Chapitre 5

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J'accepte la grande aventure d'être moi
- Simone de Beauvoir

La brève entrevue avec ma mère ne s'était pas passée comme je l'imaginais. J'étais toujours furieuse d'avoir été négligée sur des choses qui me concernent et dont j'aurais du être au courant. À ce moment là je jurais intérieurement que si jamais j'avais une fille, jamais je ne l'a laisserai dans une telle situation comme ma mère a pu le faire avec moi.

De plus, je ne savais plus quoi penser depuis que j'ai appelé Wes. Il avait l'air quelque peu déconcerté quand je lui ai dit que c'était Caroline qui m'avait passé son numéro.
En tout cas, c'était peut-être une erreur de l'appeler.

Quand j'eus assez de penser à ce qui s'était passé durant cette soirée, je décidai de profiter de l'absence de mon père pour aller courir dehors . Il était exactement 17:30 et le temps était plutôt clément pour un mois d'octobre.
J'enfilais aussitôt mon legging, attachai mes cheveux en une queue haute et m'apprêtais à sortir quand je vis la veste de Wes sur mon lit.
Je la mis et descendu les escaliers: sa veste sentait bon, elle possédait une odeur indescriptible mais pourtant si rassurante.

Je descendis les escaliers à vive allure et pris ma gourde avant de quitter le salon.

- Nouvelle veste ? Me demanda ma mère.

- Je vais sortir courir.

- Ne rentre pas trop tard, Liz. Tu sais qu'il ne va pas apprécier.

- À toute à l'heure Maman.

Aussitôt sortie, j'enfonçais mes écouteurs dans mes oreilles et mis « Bohemian Rhapsody » du groupe Queen. Bon sang que j'aime ce groupe !

Je longeai les propriétés jusqu'à atteindre un lac en bordure de la forêt.
L'endroit était magnifique: les feuilles d'automnes recouvraient le sol d'un mélange de couleurs orange, jaune et marron.
Le lac était paisible et des canards se baladaient dans l'eau.

Quand j'eus fini de me reposer, je repartis dans le sens inverse en rentrant chez moi.
Peut-être pourrai-je venir une prochaine fois vu que le lac n'était pas très loin de chez moi.

Je m'arrêtai à une intersection pour refaire mes lacets quand mon attention fut captée par un panneau décorant un portail.
Sur ce panneau était inscrit «Résidence McCalister». J'eus un léger sourire et contemplai avec admiration la maison de Caroline. À vrai dire, «maison» était un bien petit mot pour décrire cet endroit: C'était un grand manoir aux couleurs assez sobres, des fleurs de cerisiers longeaient la grande allée derrière le portail. Peut-être un clin d'œil à ses origines me dis-je. Je cru apercevoir une piscine et un jacuzzi avant de partir.
Je comprenais maintenant les rumeurs comme quoi Caroline organisait des fêtes de ouf.

En regardant ma montre, je vis qu'il était désormais 19h. Le soleil était déjà quasiment couché lorsque j'arrivais dans mon allée.

Soudain je vis ma mère parler avec une femme sur le palier de ma porte. Ma mère la remerciait en lui serrant chaleureusement la main. Cette conversation ne semblait pas suspecte jusqu'à ce que je constate qu'il s'agissait de Mme Rivers qui était en train de parler avec ma mère. Je me dissimulai derrière un buisson en espérant qu'elles ne m'aient pas vu.

- Merci beaucoup de votre aide Madame Rivers. Dit ma mère.

- Il n'y a pas de quoi Karen, je suis là pour accompagner Elisabeth à tout moment. Cela m'a fait plaisir de mettre au point certaines choses avec vous.

- Au revoir rentrez bien. Et encore merci.

Mme Rivers s'installa dans sa voiture et s'en alla. La scène qui venait de se passer sous mes yeux était complètement absurde. «Karen» ?
Pourquoi diable ma prof appèlerait ma mère par son prénom ? Est-ce qu'elles se connaissent? Et quelles sont les choses qu'elles avaient mise au point ?

Mes interrogations prirent fin dès que je vis la voiture de mon père se garer dans la rue.
Je m'empressai de rentrer par l'entrée arrière pour ne pas qu'il me voie. Heureusement j'étais dans la maison avant lui.

Après avoir pris une douche, j'aidai ma mère à préparer une salade à la mexicaine.

- Maman ?

- Oui Liz ? Qu'est-ce qu'il y'a ?

- Pourquoi est-ce que Mme Rivers était à la maison ?

Ma mère arrêta ce qu'elle faisait et me regarda d'un air déconcerté avant de poser les assiettes sur la table.

- Et bien il s'avère que Mme Rivers m'a expliqué qu'elle était ton professeur référant pour l'année. Elle m'a aussi donné quelques cours que tu aurais pu manquer.

- Mais elle aurai pu t'appeler non ?

- Elle n'avait pas mon numéro. Me dit-elle.

Elle semblait assez mal à l'aise de la tournure de la conversation.

- Tu ne devrais pas épier les gens Liz, c'est une mauvaise habitude.

Je voyais que ma mère mentait.
J'étais exténuée alors je montai dans ma chambre.

- Où tu vas ? Le dîner est prêt.

- J'ai pas très faim ce soir, je vais dormir.

Mon père qui d'habitude aurai fait une remarque ne dit rien. Ce qui m'étonna un peu.

Dès que je mis mon pyjama, je me faufilai dans mon lit lorsque je reçu un message :

« Salut Liz c'est Wes.
Juste pour te dire que j'étais désolé de t'avoir raccroché comme ça ce matin. J'ai eu une journée assez stressante. On se voit demain ? »

J'étais en train de lui répondre mais je me ravisai et effaçai le message.
Puis je m'endormis.

TroublesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant