NOX - Mers Sombres [T1] [Terminé]

Chapitre 18

Thalia Clearspark

Mon regard s'égara sur la table à manger. Il y avait tellement de nourriture de toute sorte. De plus, je pouvais apercevoir d'où j'étais le saint graal des desserts: La mousse au chocolat.

Et pourtant, je n'avais pas faim.

Un coup de tonnerre retentit et je sursautais.

- Fille ingrate !

L'orage me faisait peur, m'effrayait, me terrifiait. Je sentais l'electricité dans le nuage jusqu'au plus profond de ma moelle. J'entendais le tonnerre rebondir sur les recoins de mon âme.

Nerveuse, je remuais la nourriture dans mon plat sans en avoir envie.

- Ça va Thalia ? Me demanda la voix de Zaxary.

Mais elle me semblait loin, si loin.

Un deuxième coup de tonnerre.

Le coup s'abattit. Un cri de douleur.

Je sursautais en sentant la main de Lilia sur mon épaule.

- Hey, tu n'as pas faim ? Fit-elle d'une voix douce en me voyant jouer pensivement avec ce qui se trouvait dans mon assiette.

Je secouais ma tête de droite à gauche.

- Pas vraiment non, je ne me sens pas très bien en fait.

L'orage gronda de nouveau et un éclair se fit voir à travers les fenêtres alors que tout le monde le huait en applaudissant et en éclatant de rire.

Je tremblais. Mes mains cachés sous la table étaient incapable de tenir une fourchette. Mes épaules tressaillaient au moindre bruit perçant. 

Mon corps tout entier redoutait la foudre.

- Tu ne mérites que ça de toute façon !

J'agrippais le tissus de mon pantalon et fermais le yeux violemment alors que ceux à ma table s'exclamaient sur un sujet dont j'avais oublié le nom.

Je sentis un regard se poser sur moi.

Lentement, je relevais les yeux et croisais ceux de Killian.

Il savait. 

Comme je savais qu'il avait peur du vide, il savait que je redoutais le tonnerre.

Ses yeux ne reflétaient que de la compassion, et un instant je maudis les dieux de cette planète d'avoir une telle affection pour lui. Il étai en colère contre moi alors pourquoi semblait-il en avoir quelque chose à faire ?

Il cligna des yeux et inspira profondément en soulevant légèrement son torse. Il répéta le geste une fois puis deux fois et je compris qu'il voulait que je fasse la même chose.

J'inspirais un grand coup, oubliant nos différends pendant un instant et soulevais mes épaules en prenant une bouffée d'air. Ça me calma légèrement. Sans me quitter du regard, il fit glisser une coupe de mousse au chocolat au travers de la table et m'indiqua d'un coup de tête de la manger.

J'abaissais le regard en inspirant nerveusement. Si j'ingurgitais quoique ce soit, j'allais vomir mes tripes.

Une ruée de pluie percuta la fenêtre et l'orage gronda à nouveau. Le brouhaha étouffa légèrement le bruit mais c'était toujours présent.

- Ton père ne t'aidera pas cette fois-ci, il n'est pas à la maison, c'est juste toi et moi.

De doigts tremblants je pris la cuillère et la porta à ma bouche, mais elle m'échappa et tomba sur la table.