Chapitre 1

2.7K 195 60
                                    

 Assis sur un vieux banc en béton, la tête baissée, je fixe le tigre tatoué sur ma main

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Assis sur un vieux banc en béton, la tête baissée, je fixe le tigre tatoué sur ma main. J'ai l'impression que ces grands yeux se moquent ouvertement de moi et de la situation pourrie dans laquelle je me suis fourré.

Ça fait quarante-huit heures que je suis enfermé dans cette cage de merde. Ce n'est pas la première fois et ce ne sera surement pas la dernière mais même avec le temps, je m'habitue toujours pas à cette odeur de pourriture qui flotte ici. L'ironie de la situation fait que ce n'est plus seulement la cellule qui pu la moisissure mais moi aussi. J'ai vraiment besoin d'une bonne douche.

La porte de ma cellule s'ouvre en produisant un grincement métallique qui me tire de mes pensées. Mon regard se lève pour croiser celui du policier qui me regarde d'un air supérieur, me jugeant sans discrétion dans son uniforme de merde dans lequel il se croit intouchable. Quel con.

— River, bouge ton cul, tu sors. Ta mère a payé ta caution.

Putain, ce n'est pas trop tôt.

Je me lève en évitant de foutre mon poing dans la gueule du policier qui me fait face pour la façon dont il vient de me parler. Au lieu de ça, je me félicite intérieurement de simplement le raser de près pour sortir de cette cellule miteuse.

Arrivé dans le hall, mes yeux balais la pièce à la recherche de ma mère. Avant même de la voir, je sens déjà son regard froid sur moi. Mec, tu vas passer un sale moment. Surtout : ne pas la regarder.

Récupérant en vitesse mes effets personnels qui m'attendent sur le comptoir d'accueil du commissariat, je me dépêche de quitter au plus vite les lieux en prenant soin d'éviter au maximum le regard de ma mère. Si j'ai le malheur de la regarder ou pire, de lui parler, je sais que ma mère va exploser. Alors, quitte à me faire embrouiller, autant le faire après avoir fumé ma clope et loin de ses abrutis de flics.

Adossé contre la voiture de ma mère, je glisse une cigarette entre mes lèvres et l'allume. La fumée me brûle la gorge mais rapidement cette sensation s'estompe, laissant place à une sensation de plénitude. Le poids sur mes épaules s'amenuise un peu plus à chaque bouffée de nicotine qui emplie mes poumons. Malheureusement, je sais que le repos n'est que de courte durée quand je vois ma mère sortir du bâtiment. Rien qu'au son du claquement de ses talons contre le sol, je sais pertinemment que je suis mort.

Sans m'adresser le moindre mot ou le moindre regard, elle grimpe dans sa voiture. Surtout : ne pas la faire attendre. Après avoir écrasé ma cigarette par terre, je l'imite et m'installe sur le siège passager.

Au bout de quelques minutes qui me semble être une éternité, le paysage ne cesse de défiler à travers la fenêtre tandis que ma mère s'entête à garder le silence alors que je sais qu'elle bout au fond d'elle. Et le pire dans tout ça, c'est que je ne peux même pas lui en vouloir de m'en vouloir.

Tapotant le bout de mes doigts contre ma cuisse, j'essaie de paraître le plus serein possible. Le silence dans la voiture devient de plus en plus pesant, j'ai l'impression d'étouffer à tel point que je me demande si je ne devrais pas être le premier à rompre le silence. Après tout, c'est moi qui aie fait une connerie et qui les mise en rogne, c'est à moi d'assumer.

HIDDEN [RÉÉCRITURE EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant