Chapitre 12

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Hyung-Sik se releva d'un coup à l'entente du carillon qui sonna à mon entrée dans le restaurant. J'essayai de garder une expression neutre, qui devait ressembler à une espèce de grimace. Je marchai dans sa direction d'un pas plus ou moins sur. Je laissai échapper un petit soupir quand je m'assis enfin sur la chaise en face de celle de mon ami.

-S-salut, commença fébrilement Hyung-Sik.

-Salut, dis-je froidement, peut-être un peu trop. On ne va pas tourner au tour du pot pendant 3 ans, si j'ai demandé qu'on se voit c'est pour avoir des explications. Je t'écoute.

-...

Une ange passa. Mais il resta vraiment longtemps pour le coup.

-Bon et bien si c'est comme ça que tu veux t'expliquer, je crois qu'on a plus rien à se dire. Je ne veux plus jamais te revoir Park Hyung-Sik, tu as raté ta chance.

Je me levai de ma chaise mais Hyung-Sik fut plus rapide que moi et m'empoigna la main avant de me faire rasseoir sur ma chaise.

-Écoute moi Hyojin-ah. Enfaite, j-j-je c-c-c-connais J-j-jisung. Ton p-patron...

Première claque.

-I-il m'a demandé de me rapprocher de toi pour éviter que v-vous vous rencontriez.

Deuxième claque.

-Ne me demande rien de plus, c'est tout ce que je sais. Voilà p-pourquoi il avait dit que j'avais pas fait mon travail. Mais je ne peux pas t'aider plus que ça.

-C-comment vous vous êtes rencontrés ?, demandai-je d'une voix fébrile.

-Eh bien euh... q-quand on était au lycée. On est devenu ami et i-il m'a demandé de te surveiller p-pour que vous ne vous rencontriez plus. Ça peut paraître soudain mais c-c'est comme ça. T-tu m'en veux ?

C'était totalement dénué de sens. Mais c'était dur. Même très dur à encaisser. Et à accepter. Une relation entière basée sur des mensonges. De simples et purs mensonges. Ma tête tournait. Je me levai de ma chaise lentement. Puis je me retournai et commençai à partir. Je sentis la main de Hyung-Sik.

-ME TOUCHE PAS !!

Je n'avais pas voulu hurler. Mais c'était plus fort que moi. Tout le monde nous regardait. Je m'en contre foutais. Mon cœur battait à 10 000 à l'heure. Je fus prise de tremblements. Mon corps entier tremblait, comme si j'avais froid. Mais je n'avais pas froid. J'avais peur. De mon propre meilleur ami. Enfin de la personne que je croyais être mon ami. Et surtout j'avais peur de ce qu'il avait dit. Et de toutes les conséquences que cela entraînait. Parce que ça n'avait aucun sens. Mais aussi parce que ça en avait un. Et qu'il était bien trop significatif. Plusieurs pièces du puzzles de mon existence commençaient à se mettre en place. Mais c'était beaucoup trop pour moi.

Je me mis à courir. Plus vite que ce que je m'en croyais capable. Je courus pendant longtemps. Ou bien pendant quelques minutes. Tout s'embrouillait dans ma tête. Mais tout était clair. Quelle sensation horrible. Celle d'être perdu dans le noir complet mais en même temps de voir la lumière au bout du tunnel. Je m'arrêtai après un certain temps.

Un bâtiment était éclairé devant moi. C'était le bâtiment de la SM Town. Il brillait. Certainement trop pour mes pauvres yeux mais je continuais de le regarder. Je le détaillai et le regardais encore et encore. J'aurai pu y passer la nuit. Sans m'en rendre compte, je commençai à traverser le passage piéton qui me séparait du bâtiment. Une fois arrivée devant, il me sembla encore plus imposant.

Je n'enviais pas particulièrement les idoles. Je n'enviais pas leur popularité ou encore leur talent. Je ne voulais pas devenir comme eux. J'aimais le faite d'être une simple inconnue, un grain de sable du Sahara, une étoile de la voix lactée. Il n'y avait qu'une chose que j'enviais aux idoles. Le fait qu'elles connaissent leur passé. Ce qui n'était absolument pas mon cas. J'avais une haine envers eux. Envers le monde entier.

-JE VOUS HAIS ! JE VOUS DÉTESTE BANDE DE...

Je n'avais pas l'envie ni la force de finir ma phrase. Je me trouvais moi même pathétique à agir de cette façon. Surtout qu'une bande de personnes masquée m'avait remarqué. Je leur lançais un regard. Ils me fixaient tous. Je les regardais tous un à un avant de tourner les talons et de partir vers l'arrête de métro le plus proche.

Arrivée chez moi, je me posais avec une boîte de ramens sur mon canapé et réfléchis à la situation dans laquelle j'étais. Et une chose se démarqua des autres. Je devait avoir une petite explication avec mon patron...

Vous savez ce qu'on dit ? Qu'une petite part de vérité permet de cacher un mensonge encore plus gros que tout ce qu'on pourrait imaginer...

-


Passé mais pourtant bien présent || H.JS ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant