Chapitre 6

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Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera.
- Victor Hugo

Le lendemain matin, après avoir pris mon petit déjeuner, je me dirigeai vers mon arrêt de bus.
Le temps avançait à vive allure ; et pour cause nous étions déjà le 18 octobre. Tout le monde se préparait pour Halloween. Pour être tout à fait honnête, je n'ai jamais apprécié cette fête. Elle m'a toujours parue commerciale. Bon d'accord, aussi parce que j'ai toujours eu un peu peur durant la nuit du 31 octobre.

Une fois dans le bus, je m'installai dans la banquette du fond avant de mettre mes écouteurs. Ce matin, j'optai pour «lovely» de Billie Ellish. J'étais dans ma petite bulle jusqu'à ce que je remarque la présence de quelqu'un qui s'était installé à côté de moi.

Instantanément, je sus que c'était lui.
Son odeur m'était désormais familière.

- Alors ? Tu ne réponds pas à mes messages ?
Je dois avouer que je suis un peu déçu, Elisabeth Morgan.

- Les personnes civilisées commencent généralement une discussion par un «salut, ça va ?». Je dois donc avouer que je suis un peu déçu, Wesley Cooper.

Il arborait un sourire chaleureux qui creusait ses fossettes.

- Je vois que vous m'en voulez encore jeune fille. Je m'excuse de vous avoir offusquer en raccrochant si brusquement. Que dois-je faire pour que vous puissiez me pardonner, très chère ? Me dit-il avec un ton chevaleresque.

- Haha très drôle Wes.

- À votre service Madame.

Il reprit son sérieux et me regarda droit dans les yeux :

- Sérieusement Liz, ce n'était pas mon intention de couper court à la conversation comme ça. C'est juste que je savais pas que Caroline avait encore mon numéro.

«encore mon numéro» ? Caroline et lui ont été ensemble ? Pourquoi  ne me l'aurait-elle pas dit ? Je me sentais comme une idiote en ayant constaté qu'elle m'avait passé volontairement le numéro de Wes. Mais que voulait t'elle vraiment ?

En me voyant avec cet air songeur, Wesley se rendit compte de l'information qu'il venait de me donner et tenta de rattraper le coup:

- Euh je voulais dire que...je...enfaite avec Caroline on s'est brièvement fréquentés, c'était pas du sérieux. Mais voilà j'étais un peu surpris qu'elle ait pu te passer mon numéro.
Me dit-il en se grattant la tête nerveusement.

- Et moi donc.

- Écoute Liz, je suis passé à autre chose avec Caroline. Je voulais juste me justifier d'avoir fait cette erreur d'avoir raccroché comme un gros connard. Ça te dirait un pique-nique un de ces jours ? Pourquoi pas au lac Hansbrow ? Ce serait un bon moyen de me faire pardonner non ?

- Qu'est-ce que tu cherches exactement Wes ? On ne se connaît que depuis à peine quelques semaines !

Il prit un air refrogné et légèrement vexé.
Je pense y être allée assez fort.

- Excuse moi Wes, c'est juste que j'arrive pas à comprendre : tu m'aides dès mon premier jour puis tu m'envoies bouler et là tu me proposes une sorte de rencard  ?

- Non t'inquiète pas.
C'est ma faute je vais trop vite. J'aurais pas dû te brusquer. Bon si tu préfères, pourquoi ne pas aller pique-niquer en tant qu'amis et rien d'autre ?

J'eus un petit sourire avant de continuer:

- Pourquoi pas. Mais en tant qu'amis et rien d'autre hein ?

- C'est très clair Mlle Morgan.
Le 28 octobre, à 12h15 au lac Hansbrow ?
Je ramène la charcuterie et les fruits et toi le le fromage et les boissons.

- du fromage ?

- Un pique-nique qui se respecte se doit d'avoir au menu du fromage. Le fromage est un élément culinaire divin Liz ! Enfin tu mange bien du fromage j'espère !

- Je suis pas vraiment fan. Lui dis-je.

- Alors laisse moi prendre le fromage et toi la charcuterie. Je te promets que tu ressortira de ce pique-nique avec les papilles gustatives ravies. Crois-moi je sais de quoi je parle.

- Très bien. Le 28 octobre alors.

La conversation s'était terminé que le bus était déjà arrivé au lycée.

- Ah, et Liz on se tient au courant par téléphone? T'as mon numéro maintenant.

Il commença à rigoler d'un rire enfantin avant de me faire un signe d'au revoir de la main.

Je descendis du bus après lui et m'apprêtai à passer une journée qui s'annonçait plus ou moins chargée. En tout cas, j'étais assez heureuse d'avoir pu discuter avec Wes. Mais j'étais assez nerveuse pour ce pique-nique. Caroline avait sans doute raison quand elle disait que j'avais l'air un peu coincée.
En parlant du loup, la voilà qui me faisait signe de venir de la main.

TroublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant