Chapitre 9

199 21 46
                                    

Je me réveillai sur mon canapé et je fus vite saisie d'un mal de tête frappant. Je soufflais un bon coup avant de me rendre compte que je puais l'alcool, et que j'avais encore mes vêtements de la veille. Je partis donc prendre une douche vite fait, puis me prie un bon petit déjeuner avant de finir de me préparer. Alors que j'allais sortir de chez moi, je reçus un message de mon patron.

Dans mon bureau. Immédiatement.

Je restai perplexe avant de me rendre de l'heure qu'il était. 8h34. Oh. Mon. Dieu. Je me dépêchai de sortir et de rejoindre mon travail, le café de mon patron à la main. J'arrivai devant son bureau à 8h56 précisément. Je lissai ma robe avant de toquer à la porte. J'entendis le traditionnel Entrez ! mais cette fois l'énervement se sentait dans la voix de M.Han. Je me dépêchai d'entrer mais dans mon élan, je trébuchai et renversai la moitié du café du PDG sur lui même.

J'étais confuse. Je me dépêchai d'essuyer comme je pouvais l'énorme tâche qui s'était formée sur son magnifique manteau beige. Il devait vouloir sortir.

-ASSEZ !, hurla-t-il.

Je sursautai vivement. Heureusement que j'avais déjà posé le café sinon je l'aurait certainement encore reversé sur lui.

-Vous ne faites que l'étaler ! Aish... Heureusement que je ne peux pas vous renvoyer sinon vous seriez déjà à la rue !, dit-il avec énervement.

Il continua à m'assomer de critiques. Il voulait que je craque. Mais je ne craquerai pas. Je ne pouvais pas lui faire ce plaisir. Je m'excusai, échangeai son manteau avec un similaire et partis de son bureau.

-Vous arrivez en retard, me renversez du café dessus et en plus de ça me faite ratez mon rendez-vous et vous croyez vous en sortir comme ça ?!

Je m'arrêtai instantanément et me retournai.

-Vous avez raison, je vais vous accompagner à votre rendez-vous, excusez moi de cette faute professionnelle.

Son expression afficha une mine surprise quelques secondes avant de reprendre son habituelle air supérieur.

-Exactement. Allons-y.

Je partis devant lui, récupérai ma tablette ainsi que le dossier dont j'avais besoin avant de suivre le président.

-Où allons-nous au juste ?

J'avais décidé d'être professionnelle, je m'appliquai donc consciencieusement à lui expliquer que nous nous rendions chez Chanel, qui voulait à tout pris s'implanter définitivement dans le marché coréen. Pour cela, Lee Jae-Duk, représentant de Chanel en Corée du Sud, voulait absolument faire une collaboration avec HAN, la marque coréenne par excellence selon lui. Cette réunion impliquait les directeurs ainsi que les stylistes des deux marques. J'expliquai aussi à mon patron les enjeux ainsi que l'adresse exacte à laquelle nous nous rendions.

-Merci.

Il venait de me dire merci. C'était certainement la première fois qu'un brin de gentillesse émanait de lui.

Le trajet se passa en silence. C'était la première fois que je prenais la voiture avec lui. La première fois... Était-ce vraiment la première fois ? J'avais ce sentiment de déjà vu en moi... Je me rendis compte que c'était absurde.

Je n'eus pas le temps de me questionner plus longtemps, nous étions arrivés. Je devais assister à la réunion et mon rôle était juste d'assister à la réunion. Rien d'autre.

La salle de réunion était immense et très moderne. Je m'installai tout derrière, choix de la part de mon très cher patron de me mettre dans un coin. Tant mieux. Les employés de chaque entreprises arrivaient peu à peu. Je connaissais tous leurs visages, je les avais appris afin de ne pas passer pour une ignorante. En dernier, ce fut Lee Jae-Duk qui entra. Il était beau, grand, musclé et parfaitement habillé. L'exemple parfait du gendre dont devait rêver nos mères.

-Asseyez-vous je vous pris.

Je sentis son regard passer sur moi, mais il ne s'attarda pas plus que ça sur mon cas. Tant mieux, la discrétion était mon meilleur allié.

La réunion se passa. Je ne peux dire bien ou pas, j'écoutai tout attentivement, prenant des notes, faisant des croquis histoires de tromper l'ennuie. Alors que j'allais sortir, je percutai de plein fouet quelqu'un. L'ensemble de mes notes et de tous mes dessins tombèrent à terre. Je me précipitai pour les ramasser. Absolument personne ne devait les voir, j'étais trop honteuse. Une fois le tout ramassé, je me relevai avant de présenter mes excuses à la personne que j'avais percuté, et je partis vite fait, ne voulant même pas savoir son identité.

Le reste de la journée passa. Le soir, voulant me changer les idées, je décidai de donner une seconde chance à mon meilleur ami de s'expliquer. Mais une fois arrivée chez lui, je l'entendis en pleine discussion avec quelqu'un. Il lui répétait sans cesse qu'il était mal, qu'il avait été à deux doigts de tout révéler, qu'une certaine elle lui en voudrait à jamais si elle le savait.

N'ayant pas l'envie d'en savoir plus, je partis vers mon lieu de travail et essayai de rattraper tout le retard que j'avais accumulé. Mon patron fut surpris mais je n'y fis pas attention et je travaillai comme une acharnée. Ce soir-là, je m'endormis au bureau...


-


Passé mais pourtant bien présent || H.JS ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant