Chapitre 16

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Ta douleur d'hier est ta force d'aujourd'hui
- Paulo Coelho

Cela faisait une heure que je vagabondais dans la ville. Je voulais pouvoir réfléchir à ce que je venais de découvrir...
Les documents que j'avais trouvé dans la salle de Mme Rivers avaient l'air authentiques mais pourtant, une part de moi espérait que ce n'était qu'une mauvaise blague. Qu'on ne m'aurait jamais caché une chose aussi grosse.
Mais quelque chose n'allait pas : pourquoi ce dossier était en possession de mon professeur?

Je regardai quelle heure il était quand je me rendu compte que j'avais reçu 3 appels manqués de ma mère. Ashley m'avait aussi appelé et je reçu un message de Wes.

«T'es bien rentrée ? Pourquoi tu as quitté le lycée sans prévenir ?»

N'étant pas d'humeur à répondre aux messages, je me dirigeai vers une supérette pour m'acheter une barre chocolatée.
Le vendeur me dévisagea et c'est là que je me rendais compte que je me promenais déguisée en Cléopâtre à 3h du matin.

- Agh c'est bon, c'est Halloween. Râlai-je.

Je me dépêchai de rentrer en voyant qu'un orage allait éclater. Une fois devant chez moi, je vis de dehors que seule ma chambre et le salon étaient encore éclairés.
Je décidai donc de rentrer par l'arrière en espérant que ma mère ne me voie pas.
Mais le sort en avait décidé autrement...

- Elisabeth Alexandra Morgan ! Je peux savoir pourquoi tu rentres avec une heure de retard et avec un costume déchiré ?

Je soupirai et me retournai vers ma mère.
Elle avait veillé toute la nuit et avait des cernes sous les yeux.

- Je suis pas d'humeur, ok ? Je veux juste dormir.

- Tu aurais quand même pu répondre à mes appels ! J'ai imaginé les pires scénarios en voyant que tu ne rentrait pas ! J'essaie vraiment de faire des efforts mais si-

Je n'écoutai pas le reste de son discours et montai en courant dans ma chambre avant de lui claquer la porte au nez.
Cette soirée était devenue un vrai cauchemar.

- Ta mère à pas tort, je me suis vachement inquiétée aussi...

Ashley était assise en pyjama sur mon lit.

- C'est bon c'était rien, j'avais besoin de partir je...je m'étais énervée avec Caroline. Dis-je en mentant.

- Tu aurais au moins pu me prévenir, je pars demain et tu sais que je voulais passer du temps avec toi.

- Écoute Ash, c'est vraiment pas le moment ! Cria-je en commençant à m'impatienter.

- Ok, ok. Pas la peine de crier !

- Je vais prendre une douche.

Alors que je me lavais sous une eau bouillante, je réfléchissais à ce que j'allais faire. Je voulais être fixée sur tout ce bazar. J'étais focalisée sur ce document, plus rien n'avait d'importance.
M'aurait-on caché l'existence de mon père biologique toute ma vie ?
En tout cas, je ne pouvais plus regarder ma mère dans les yeux alors que je doutais d'elle. Je mis mon pyjama et m'écroulai sur mon lit.
Ashley avait désertée la chambre pour aller dormir dans la chambre d'amis.
Je regardai le plafond en espérant trouver sommeil.

Soudain une chose me revînt à l'esprit: sachant que le dossier que j'ai trouvé ce soir était dans le bureau de Mme Rivers et que cette dernière avait elle même donné un dossier à ma mère lorsqu'elle était chez moi, se pourrait-il que ce soit le même dossier que ma mère ait reçu ?
Je pensais avoir une idée d'où le chercher, mais je devais le faire au bon moment et, ainsi, je saurais la vérité.

Je repensai à la soirée que je venais de passer, allant de la dispute avec Aaron, jusqu'au baiser avec Wes. C'était sûrement le seul moment magique de la soirée...

Le lendemain matin, je me réveillai en sursaut à cause d'un klaxon de voiture.
Je passai ma tête par la fenêtre avant de voir un taxi et des valises.
Merde, Ashley ne partirai pas sans me dire au revoir ?

Je me précipitai dehors et je parvins à la rattraper avant qu'elle ne monte.

- Ashley, pourquoi tu ne m'as pas réveillée ?

- Tu dormais à point fermé, je voulais pas te déranger.

Elle semblait indifférente, complètement indifférente. Je me rendis compte que j'avais été brusque avec elle hier.

- C'est à cause d'hier, c'est ça ?

Elle me fixa.

- Je sais reconnaître un mensonge quand j'en entends un, ton excuse de dispute avec Caroline j'y crois pas, tu m'as laissée seule avec des gens que je ne connais pas! Je sais pas ce que tu as mais tu es distante. Je me doutais bien qu'avec ton déménagement ce ne serait plus comme avant, mais tu délaisses complètement les choses essentielles.

- Comme toi ? Je suis pas une nounou Ashley, tu sais que j'ai une nouvelle vie ici, alors ne sois pas étonnée si je ne passes plus autant de temps avec toi.

- C'est fou comme tu as changé en une soirée, tu crois qu'avec une fête et un crush, tu passes de coincée à cool ?

- Tu sais pas de quoi tu parles. Lui dis-je.

- Passe une bonne journée. Dit-elle sèchement.

Elle ferma la fenêtre et le taxi démarra.
Je ne réalisai pas que je venais de me disputer avec ma meilleure amie, mais elle ne comprenait pas. Je suis à bout de nerfs.

La maison est encore une fois vide. Ma mère avait décidé de rejoindre mon père et mon frère a une sortie bowling. Elle m'avait demandé si je voulais venir mais je n'avais pas la tête à sortir. Après avoir fait quelques devoirs, je décidai de faire une sieste.
En me réveillant, je vis que mes parents ne tarderaient pas à rentrer.
C'était le moment idéal pour chercher le dossier, qui je l'espère, n'était pas ce que je pensais. Je me dirigeais donc vers le bureau de ma mère et me pencha vers l'étagère dédiée à notre parcours scolaire à Hugo et à moi.
Ma mère conservait tout ce qui était bulletins, photos de classes ou encore examens.

Mon cœur faillit louper un battement lorsque je vis un dossier semblable à celui que j'avais pris en photo la veille. Je l'ouvris et ne pu contenir mes larmes. J'entendu en même temps la porte d'entrée s'ouvrir et la voix d'Hugo se fit entendre suivit de celle de ma mère et mon père.

J'attendis que mon frère monte dans sa chambre et descendis avec le dossier en main en bas.

Mon père était assis sur le sofa, un verre de Whisky à la main et ma mère était en train de se servir un verre d'eau.
Je restai debout devant eux et ils me fixèrent avec curiosité tous les deux.

- Il faut qu'on parle.

TroublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant