Chapitre 31

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Elle raccrocha et voyant mon regard planté sur elle, elle me raconta ce qui venait de se passer.

-C'était la police.
-Qu'est-ce qu'ils voulaient ?
-Ils ont retrouvés le cadavre de mon bébé.
-Celui que tu as eu lorsque tu étais enfermée ?
-Oui.
-Que vas-tu faire ? Interrogeais-je.
-Je vais récupérer le corps et l'enterrer.
-Tu as raison.
-Et pour papa...?
-Je ne veux pas entendre parler de lui, partons.

J'acquiesçais et nous partions tous les deux.
Sans aucun moyens de locomotions, nous avions décidé de prendre mon scooter.
En effet, elle n'avait pas le permis étant donné qu'elle avait passé la moitié de sa vie dans une cave.

Je lui donnais un casque de moto et nous sortions en direction du commissariat de police.

Après avoir poireauté une bonne trentaine de minutes nous étions enfin reçu par un policier.

-Mme Lips, c'est bien ça ?
-En effet, je viens récupérer le corps de mon enfant.
-Suivez-moi.

Je restais à l'écart ne pipant pas un mot.
Nous marchions ensuite dans plusieurs couloirs jusqu'à arriver dans une chambre froide.  Cette pièce glauque était composée de vingtaines de tiroirs, tous renfermant des cadavres.

Il consulta une liste et se dirige vers un tiroir, puis l'ouvrit.

Une silhouette apparût avec un drap la couvrant.
J'étais derrière ma mère et restais là en cas de besoin. Son regard était sombre et froid elle ne laissait rien paraître et je me demandais bien comment elle faisait.

L'homme souleva doucement le drap blanc et posa l'ultime question:

-Reconnaissez-vous cet enfant ?
-Oui.
-C'est...
-C'est ma fille.

Il inclina légèrement la tête et reposa le drap sur le jeune corps.
Il lui fit signer quelques papiers et un autre homme, habillé d'une blouse blanche, nous remît une petite boîte en carton.

Elle me donna son sac à main et ne lâcha plus la petite boîte. Elle ne l'avait toujours pas ouverte et fixa un point imaginaire droit devant.

Après s'être baladés en ville, nous rentrions à l'appartement et découvrions mon père assis sur le canapé, se tenant la tête.

Il releva presque immédiatement le visage pour nous faire face.

-Ava, Oscar vous êtes là ! S'étonne-t-il soulagé.

Ma mère passa devant lui sans même lui adresser un regard, elle fonça jusqu'à sa chambre et s'enferma à double tours.

-Oscar que s'est-il passé ?!
-T'as merdé, franchement c'est pas sérieux. Dis-je dégoûté de ses actes.
-Non mais ce n'est pas ce que tu crois...
-Tu vas pas me dire que vous jouiez aux cartes là arrête !
-C'était une erreur !
-Oui et bien une erreur fatale, elle ne te le pardonnera pas.

Il baissa le regard et une larme s'échappa.

Ava - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant