Chapitre 18

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Les âmes fortes ont des sentiments bien plus violents que les autres quand elles sont tendres.
-Voltaire, L'Ingenu

J'aimerais arrêter de penser, de ressentir toutes ces choses. Je ne sais plus quoi faire, je suis désemparée. Je suis passée par toutes sortes d'émotions ces derniers jours, plus que durant toute ma vie. Tout se bousculait dans ma tête depuis que j'ai ouvert ce dossier. J'ai perdu ma famille en m'en allant de chez moi.
J'ai perdu Ashley, la seule sur qui je peux compter. J'aimerais l'appeler, là, maintenant. Mais je me l'interdit.

Je veux savoir qui est Richard Scofield.
Et j'allais profiter de cette fugue pour essayer de trouver des réponses. Tourmentée et fatiguée, je me promenais dans la rue Longseen, située au nord de la ville. J'espérais que je trouverais une solution à tout ça.

Mais quelque chose attira mon attention. Je fixai longuement la fenêtre de la maison en face de moi. À ma grande surprise, mon cœur ne s'était pas emballé en reconnaissant la silhouette qui se tenait derrière cette fenêtre.
Ce n'était nul autre que Wes, qui se retrouvait encore une fois sur mon chemin. Si ce n'était pas un signe du destin, alors j'ignorais ce que c'était. Mais maintenant que j'y réfléchis, Wes avait une fois mentionné qu'il habitait  cette rue. Je m'installais contre un arbre juste en face du palier de sa maison et sortit de mon sac de quoi écrire.

Jusqu'ici, j'avais seulement écris une lettre à ma mère que j'ai laissée en évidence dans ce qui reste de la salle à manger et dans laquelle je lui explique que je vais bien et qu'il est inutile de chercher à me joindre.

J'entrepris donc d'en écrire une pour Wes.
Il méritait de savoir la raison de mon départ.
Même si nous sommes à peine «ensemble», je ne voulais pas qu'il croit que je suis partie sur un coup de tête, non bien au-delà.
Je rédigeai la lettre sans difficultés et la pliai délicatement.

La lumière de sa chambre s'éteignit, mon téléphone affichait qu'il était 2:48.
Je me levai en enlevant les débris de feuilles collés à mon jean et allai poser la lettre devant sa porte. Je me fis coupée dans mon élan lorsque la porte s'ouvrît, laissant apparaître un Wes surpris en face de moi.

- Liz ?! Qu'est-ce que tu fais ici ?

Génial, il allait me prendre pour une vraie folle si je lui expliquai la vraie raison.
J'enfouis vite la lettre dans mon sac.

- Euh...je...je faisais un tour, je suis sortie tard d'une soirée pas très loin et je m'apprêtai à rentrer chez moi quand je t'ai vu par la fenêtre.

- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé au visage ?

Il posa son pouce sur ma joue éraflée, ce qui m'électrifia instantanément.

- C'est rien, il y a eu une bagarre. C'est pour ça que j'ai préféré partir.

Il recula derrière la porte d'entrée, pris un sac poubelle, puis descendis en passant à côté de moi pour se débarrasser du sac.

- Il y'a pas eu de fête dans la rue, Liz.
La dernière date d'il y'a une semaine.
Me dit-il en revenant vers moi.

Je soupirai un long moment avant de le regarder droit dans les yeux.

- Non, c'est vrai. C'était juste une excuse.

- Raconte-moi tout.

- Longue histoire...

- Ça tombe bien, j'arrivais pas à trouver sommeil.

TroublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant