Chapitre 7 partie 2 : Sophie

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-Comment étaient-ils ?

La voix d'Hadriès me fit sursauter. Tout juste réveillé et vêtu de sa robe de chambre en soie nouée à la taille, il traversa le salon et s'installa sur son siège de velours, le regard plongé dans celui de Lauren.

-Les trois autres mages, comment étaient-ils ?

Les lèvres de Lauren se mirent à trembler. Elle avait l'air impressionné, ou alors, totalement terrifié.

-Vous y étiez aussi. Assura-t-elle, Il y avait une autre fille, je crois l'avoir déjà vu avec vous Sophie. Ses cheveux sont rouges comme le feu et...

-Madeleine...La coupai-je. Qui d'autre ?

-Un chuchoteur... Il... Je crois que son démon avait pris possession de lui. Mais, bizarrement, il ne vous attaquai pas. Du moins, ce n'était pas sa tâche.

-Et l'humaine ? Demanda Hadriès, alors qu'il jouait avec une mèche de ses cheveux bleus avec nervosité.

-Je ne sais pas ce qu'elle faisait là. Elle avait de longs cheveux noirs, des yeux bleus comme de la glace et, elle avait l'air terrifiée.

-Super ! Intervint Madeleine alors qu'elle pénétrait tout juste dans le salon à son tour. Ça veut dire que l'humaine nous suivra !Elle va rentrer dans le cercle ! Zed arrive, lui aussi, et je suis persuadé qu'il a tout entendu. Bien... Lauren c'est ça ?

Mon élève acquiesça et lorsque Zed s'invita dans le salon, elle ne sut plus où donner de la tête.

-Une prémonition peut changer à tout moment Madeleine... Corrigea Hadriès. Ce n'est pas parce qu'elle fait parti de ce songe, qu'il te faut prendre cette information pour acquise. A tout moment, si nous commettons une erreur, l'humaine fuira avant même que nous ayons pu la convaincre, et nous n'aurons plus qu'à nous débrouiller sans elle.

Nous l'encerclions tous, impatients et nerveux de connaître les détails de sa prémonition, sans penser une seconde que nous pourrions l'effrayer.

-Laissez lui un peu d'air ! Ordonnai-je.

Évidemment, je fus la seule à ne pas suivre ma propre directive, et m'approchai de Lauren avec la volonté délirante de lui prendre les mains.

-Elle essaye de toucher un projiectre... Pouffa Hadriès en direction de Madeleine.

Si seulement les songeurs pouvaient craindre les sages, mon regard noir aurait su le faire taire. A l'inverse, il semblait produire l'effet inverse.

-Trêve de plaisanterie Hadriès. Je te signal que son rêve prédit notre mort.

-Ouais eh bien les miens prédisent la fin du monde ! Et au cas où vous ne seriez pas déjà tous au courant, personne ne survit à une fin du monde ! Quelle différence cela fait ?

-Une énorme. Intervint Zed, à la surprise générale.

Nous l'avions presque oublié, alors qu'il était adossé au mur du fond de la pièce, bras croisés contre son torse.

-Les visions de ta caste prédisent la même fin funeste depuis des années. Et nous savons tous que chaque prédiction peut-être changée. Lauren nous a vu morts. Étions-nous trop proche de la vérité ? Peut-être est-ce parce que nous avions la solution au chaos? Nous n'en savons rien pour l'instant, mais efforçons nous de réussir là où tout le monde a échoué ! Où étions-nous Lauren ? Poursuivit-il. Et comment sommes-nous morts ? Donne nous le plus de détails possible... Dans ta vision, sommes-nous plus vieux ?

Zed venait de déblatérer ces mots comme si chacun le faisait souffrir le martyr. Et nous savions tous que c'était le cas. Parler, Manger, Écouter... Tout ce qui le détournait de la surveillance de sa bête était un risque qu'il prenait. Et la moindre inattention pouvait provoquer son retour. Aussi, j'étais fière de lui. Fière qu'il me soutienne et fière qu'il réussisse si bien à se contrôler. Zed n'avait pas toujours été ainsi. Lorsque nous nous étions rencontré deux ans plus tôt, jours de son accession au cercle, il n'était pas l'homme torturé et froid qu'il était aujourd'hui. Sa bête occupait une place minime. Elle était bien là, sous la surface, mais elle ne lui demandait pas toute son attention. Zed était drôle, affectueux, tendre et extrêmement protecteur avec n'importe lequel d'entre nous. Et ces qualités qui étaient autrefois les siennes, avaient été peu à peu bouffées par sa bête. Il lui restait peu de temps. Bientôt, elle l'avalerait tout entier.

-Vous n'étiez pas plus vieux. Répondit Lauren d'une voix plus assurée. Mais cela ne veut rien dire. Il se peut que ce soit demain, dans quelques mois, voir même un ou deux ans. Mais je ne parierai pas surplus. L'humaine, elle portait un médaillon d'argent, d'où pendait un topaze aussi clair que ses yeux. Hadriès, vous aviez un coquard sur l'œil droit, il semblait dater de deux ou trois jours.

-Tutoie-moi, petite. On a quoi ? Deux ans d'écart ?

-Merde Hadriès, tu peux pas la fermer des fois ? Murmura Madeleine, agacée. Continue Lauren.

-Vous étiez dans l'académie des mages, dans l'un des ateliers de potions.

-L'académie ? Tu veux dire qu'elle va rouvrir ses portes? Demandai-je, à la fois excitée et paniquée.

-Non Sophie... Elle était toujours condamnée. Vous y étiez, c'est tout. Et la créature qui était venue pour vous tuer, elle... C'était terrifiant. Je ne pouvais pas la voir dans mon rêve, comme si elle était invisible. Mais, j'avais beau ne pas la voir, elle était pourtant omniprésente. Je sentais la peur, la mort et la souffrance partout. Je n'ai pas vu de quelle manière elle vous tuait, je sais simplement qu'elle comptait le faire, et... Elle allait gagner. C'était une certitude. Elle vous tuerai.

Ses ultimes mots mirent un froid dans tout le cercle. Personne n'osait parler. Pas même Hadriès, pour qui l'humour semblait parfois être sa porte de sortie préférée.

La créature dont parlait Lauren, pouvait-elle être l'ombre ?


<3<3>3<3<3<3


RE... :) :) :) :)

La suite... Eh bien.... Maintenant? :) :)


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