EMPYRIA [T7]

RUTH

Les cours de médecine étaient devenus mon quotidien, cela occupait mon esprit et m'empêchait de penser à ma situation actuelle. De plus, j'étais tellement occupée que je ne voyais quasiment plus les Alphas.

Au moment où nous allions sortir, comme on pouvait s'y attendre, Ethan m'interpella, ce qui m'agaça mais comme c'était mon professeur ici, je me tournai vers lui.

• Il faut que je vous parle au sujet de votre dernier test.

• C'est quoi le problème ?

Ethan leva lentement les yeux vers moi et ils n'avaient vraiment rien d'amical. Il grommela en sortant son ordinateur :

• N'oublie pas que je suis ton professeur ici alors change de ton !

• Désolé, murmurai-je en regardant la salle se vider.

• C'est quoi cette attitude ?

• Je croyais que nous allions parler de mon test !

• On parlera de ce que je veux qu'on parle ! Réponds-moi !

Je tressaillis en en reculant légèrement mais il me retint par le bras et me tira jusqu'à ce que je me retrouve assise sur son bureau.

Il posa ses mains de chaque côté de mon corps avant de se lever et de se pencher vers moi alors que je reculais en rougissant. Il passa sa main droite autour de ma taille avant de me coller à lui en disant :

• Je n'aime pas ton attitude actuelle, ni la façon dont tu m'ignores ou me parles !

• Professeur...

• Je ne suis plus ton professeur là, nous sommes seuls, chaton, qu'est-ce qui t'arrive ?

• Rien, bougonnai-je.

Je rougis en frissonnant, tandis que les mains de Ethan remontaient sur mon corps et que les lèvres de ce dernier se rapprochait de moi.

• Tu es en colère contre moi, je comprends mais si tu mets à fricotter avec d'autres mâles, ça je ne comprendrais pas, ni moi, ni mon Alpha d'ailleurs, ça soit en sûre !

Je me raidis. J'avais pris le petit déjeuner avec Vincent et Nathan, d'ailleurs ce dernier s'était invité à notre table et avait été limite menaçant avec le pauvre Alpha.

• Alors tu peux m'expliquer cette odeur de mâle que je sens sur toi ?

• Pourquoi je ne pourrais pas sentir une odeur de mâle ?

Je connaissais très bien la réponse à cette question, son Alpha considérait que je lui appartenais donc forcément sentir que j'avais côtoyé d'autres hommes ne lui plaisait pas.

• Parce que c'est comme ça !

• Je ne suis pas à toi !

• C'est tout comme si, me dit-il en souriant.

• Non, je ne suis pas à toi !

• Mon Alpha te veux alors c'est tout comme...

• Si tu me veux alors revendique-moi !

Ethan rougit légèrement. Moi encore plus. On se regarda, en colère, frustré, excité et agacé. Il baissa les yeux mal à l'aise tandis que je serrais les poings.

• Tu viens de me dire que tu me voulais alors vas-y revendique-moi !

• Je ne peux pas, soupira ce dernier en me lâchant.

• Tu es un Alpha, non ?

• Je ne peux pas, marmonna-t-il en reculant. Écoutes chaton...

• Ne m'appelle pas comme ça, bredouillai-je tandis que mes yeux se remplissaient de larmes, je ne suis pas ton...

• Chaton...

• Je ne suis rien à tes yeux alors j'aimerais vraiment que tu me laisses tranquille !

• Chaton...

• Arrêtes de m'appeler comme ça, criai-je hors de moi. J'ai fait de même avec toi alors j'aimerais bien que tu ne m'embêtes plus et que tu me laisses vivre ma vie avec quelqu'un qui m'aimera pour ce que je suis...

• Je t'interdis de voir un autre, ordonna Ethan en serrant les poings. Ne t'avise même pas d'essayer sinon je te ferais regretter ton acte !

• Je m'en fiche, je trouverais un mâle...

Je tournai les talons et m'enfuit en courant. Je tombai évidement sur Eller qui était venue nous rendre visite. Dès que je lui expliquai ce qui venait de se passer, elle me dit :

• Commence à pleurer !

• Quoi ?

• Pleure !

Elle me tira avec elle tandis que je pensais à toutes les choses tristes dans ma vie, ce qui n'était pas très difficile, mes yeux se remplirent de larmes et je me mis à pleurer au moment où on entra dans mes appartements où se trouvait mon frère et Nathan.

• Ruth, pourquoi tu pleures ?

• C'est à cause d'Ethan !

• J'en ai ma claque de cet idiot, je vais lui couper ses ailes, menaça Nathan avant de quitter la pièce.

Stéphane me regarda quelques secondes puis il éclata de rire en me disant :

• Petite sœur, je sais que tu mens...

• Comment tu sais ? lui demanda Eller.

• Elle jouait à ça quand nous étions enfants ! Allez venez, on va donner une leçon à notre cher Ethan et tenter d'empêcher Nathan de déclencher une guerre avec un sang royal...

Il nous téléporta, je savais déjà qu'une bagarre allait avoir lieu. Je me tournai vers Eller qui sourit, très fière d'elle. Elle n'avait même pas une once de pitié pour son frère.

Lorsque nous arrivâmes là-bas, Nate était en train de les séparer, l'épée de Nathan était pointée sur Ethan qui le fusillait du regard.

• Je vais tuer votre frère s'il touche à Ruth !

• En quoi ça te regarde ? Elle ne t'appartient pas !

• Tu parles à quelqu'un qui prend soin de cette fée depuis son enfance alors tu vas garder tes envies de domination pour tes femelles, ne joues pas avec moi Feï !

• Je ne te permets pas de m'appeler comme ça, s'énerva Ethan.

• Un être aussi sage que toi devrait savoir que c'est complètement stupide de donner des ailes à une sans-ailes alors que tu aurais dû savoir que ton Alpha la reconnaîtrait comme ton âme-sœur et que ton énergie s'en prendrait à elle...

• Nathan, Ethan, vous me fatiguez ! Si vous ne vous calmez pas, je vous frappe tous les deux, s'énerva Nate.

Nathan fit son plus beau sourire à Ethan avant de ranger son épée et tourner les talons pour s'approcher de moi. Il m'attira près de lui et posa ses lèvres sur les miennes.

J'en fus tellement surprise que je ne réagis même pas les premières secondes puis je me souvins de l'endroit où je me trouvais et surtout devant qui je me trouvais.

Je rendis donc à Nathan le baiser qu'il me donnait, je m'expliquerais avec lui plus tard. Il me caressa la joue avant de lui dire :

• Ton énergie vibre dangereusement ma belle, oublie cette stupide fée...

• C'est dans mes projets, lui répondis-je en souriant, viens, allons déjeuner !

Le visage d'Ethan était vert, vert de jalousie, il serait déjà en train d'attaquer Nathan si Nate ne le tenait pas. Ce fut un sentiment très satisfaisant de le savoir aussi mal, au moins pour une fois, je n'étais pas la seule à souffrir maintenant...