-Elle viendra. Affirmai-je.
Madeleine tournait en rond dans tout le salon et je cru apercevoir de la fumée s'échapper de ses oreilles tant elle était tendue et prête à exploser.
-Je devrais aller la voir !
-Non ! Intervint Sophie, avec l'autorité naturelle d'une sage.
Cela fit sursauter immédiatement Madeleine, qui, dans un réflexe, courba presque le dos. Il était vrai, à l'origine, que l'Ordre nous avait tous crée égaux, d'un point de vue hiérarchique. Cependant, le temps avait fait son œuvre, et durant de nombreux siècles, les confectionneurs n'avaient que peu de valeur s'ils n'étaient pas aux services d'un Sage. Les sages, étant la caste du savoir, de la science et de l'enseignement, il fut une époque où ils étaient les seuls capables d'instruire et de transmettre l'art des concoctions. Les confectionneurs avaient beau détenir le pouvoir de fabriquer, sans recette à suivre, ils ne pouvaient aller bien loin. Cette soumission envers la caste des sages était devenu, au fil du temps, un instinct naturel. Certains allaient jusqu'à dire que cette allégeance s'était peu à peu inscrite dans leur ADN. Je n'y croyais pas. Les traditions avaient seulement parfois la peau dure, et même si le corps de Madeleine répondait parfois à cet instinct, il était évident que son esprit ne craignait rien de Sophie.
L'atmosphère était pourtant pesante. Nous étions tous impatients mais surtout terrifiés à l'idée que notre seul espoir de combattre l'Ombre puisse nous glisser entre les doigts. Depuis notre incantation de la veille, aucun de nous n'avait dormis. L'excitation, mêlée à l'inquiétude, nous avaient contraint à l'insomnie. Qui irait à sa rencontre ? Quand devrions nous la contacter ? Devons-nous la contraindre ? Ou lui laisser le choix de rejoindre notre cercle ? Les interrogations avaient remplacé nos ronflements habituels, et le silence de la nuit s'était éteint au profit d'une excitation terrifiante, et à l'élaboration d'un plan.
Et voilà où nous en étions ce matin. J'avais été désigné pour rencontrer le catalyseur et lui faire part de notre offre. Le reste du travail lui appartenait. Nous voulions plus que tout lui laisser le choix. Du moins, en apparence. Et j'étais persuadé que nous n'aurions pas besoin de passer au plan B : La contrainte. Elle reviendrait, j'en étais sûr, il était seulement question de temps. Un temps qui nous était précieux, et que je redoutais trop long.
Zed était encore plus silencieux qu'à son habitude, si c'était possible. Assis sur l'une des chaises en bois de la grande table à manger, il balançait le petit médaillon de Madeleine, suivant de ses yeux sombres et abyssaux la pierre taillée dans l'argent. Il semblait complètement hypnotisé par le rythme lent que prenait le pendentif, alors qu'il tournoyait sans cesse.
Je me doutais que Zed était en plein combat intérieur à ce moment là. Si nous n'avions pas fait une telle découverte cette nuit, il aurait déjà été dehors, traversant Moonstone de fond en comble dans l'espoir d'oublier. Mais contre toute attente, il était là. Avec nous.
-Mais combien de temps allons nous attendre qu'elle vienne jusqu'à nous ? S'énerva Madeleine. Je peux peut-être concocter une potion d'influence ? Nous n'aurions qu'à la verser dans son café du matin ! Ou alors Zed se chargerait de lui soumettre de nouvelles pensées ! L'idée de nous rejoindre, qu'importe les conditions ! Je sais pas moi, lui donner le désir dévorant de combattre l'Ombre avec nous !
J'eus envie de faire une blague, tant ses idées étaient des plus idiotes. Mais je savais Madeleine dénuée de sens de l'humour. Du moins, elle ne comprenait que rarement le mien. Alors je m'abstins, non sans adresser un sourire à Sophie, qui retint un éclat de rire. Madeleine connaissait très bien les particularités propres aux catalyseurs, mais son jugement était visiblement altéré par un désir immédiat d'action.
-Madeleine...Osa Sophie. Tu sais pertinemment que nos pouvoirs n'ont aucune incidence sur les catalyseurs. Ils ont été crées dans l'unique but de nous contrôler au cas où l'un d'entre nous venait à perdre les pédales. Ce sont leurs magies qui agit sur nous, l'inverse est impossible.
-Je sais ! Ronchonna Madeleine.
-Alors pour quoi tu...
-J'en sais rien !
-Tu es chiante Bordel ! Ne pus-je m'empêcher d'exprimer.
Madeleine devint rouge pivoine, et avec ses rondeurs et ses joues potelées, j'eus l'impression de contempler un crapaud prêt à me sauter dessus. Et ça ne coupa pas. Inspirant à pleine joue, elle se rua sur moi sans me laisser le temps de contrer son attaque. Comme toujours, j'étais installé sur le siège de velours, et à peine fus-je debout que son corps tout en courbes m'atteignit de plein fouet, nous renversant tout les deux sur le tapis persan.
Malgré le choc de sa première attaque, je ne pu m'empêcher d'éclater de rire. J'avais l'impression de me battre contre une enfant de trois ans. Elle s'efforçait par tout les moyens de me cogner, et les vaines tentatives pour me faire mal ne faisaient que nourrir plus encore mon hilarité.
Madeleine, ce que tu pouvais être présomptueuse....
-Je te déteste ! Je te déteste Hadriès Silverston !
Je la serrai dans mes bras, l'étouffant au possible pour retenir ses gestes, sans pour autant parvenir à retenir mon sérieux. Ce qu'elle pouvait être excessive quand elle voulait. Un simple mot. Une simple phrase, et la Madeleine aux allures de maman poule s'effaçait au profit de l'enfant gâtée et capricieuse.
-Je te déteste ! Merde !
Et moi je t'aime, Madeleine Lucia Devis.
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Coucou les loulous :) :)
De retourrr sur cette histoire, pour la suite :) J'espère qu'elle vous plaira :)
Comme d'hab, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire pour me donner votre avis :)
LOVE <3<3
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Le Cercle de Moonstone
ParanormalLe monde des mages est sur le point de disparaître... Les massacres se succèdent, la malédiction se répand, les membres de l'Ordre demeurent silencieux... Mais dans la petite ville de Moonstone, Hadriès, Madeleine, Zed et Sophie, anciennement étudia...
