Chapitre 10: Alexie

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-Tu dois aller plus vite ! Je n'emploie pas de fainéant ici !

Monsieur Serval était un vrai tortionnaire. C'était mon premier jour de travail et jamais je n'aurai cru vivre un tel calvaire. Pourtant, ce n'était pas l'image qu'il m'avait renvoyé la veille, alors que je signai tout juste mon contrat. Il semblait conciliant, affectueux, presque paternel. Mauricette ne m'en avait vendu que du bien. Visiblement, il ne nous faisait la faveur de nous embaucher que pour nous exploiter ensuite. Une fois la signature apposée au bat de la feuille, il se révélait enfin. L'homme qui avait toujours été décrit comme bienveillant et généreux, n'était en fait qu'un tyran grossier et cynique.

-On va pas y passer toute la nuit Alexie ! J'ai un business a faire tourner alors ces assiettes tu me les frottes, tu me les rinces et tu me les ranges !

Putain ! Mais n'avait il pas mieux à faire que d'être sur mon dos ? Je ne pouvais décemment pas aller plus vite !

J'étais une solitaire, une fille discrète et calme, mais je n'étais certainement pas une faible. Et je redoutai d'avance le moment où je ne tiendrai plus. Je me connaissais, il me suffisait d'un rien pour claquer la porte. Je ne pensais jamais aux conséquences, j'agissais toujours avant de penser. Mais cette fois, je ne pouvais pas. Je n'avais plus le pensionnat pour couvrir mes arrières. Si je disais Adieux à ce job, je me retrouverai immédiatement à la rue.

Alors j'encaissai, encore et encore. Chacune de ses remarques me fit grincer des dents. J'eus envie de hurler à plusieurs reprises. Les assiettes qui avaient été entre mes mains avaient eut de la chance de ne pas finir éclatées contre les murs.

J'avais survécu au service du midi, puis au service du soir, opérant les mêmes gestes, les mêmes tâches, sous les cris incessant de Monsieur Serval. J'avais été sa cible, du début jusqu'à la fin. Je n'eut pas un instant de répit. Aussi, lorsque je retrouvai le vestiaire, et retirai ma tenue de service pour renfiler mes vêtements, j'étais finalement heureuse à l'idée retrouver « mon chez-moi ». Placard à balais ou pas, j'avais un endroit à moi. Un endroit que je n'avais pas à partager avec d'autres pensionnaires, un lieu où je pouvais faire ce que bon me semblait sans avoir à craindre le regard des autres. Et rien que pour ça, pour ce sentiment fort, j'étais prête à subir n'importe quoi. Même les cris et les ordres d'un homme détestable.

-Alexie !Hurla Monsieur Serval, alors que j'enfilai mon sweat à capuche. Un appel pour toi !

Pour moi ?!

Refermant mon casier avec le cadenas, je récupérai mon sac et me précipitai jusqu'aux salles du restaurant, où mon patron, agacé, m'attendait. Il n' y avait plus aucun client, le service avait pris fin depuis près d'une heure et l'horloge indiquait déjà minuit. Ne restaient que les employés, des jeunes qui, comme moi, semblaient trimer jour et nuit pour un salaire de misère. Lorsque j'arrivai derrière le comptoir du bar, Monsieur Serval me tendit le combiné du téléphone, non sans lâcher un soupire qui m'arriva jusque dans les narines.

Bon dieu ce qu'il était dégoûtant !

-Allo ?

-Mademoiselle River ?

Pourquoi Madame Ferve m'appelait-elle au restaurant ? Qu'y avait-il de si urgent ?

-Oui ?

-Écoutez, je suis navrée, le studio que je vous loue a eut un dégât des eaux dans la soirée et, il est totalement saccagé.. Je suis désolé, je n'ai rien d'autre à vous proposer. Les ouvriers ont mis vos affaires dans le couloir, il faut que vous alliez les récupérer. Je suis vraiment navrée Alexie. Ce sont des choses qui arrivent.

Je ne l'écoutais plus. Madame Ferve se confondait en excuse à l'autre bout du fil, et je n'entendais plus rien d'autre que les battements frénétiques de mon cœur. Il avait suffit d'une journée. Une seule journée pour réduire à néant tous mes espoirs. J'avais rêvé toute ma vie d'un travail, d'un appartement, de ma liberté. Et tout, TOUT s'effondrait sous mes yeux.

J'étais anéantie.

-Mais...Ou vais-je pouvoir dormir ce soir Madame Ferve ! Il est minuit passé !

-Prenez donc un hôtel ! Vous regarderez les petites annonces demain !

Est-ce qu'elle se fichait de moi ?

-Tu peux venir dormir chez moi si tu veux ma belle... Murmura un employé à mon oreille, avant de m'adresser un clin d'œil qui me fit froid dans le dos.

Oh ! Bon dieu !

C'était trop !

Je raccrochai immédiatement, balançai mon sac sur le dos et fuis à toute vitesse du restaurant sans même dire au revoir.

Non, non, non !

Ce n'était pas possible ! Bordel ! Pas moi !

Je marchais à toute vitesse en direction de l'immeuble, qui n'était qu'à quelques rues d'ici. J'avais l'impression que le ciel me tombait sur la tête.

Mais qu'allais-je faire ?

Retourne au foyer Alexie ! Ils ont peut être encore un lit ! Juste pour cette nuit ! Demain... Tu aviseras !

-Tu es toute seule chérie ?

Non mais c'est une blague ?!

Est-ce qu'on pouvait au moins me laisser tranquille !

Je ne jetai pas un seul regard à l'homme qui, assis sur le banc de l'abri bus à quelques mètres de moi, semblait prêt à ajouter à mon malheur.

Et puis quoi encore ? J'allais me faire renverser par une voiture ?

Tant qu'on y est ! Allons y ! J'aurai au moins de quoi dormir au chaud dans un lit d'hôpital !

Je ne me rendis compte qu'une fois devant mon ancien immeuble, que je m'étais mise à courir à toutes jambes. Essoufflée, je poursuivis tout aussi vivement mon ascension jusqu'au dernier étage, là où j'espérais croiser Madame Ferve. Malheureusement, il n'y eut rien. Le couloir était désert. Les ouvriers, eux aussi, avaient visiblement déjà filé. Ne restaient que mes affaires. Mon unique sac de sport, négligemment entrouvert sur le sol.

A deux doigts de fondre en larme, je m'appuyai contre le mur et me laissai glisser sur la moquette rouge.

Je n'avais même pas de téléphone pour appeler le foyer. Personne a qui demander de l'aide. J'étais désespérément seule. Comme toujours.

Résignée à dormir à même le sol, je pris mon sac de sport et tapai dessus pour en faire un oreiller, lorsqu'un petit objet doré glissé à l'intérieur attira mon attention.

Hadriès Silverston. 12Bis Allée des cinq cavaliers. MoonStone.


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Voilà :) :) :) :)

C'est tout pour aujourd'hui :)

J'espère que ça vous aura plu :)

La semaine prochaine, pour les cinq prochains chapitres.... Alexie va faire la connaissance du Cercle... :P et je doute qu'elle ne les prenne tout de suite au sérieux :D :D

Laissez moi un petit commentaire, pour me donner votre avis sur ces nouveaux chapitres! :) :)

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Le Cercle de MoonstoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant