RUTH

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La nuit est mon ennemie, elle est synonyme de mort. Les ténèbres envahissant peu à peu la lumière du jour, le ciel s'obscurcissant et nous approchant ainsi de l'heure de la mort.

La nuit est mon ennemie car elle peut me voler ma vie.La nuit est l'amie de la mort, le jour est l'amie de la vie, c'est ainsi, une destinée tracée que nul ne peut briser.

Un fil invisible ayant décidé du chemin que chaque individu prendrait tout au long de son existence et quiconque s'en Écarte meurt.

La nuit est ensorcelante, elle s'insinue dans les méandres de notre inconscience et nous berce tendrement vers un sommeil qu'elle nous sait fatale.

Un serpent dont la morsure est une Étreinte mortelle qui nous vide de notre volonté et nous pousse à désir une fusion éternelle avec elle.

Elle nous lie et enchaîne tandis que son venin nous paralyse, nous laissant sans défense face à son amie de longue date. Ne vous assoupissez pas la nuit, ne vous endormez pas sinon vous mourrez...

- Lynae...

Mes yeux s'ouvrirent. Je me redressai, je n'étais pas seule. La chambre dans laquelle je me trouvais était différente de celle de mes souvenirs, plus convivial, moins comme un hôpital.

- Lynae, interpella une femme qui me tenait la main.

Elle me couvait du regard, assise à mon chevet avec un homme se tenant juste derrière elle. Tous deux me fixaient comme si j'étais la huitième merveille du monde. La femme prit dans ses bras en bredouillant :

- Je suis tellement soulagé que tu te sois réveillée. Tu vas pouvoir rentrer à la maison ma chérie...

- Qui êtes-vous ? ripostai-je aussitôt en me raidissant.

- Ma chérie, je suis ta maman, tu ne te souviens pas de moi ?

Je n'étais pas à l'aise, je ne me sentais pas en sécurité. L'homme me sourit chaleureusement mais cela ne me rassura pas du tout. Il déposa un baiser sur le crâne de la femme avant de lui dire :

- Le docteur nous avait prévenu...sois patiente mon ange ! Je vais m'occuper des formalités administratives...

- Tu as raison. Merci Roland.

Elle attendit qu'il s'en aille pour me regarder de nouveau. Elle semblait terriblement triste, ses magnifiques yeux bleus larmoyants me remplirent d'un sentiment de culpabilité, je l'avais blessée sans le vouloir.

- Je m'appelle Lucia, je suis la femme de Roland qui vient de partir. Tu ne te souviens sûrement pas mais nous sommes tes parents ! Tu t'appelles Lynae, tu as 17 ans et demi, tu vis avec nous à Oreï...

- Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Pourquoi suis-je à l'hôpital ?

- Nous étions en plein décoration pour ta fête d'anniversaire, tes 18 ans lorsque tu as fait une horrible chute et ça fait presqu'une semaine que tu es dans le coma ma chérie, les médecins étaient très inquiets, heureusement tu t'es réveillée...

- Je ne me souviens de rien...

- Ça va revenir, le docteur a dit que c'était normal, me rassura-t-elle.

Elle ne dit plus rien. Elle se contenta de rester près de moi sans me lâcher. Roland quelques minutes plus tard avec un médecin.

Ils échangèrent une longue conversation me concernant, les soins à me prodiguer et surtout l'importance de ne pas me forcer à me souvenir au risque que je ne refasse une rechute, sans mauvais jeu de mots.

Ce qui les fit rire, pas moi. Je les observai avec méfiance, j'avais dû mal à les croire, il y avait quelque chose qui clochait. Le médecin dû le remarquer car il me rassura en me présentant une pièce d'identité à mon nom puis il m'expliqua ce qu'était qu'une amnésie puis nous laissa partir.

EMPYRIA [T7]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant