Prologue

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On ne subit pas l'avenir,
on le fait.
- Georges Bernanos

J'étais tétanisée, totalement immobile face à la mort. À ce moment là, j'étais déjà morte.
Les moments marquants de ma vie défilaient dans ma tête à une vitesse incroyable...
Je repensais à tous les événements qui m'ont amenés à cet instant précis.
Alors que je sentais une larme couler sur ma joue, un bruit sourd retentit.

« Ding ding » , mon alarme sonna et je me réveillai en sursaut.
Bon sang que je détestais ce bruit !
Je venais encore une fois de faire ce cauchemar.

- Liz, Réveille-toi ! Tu vas nous mettre en retard !

- Pas la peine de hurler Maman,il est à peine 8 heures !

À peine sortie du lit, je me pris un carton dans la jambe et me vautra par terre.
De quoi bien commencer la journée !
Je m'habillais rapidement puis descendit prendre un petit encas.
Je n'avais pas très faim aujourd'hui.
Je remontais dans ma chambre prendre mes derniers cartons en contemplant une dernière fois l'endroit où j'ai passé toute ma vie.
Avant de partir, je dis adieu à Ashley, la seule amie que j'ai jamais eu.

- Penses à moi quand tu t'éclateras avec tes nouveaux amis ! Me dit Ashley en m'enlaçant tristement.

- Aucune chance tu le sais bien ! Tu resteras toujours ma Blair !

- Et toi ma Serena... Tu me manques déjà Liz.

- Toi aussi Ashley. Mais on gardera contact, je te le promet !

Je la pris une dernière fois dans mes bras avant de la laisser, probablement pour toujours.

Clevetown était à cinq heures de route d'Atlanta. Durant tout le trajet, j'imaginais ce qui pourrait se passer lorsque je débarquerai dans cette nouvelle ville, comment m'intégrer avec mes nouveaux camarades au lycée ...
J'appréhendais beaucoup mon arrivée au lycée Cleve High, non pas pour les notes, j'en avais d'excellentes , mais plutôt pour mon intégration. À vrai dire, je n'ai jamais été douée pour sociabiliser.

Mais mon petit frère, Hugo, me tira de mes appréhensions pour que je joue avec lui.
Plus tard, je m'endormis.

Lorsque j'ouvris mes yeux, nous étions arrivés devant notre nouvelle maison.
Mon installation ne se fit pas attendre ; je montai directement avec mes cartons dans ma nouvelle chambre.
En deux temps trois mouvements, je terminai de m'installer en ajoutant mes derniers bouquins sur mon étagère: j'adorais lire, j'étais curieuse de tout depuis mon plus jeune âge, ce qui m'a valu beaucoup d'ennuis dans le passé... Cette maison était beaucoup plus spacieuse que l'ancienne : Hugo et moi avions de plus grandes chambres avec nos propres salles de bain et dressings. J'étais ravie bien sûr, mais je ne me sentais pas chez moi, peut-être m'y habituerai-je dans le futur.

Alors que je m'apprêtais à monter dans ma chambre, mon père m'interpella:

- J'espère que tu n'as pas oublié ce que l'on t'a inculqué jeune fille.

- Tu as fini ? J'aimerais aller me doucher sans que tu me fasse la morale.
Il m'attrapa le bras d'un coup sec.
Étonnée, j'affichais une grimace de douleur et m'apprêtai à rétorquer quand il continua :

- Je ne veux plus jamais que tu me reparles sur ça ton. Et je te conseille vivement de ne pas me manquer de respect en allant parler à des garçons.

Il me lâcha et je montai jusqu'à ma chambre à une vitesse effrénée. Une fois à l'intérieur, je verrouillai ma porte et m'effondra dans mon lit. Mon père et moi ne sommes plus aussi proches, chaque fois que je lui adressais la parole, il me regardait avec un air dégoûté.
Enfant, il m'aimait énormément.
Il m'aimait tellement qu'il me faisait des câlins à longueur de journée...
Étrangement , et même si ça me fait de la peine , je ne regrette pas cette distance entre nous. Mais je me demande toujours pourquoi il a agi comme ça.

Avant de dormir, je prépare mes affaires pour le lendemain. Je repense à la rude entrevue avec mon père et je me met à pleurer.
Puis, fatiguée, je sombre dans un profond sommeil...

TroublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant