Les voyages interminables à l'hôpital, Samantha « Sam » Collins connaît ça sur le bout des doigts. À la suite d'une greffe, elle voit sa vie bouleversée. Entre convalescence, traitements et rééducations, elle se retrouve à suivre les recommandations...
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Allongé sur le dos, des électrodes sont disposées de part et d'autres de mon buste, laissant ma cicatrice à la vue de tous, me donnant l'impression que je suis à nu. Comme trop souvent ces derniers temps. Le temps m'a appris à me concentrer sur des choses bien précises pour oublier le bruit des machines et celui du corps médical qui ne cessent de s'agiter autour de moi.
Si vous ouvrez un livre médical, vous apprendrez que les crises cardiaques touchent majoritairement les personnes âgées de plus de quarante ans alors je vous laisse imaginez ma surprise quand j'ai eu la mienne. Je venais de fêter mes dix-sept ans.
Lorsque je me suis réveillé après ma transplantation, je ne comprenais pas qu'il venait de se passer et à quel point ma vie allait être chamboulée. Malheureusement, mon repos a été de courte durée.
Durant les mois qui ont suivi, on m'a réappris à vivre, à me familiariser avec cet organe qui n'était pas le mien.
L'électrocardiogramme terminé, une infirmière vient me débarrasser des différents électrodes avant de me laisser un peu d'intimité pour me rhabiller.
— T'es prête ma chérie?
À peine ai-je eu le temps de poser un pied hors de la salle d'examen que j'entends la voix familière de ma mère raisonner à quelques mètres de moi, remontant jusque dans mes oreilles. Lorsqu'elle me voit apparaitre, un sourire se dessine sur son visage, m'enveloppant instantanément de son amour, rassurant mes angoisses sans même qu'elle ne s'en rende compte. Depuis mon plus jeune âge, mes parents m'ont préparés à faire des études supérieures. Ils rêvaient de me voir porter fièrement les futures couleurs de mon université et recevoir mon diplôme de fin d'études mais ils se sont vu contraint de mettre ce rêve de côté quand ma crise cardiaque m'a frappée. Après ma transplantation, intégrer une université n'était plus seulement un rêve à mes yeux mais c'était devenu mon but ultime, jusqu'à en devenir presque une obsession. Ni les traitements, ni la rééducation ou ni même la douleur, m'a fait perdre cet objectif des yeux. Le jour où ma lettre d'admission à l'université de Yale est arrivée, je suis restée sans voix. Je n'ai même pas réussi à pleurer mais rassurez-vous, mes parents ont pleurés bien assez pour que je n'ai pas à le faire moi-même.
Alors, contrairement à ce que tout le monde peut penser, je ne suis jamais senti aussi prête quand cet instant. Grâce à mes efforts acharnées, je suis enfin prête à quitter les murs blancs de cet hôpital, prête à faire ceux pour quoi j'ai tant travaillé, prête à vivre la vie que j'aurais toujours dû avoir.
— Je suis prête, me contentais-je de répondre en rejoignant ma mère.