Chapitre 1

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L'ignorance toujours est
prête à s'admirer
- Nicolas Boileau

À mon réveil, je me sentais étrangement mal.
J'avais comme des sortes de crampes au niveau du ventre mais je n'y prêtai pas attention.
Car aujourd'hui je devais faire ma rentrée au lycée. Je mis de côté mes appréhensions et descendis après m'être préparée : je portais une jupe bordeaux et un t-shirt noir avec des boots de la même couleur.
En descendant, je ne fus pas surprise de voir mon père me dévisageant face à ma tenue.

- Tu vas en cours, pas dans un bordel.

J'inspectais ma jupe qui m'arrivait jusqu'au genou mais ne pris pas la peine de lui répondre. Au lieu de ça, je lui lança un soupir d'agacement.

- Où est maman ? Lui demandai-je

- Ta mère a été appelé en urgence à l'hôpital.
Je viens de déposer Hugo à l'école.

- D'accord. Mais je dois y aller je vais rater le bus.

- Attends, je te ramène. Me dit-il avec un ton douteux

À ce moment là, j'en voulais à ma mère de me laisser encore une fois avec lui, même si je savais que son métier était tres important à ses yeux. C'est d'ailleurs en partie à cause de son job que nous avons du déménager.

J'attachais ma ceinture tandis que mon père démarrait la voiture.
Une fois arrivée, je lui dit au revoir, aucune réponse de sa part.
Mais cela m'indifférait complètement.

Mon mal de ventre ne s'était toujours pas dissipé et j'entrais dans l'immense bâtiment pour me rendre en cours.

Après 10 minutes à la recherche de ma salle de biologie, je finis par la trouver. Avant de toquer à la porte, Je me demandais brièvement si je n'aurais pas du rester chez moi.

- Désolée du retard, je m'étais perdue.

- Ce n'est pas grave, installez vous Elisabeth.

- Liz, juste Liz.

- Très bien Liz, je suis le professeur Rogers, vous arrivez juste avant le cours sur l'appareil génital féminin. Veuillez prendre place.

Sous les regards interrogateurs de mes nouveaux camarades, je prenais place dans un pupitre en face du professeur Rogers.
Mon mal de ventre s'amplifia en pensant au fait que M. Rogers pouvait me demander de me présenter devant toute la classe.
J'étais quelqu'un d'assez réservé au premier abord. Mais heureusement, il ne me demanda rien .Le cours débuta et je me sentais extrêmement mal.

- Bien, maintenant que nous avons étudiés la structure de l'appareil génital féminin nous allons désorm-

- Vous pouvez dire chatte Monsieur Rogers vous savez ? C'est pas parce que vous n'en avez jamais vu que vous ne devez pas dire ce mot. Lança un garçon derrière moi.

Tout le monde se mit à rire sous la remarque du garçon qui était juste derrière moi.
Il était assez mignon : des cheveux bruns, bouclés et des yeux verts.
Des fossettes se creusaient sur ses joues alors qu'il arborait un sourire victorieux.

- Assez Wesley ! Sortez immédiatement de ma classe !

Wesley ne réagi pas, il restait immobile à sa place alors que le prof commençait à perdre patience.

- Ne me forcez pas à répéter ! Lança M. Rogers.

- Vos désirs sont des ordres Monsieur. Répliqua- il avec sarcasme avant de quitter la salle.

Tout le monde se calma et le cours repris.
Je tentais de ne pas faire paraître la douleur amplifiée par des crampes tandis que le professeur abordait le sujet du cycle menstruel.
Bizarrement je n'en avais jamais entendu parler , et je comprends pourquoi, mes parents ne me parlent jamais de ce genre de choses.
Ce qui était pourtant étonnant sachant que ma mère était médecin...

Alors que je me sentais de plus en plus mal, une fille m'interpella:

- Tu vas bien la nouvelle ? T'es toute crispée.

Je m'apprêtais à lui répondre quand je sentis un écoulement entre mes cuisses.
Je compris immédiatement que j'avais pour la première fois mes règles quand je vis le sang qui avait taché ma jupe.
La situation était assez ironique : avoir pour la première fois ses règles dans un cours parlant des règles. Prise de panique je me levai d'un bond et me dirigeai vers la sortie.

- Où allez-vous Liz ? Me cria le professeur.

Je ne fis pas attention à ce qu'il me disait et me dirigeai le plus vite possible sur les premières toilettes que je vis.
Une fois à l'intérieur, je cherchai en larmes, du papier pour essuyer le sang qui était sur mes cuisses.

Soudain la porte d'une des cabines s'ouvrît et je vis Wesley sortir.

TroublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant