HIDDEN [RÉÉCRITURE EN COURS]

Chapitre 27

Allen ne souhaitait pas reparler d'Eleanor. Après tout, imaginer ce qu'il avait dû endurer après sa mort était déjà dure pour moi alors j'ose imaginer à quel point ça a dû être dure pour lui. Je me suis fait la promesse que je n'en parlerais plus jusqu'à temps qu'il n'en reparle de lui-même. Se confier était la première étape. Une étape des plus importantes pour notre relation. Mais, je ne voulais pas le brusquer. Il faut qu'il franchise les prochaines étapes de lui-même pour avancer.

Il est ce genre de mec qui a besoin d'espace et non d'être étouffé, je l'ai compris et je respecte ça.

Toutefois, j'aurais voulu apaiser la profonde tristesse qui s'empare de moi à chaque fois que j'imagine un Allen tout droit sortant de l'adolescence, combattant le deuil de son premier amour.

◦

Les jours suivants, Allen ne donna aucune nouvelle. Je lui avais envoyé plusieurs messages qui sont restés sans réponses. Après plusieurs jours de silence, j'ai abandonné l'idée d'avoir une réponse. Je me suis imaginé toutes sortes de scénarios possibles dans ma tête. Des idées farfelues à en devenir complètement folle que Lucy a vite balayé en me disant que je n'avais pas à m'en faire. D'après elle, ce n'est pas la première fois qu'Allen fait le mort et que dans ces moments, il faut juste le laisser revenir de lui-même. J'ai d'abord commencé à m'inquiéter mais le doute et l'inquiétude ont vite laissé à de l'énervement.

Pour qui se prend-t-il en fait?

D'abord, il m'envoie balader comme si j'avais tué un membre de sa famille, ensuite il revient en rampant pour s'excuser et se livrer, vient ensuite le moment où il devient protecteur pour finir par faire le mort.

Bien Allen, vraiment très bien.

Plus les jours passent et plus je sens cette boule de nerfsgrossir dans ma poitrine, ne demandant qu'à exploser.

Le dernier vendredi avant Thanksgiving, je restais toujours sans nouvelles d'Allen. Cela fait pratiquement trois semaines que je ne l'ai pas vu. Il ne venait plus en cours de littérature et je ne l'ai pas croisé sur le campus, j'en ai déduit qu'il ne venait plus ou que tout simplement il m'évitait. Mais aux vues que sécher à Yale était une mission quasi impossible sauf si on veut se faire renvoyer, j'ai vite écarté cette possibilité. Mais après avoir passé un week-end chez les parents de Lucy et surtout après intercepter une conversation entre Lucy et sa mère disant qu'Allen ne venait finalement pas ce week-end, j'en ai conclu que ce n'est pas les cours qu'il séchait mais que c'était moi qu'il évitait.

Durant le cours de littérature, l'angoisse a prit possession de mon corps. En plus du fait de faire le mort, Allen nous met en retard dans notre devoir. Madame Clarks ne cesse de nous répéter qu'il nous reste un peu moins de la moitié du temps qui nous est imparti. Sans Allen, ma charge de travail est deux fois plus importante mais il est hors de question que je m'abaisse à revenir vers lui une nouvelle fois.