NOX - Mers Sombres [T1] [Terminé]

Chapitre 12

- Tu ne comprends pas Thalion. Mon peuple a commencé à se faire toucher par l'épidémie en premier ! Rugit un nain avec une couronne au prince. Les sirènes ont beau avoir les océans les plus sombres, nos mines ne manquent pas de rivaliser avec cette ombre là !

Ça devait bien faire une heure que les discussions s'enchaînaient. On avait commencé tout doucement avec des histoires de sécheresse et de problèmes de frontières, puis quelqu'un avait balancé le sujet dont tout le monde se préoccupait vraiment et là, ça ne s'était pas arrêté.

Il semblait que Nereida avait compris la situation par rapport à moi, et elle s'était tue sur mon sujet.

J'avais remarqué que personne ne prenait la parole sans que quelqu'un ne leur demande. Au début, je m'étais dit que c'était par simple respect et qu'ils attendaient leurs tour mais qu'ils rataient leurs occasion à chaque fois. Pourtant, au bout d'un moment, j'avais bien remarqué que beaucoup se retenaient de dire quelque chose, comme s'ils se faisaient couper la parole où que leur opinion ne comptait pas.

- Je ne peux rien y faire Dalomrod, on essaie de remédier à la situation avec la rébellion, mais l'unique solution serait de tuer l'empereur, et on ne peut pas le faire dans l'immédiat puisque nous sommes toujours entrain de peaufiner le plan et de préparer nos troupes.

Je fronçais des sourcils et échangeais un regard avec Nereida de loin. Elle voulait dire quelque chose, mais je voyais qu'elle se retenait. Même si la sirène n'avait pas été très agréable avec moi lors de notre première rencontre, le fait qu'elle se retienne de proposer une solution ou d'accuser le prince me mettait hors de moi. D'accord, j'étais la petite nouvelle. Ok, je ne connaissais pas bien les règles de cette réunion. Mais non, on ne laissait pas mourir des gens comme ça. J'avais réussi à échanger deux trois mots avec elle durant une pause de quinze minutes pour que la tension baisse et on s'était mis d'accord sur le fait que j'allais la suivre dès que possible pour venir soigner son peuple comme je le pouvais.

Or Thalion, mon frère, ne semblait pas conscient de son pouvoir, ou du moins, il semblait l'ignorer.

Le nain jura de nouveau et le prince rétorqua:

- D'accord, Dalomrod, j'ai compris, mais nous avons des choses plus importantes à régler pour l'instant.

Je ne pus retenir les mots qui glissèrent de ma bouche:

- Comme quoi ?

Les visages se retournèrent vers moi et je pu clairement voir que la plus part d'entre eux mourraient d'envie de poser la même question qui m'avait échappée, mais que moi contrairement à eux, je n'avais pas eut la chance de rencontrer Thalion plus d'une fois.

Ce dernier soupira en se pinçant l'arrête du nez. Ses yeux bleus semblaient las et fatigués, pourtant sa posture restait imposante et impressionnante. J'avais vite remarqué que la sorte d'aura bienveillant qui semblait flotter autour de lui était seulement un masque qui cachait réellement le vide qui le hantait.

Mon frère était rongé par des problèmes qu'un homme de dix-neuf ans et demi ne devrait pas se soucier. 

Et pourtant, le destin n'avait été clément avec aucun de nous deux. Moi, abandonnée par ma famille, lui à la tête d'un empire qui s'écroulait sous la noirceur des actes de l'actuel souverain.

- Thalia, tu n'es pas concernée par ce problème et personne ne t'as donné la permission de parler.

Je fronçais des sourcils, à la fois troublée de son tutoiement, mais en plus du fait qu'il m'empêche de parler.

- Je ne suis peut-être pas concernée par ce problème, mais je pense que tout le monde aimerait savoir ce qui est tellement plus important que la vie de ces innocents.