Chapitre 2

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Ça fait exactement une minute et vingt-deux secondes que j'ai posé le pied sur la pelouse de Yale que ça me casse déjà chier d'être ici

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Ça fait exactement une minute et vingt-deux secondes que j'ai posé le pied sur la pelouse de Yale que ça me casse déjà chier d'être ici.

Quitte à passer la journée à me faire chier, j'aurais préféré la passer à fumer dans mon lit au lieu de me retrouver toute la journée sur des chaises inconfortables, à écouter des professeurs balancer leurs cours de merde dont j'en ai strictement rien à foutre.

Putain, faites que cet enfer se finisse vite.

Je suis à peine parti de chez eux que mes parents ont déjà trouvés le moyen de me prendre la tête et de me menacer pour que je sois à l'heure en cours. Et vu l'appartement qu'ils m'ont pris, j'ai décidé d'être un gentil fils et de leur faire ce plaisir pour une fois. Il n'est pas très grand mais il a tout ce que j'espérais avoir mais en mieux : une cuisine ouverte sur le salon, une chambre avec une salle de bain attenante et un balcon. Il est assez près de la fac tout en restant assez éloigné pour que je reste loin de tous ses fils à papas bourrés de fric avec leurs cardigans et leur blazer à la con. De tous ses petits cons qui pensent avoir une grosse carrière en sortant de la fac, ou alors qui pensent finir un jour président, ministre ou d'autres conneries dans ce genre alors qu'aucuns d'entre eux n'ont aucunes chances.

Bande d'abrutis

En vérifiant l'heure sur l'écran de mon portable, je vois qu'il est déjà huit heures cinquante et que mon cours commence à neuf heures alors il faut que je me bouge.

La même odeur de boiseries et de produits de nettoyage flotte dans les airs tandis que longe les différents couloirs qui conduise à mon cours. Rien n'a changé et rien ne m'a manqué. Je sens toujours ses mêmes regards insistants me suivre lors de mon passage et cela me procure toujours cette sensation dans mon bas ventre. J'ai hâte de me remettre à mon activité extra-scolaire préférée. Parlons-peu, parlons bien : Yale est peut-être un repaire de fils à papa mais c'est aussi un repaire de chausses en rutes tout droit sortir de leurs villas dorées, prête à tout pour passer quelques heures avec moi. L'encre sur ma peau n'a jamais fait l'unanimité de tous mais ici, c'est un vrai aimant à meufs. Alors, hâte d'en fourrer deux, trois pour fêter la rentrée.

Arrivé devant ma salle, je ne prends pas la peine de frapper et j'entre sans attendre. Mon geste fût si violent que la porte vient se heurter contre le mur adjacent. Ce fracas attirent l'attention de toute la salle, faisant relever des dizaines de têtes dans ma direction. La situation est si comique que je tente de réprimer au maximum de réprimer le sourire qui se dessine dans le coin de mes lèvres. Au vu des élèves déjà installés dans la salle et du regard noir que me lance Madame Clarks, je devine sans grande difficulté que je suis déjà en retard.

Oups. Papa, Maman, j'ai pas fais exprès.

Depuis l'année dernière, Madame Clarks et moi, c'est une grande histoire. Elle ne peut pas me voir et moi, je prends un malin plaisir à la mettre à bout. Au fond d'elle, je suis sûre qu'elle m'apprécie plus qu'elle ne voudra jamais l'avouer.

— Bonjour, désolé pour le retard. Je me suis perdu dans les couloirs, me justifiais-je d'un ton sarcastique.

Sans manquer d'adresser un rictus narquois à ma professeure, je remarque que le rouge lui monte déjà aux joues.

Soit elle s'attendait pas à me voir. Soit elle a déjà envie de me tuer.

— Bien tenté, Monsieur River mais gardez vos mauvaises excuses pour vos autres professeurs. Premier et dernier retard toléré. Maintenant, aller vous installer.

Tigresse dès le premier jour. J'adore ça.

Les regards sont encore tous braqués sur moi alors que traverse la salle à la recherche d'une place. Rapidement, je repère une place de libre au troisième rang et je m'y installe sans tarder.

Madame Clarks fait semblant de tousser pour attirer l'attention de ses étudiants dont la plupart sont encore occupés à me dévisager. Pour mon plus grand désespoir, elle repart dans ses explications et une feuille ne tarde pas à atterrir sur ma table. En jetant un coup d'oeil sur cette dernière, je remarque que le programme est aussi nul que celui de l'année de l'année dernière. Je sens déjà que l'année va être longue.

Qu'est-ce que je fou ici, putain ?

Affalé sur ma chaise, mon regard se balade autour de moi. Autour de moi, les élèves sont tous absorbés par les explications de notre professeur. Ils ont tous leurs yeux rivés sur cette dernière, m'offrant pour la plupart que la vue de leur dos. Tous sauf une. Ses cheveux roux se démarquent des autres. La couleur intense de ses cheveux rend terne tout ce qui l'entoure. Son regard ne se détache pas de moi alors que mes yeux passent en revu son visage. Amusé par la situation, cette audace me fait esquisser un sourire. La manière peu douteuse avec laquelle elle me regarde me pousse à me demander ce qui peut bien se passer dans son petit cerveau en ce moment-même.

D'un mouvement de tête, elle semble revenir à la réalité et elle se détourne rapidement pour s'installer face à son bureau.

Mon regard reste accroché à elle. Sa crinière rousse est d'une couleur si flamboyante que l'on dirait une flamme qui danse.

C'est assez drôle.

HIDDEN [RÉÉCRITURE EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant