me remémorer cette dernière phrase qu'elle a prononcé avant de se retourner de l'autre côté du lit mais j n'y parvient pas. C'est beaucoup trop philosophique pour moi, beaucoup trop vrai.

Qu'est-ce que ma mère a-t-elle bien pu faire pour mettre autant la rendre dans cet état ? 


Ava - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant