Nous passâmes la soirée dans la piscine de Cooper, à boire des sodas et à grignoter des chips. Pas d'alcool avant l'école, évidemment. Nate essayait de paraitre détendu, mais le seul fait qu'un autre garçon soit près de moi le crispait. De plus, il n'était pas certain de la fidélité de Cooper. Sûrement pensait-il qu'il retournerait sa veste au dernier moment, afin de donner des informations à son père. Personnellement, j'étais convaincue du contraire. J'avais vu dans ses yeux cette lueur d'espoir, l'envie d'une vie normale, légale. En effet, je doutais fortement que son père aie déjà jeté un oeil à un de ses bulletins, ou qu'il soit venu l'encourager lors d'un match. Sa vie me paraissait triste. Comme quoi l'argent ne fait pas le bonheur.
Après trois courses folles dans la piscine contre les garçons, j'eus sommeil. Nate rageait car Cooper l'avait battu. Lassée de ces enfantillages, je demandai :
-Cooper, où est-ce qu'on dort ?
- Hum, il toussota, le troisième étage est en travaux, donc j'ai une seule chambre d'amis à vous proposer...
Nate s'exclama :
- Impeccable ! Tu viens Charlie ?
Mais quel idiot ! Je le maudissai intérieurement.
- Ouais, j'arrive, répondis-je, gêné.
Nate s'en alla dans la chambre, et il ne resta plus que Cooper et moi au bord de la piscine.
-Désolée, il est assez particulier, m'excusai-je.
- J'avais remarqué.
Il inspira, puis reprit.
- Écoute, quand je t'ai dit que nous étions aussi bons acteurs l'un que l'autre, je voulais pas dire que j'avais pas de sentiments à ton égard. Loin de là.
- Tu sais, je vais devoir partir, après, tentai-je de lui expliquer.
- Je sais, répondit-il tristement. Mais toi, qu'est-ce que tu ressens ?
- Je t'aime beaucoup Cooper. Et je crois que tu t'en doutes, puisqu'à cette heure-ci tu serais mort si je l'avais décidé. Mais, c'est impossible pour nous ...
Il eut un sourire crispé, puis déclara :
- C'est bon, vas-y.
Je l'embrassai sur la joue, puis chuchotai :
- Bonne nuit.
Quand je pénétrai dans la maison, je pus l'entendre crier, puis il plongea dans l'eau une nouvelle fois. Je comprenais, maintenant. Il nageait son chagrin dans le sport.
J'étais infiniment malheureuse pour lui. Si Interpol bouclait son père, il aurait certes une vie normale, mais sans présence parentale. Peut-être serait-ce encore pire. Je cogitais cela tout en prenant une douche dans la salle d'eau attribuée à notre chambre. Tout était rafiné, luxieux, sans pour autant tomber dans l'excès. Au sol, du marbre espagnol, au plafond, un lustre fait de cristaux. Cette maison aurait pu appartenir à un roi.
Je retournai dans la chambre et vis Nate allongé sur le lit, fixant le plafond.
- Alors ? fit-il
- Quoi ?
- Vous deux ...? Vous vous êtes remis ensemble ou ..
- Nate, tu sais très bien que si c'était le cas, je ne serais pas dans cette chambre, mais dans la sienne, répondis-je, affligée par sa délicatesse quasi-inexistante.
- C'est bon, je demandais !
Je m'installai sur le lit, et m'enfouis sous la couette. Je tournai le dos à Nate à présent.
J'étais assez indécise sur mes sentiments. On nous avait souvent répété qu'ils ne fallait pas se laisser submerger par ceux-ci, et songer tactique, agir. Le sentimental, très pour nous, agents de grand standing.
Mais nous restions humains.
Nate avait beau être un sombre idiot, il savait se montrer attentioné et à l'écoute lorsqu'il le fallait. Sans négliger le fait qu'il était physiquement irrésistible. Lorsque nous avions formé un couple autrefois, il ne songeait qu'à s'amuser et me délaissait souvent. Visiblement, il s'était métamorphosé en moins de deux ans. "Sûrement les hormones" songeai-je.
Quant à Cooper, et bien ... c'était inutile d'envisager quoi que ce soit étant donné que je ne le reverrais sûrement pas. Évidemment, il était tout aussi charmant, mais il n'était tout simplement pas mon style. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher d'essayer de trouver une solution, il méritait d'être heureux. J'étais perdue dans mes pensées lorsque je sentis Nate m'attirer contre lui.
-Arrête de bouder, jolie Charlie, murmura-t-il.
- Occupe-toi de tes affaires, Nate la tapette, le provoquai-je.
Il immobilisa mes bras et se positionna au-dessus de moi.
- J'ai bien entendu ?
- Oui, répondis-je
- Tu vas le regretter !
Il commença à me chatouiller le ventre, et je hurlai de rire. Je le suppliais d'arrêter, mais il ne déniait pas m'écouter.
- Répète après moi. Nate est le plus bel homme de la Terre, et je suis attirée par lui.
- Jamais ! m'exclamai-je
Mes rires redoublèrent au fur et à mesure qu'il me chatouillait.
-Dernière chance, me menaça-t-il.
- Ahahah, non, même sous la torture !
Il fit la moue, puis ses mains arrêtèrent d'embêter mon ventre. Nous nous regardâmes silencieusement pendant quelques secondes puis Nate se pencha, jusqu'à effleurer mes lèvres.
-Tu me rends fou...
J'avais le sentiment que mon coeur battait plus fort.
Il me regardait toujours, hésitant.
"Et puis merde !" pensais-je.
Je l'attirai contre moi, et l'embrassai doucement.
Il répondit à mon baiser, et me fit rouler contre lui. J'enfouis ma tête dans son cou, et respirait son odeur.
Nate dessinai des cercles dans mon dos et jouait avec mes cheveux.
Nos respirations étaient synchronisées, et j'aurais voulu que ce moment ne s'arrête jamais.
Nate finit par briser le silence, en chuchotant :
- Ça m'avait tellement manqué.
Je ne répondis pas, toujours trop absorbée par l'instant présent.
Nate releva mon visage et demanda :
- Qu'est-ce qui te tracasse ?
- On ne peut pas abandonner Cooper. Il vaut mieux que tout ça.
- Peut-être qu'ils pourraient le recruter. Après tout, la planque, ça le connait, non ?
Cet idiot avait eu une idée de génie.
- Mais oui ! En plus, il n'aura pas exactement de représentant légal ! T'es pas bête en fait.
- Je suis tout sauf bête ! répondit-il, vexé. Il reprit :
- Encore faut-il qu'il soit accepté.
- Ouais...
Et c'est sur ces paroles que je m'endormis, sereine.
Et avec un beau gosse.
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Salut à tous !
L'histoire évolue !
Que pensez-vous de ce chapitre ? Ce n'est pas le meilleur, JE SAIS. Mais il fallait que je l'écrive pour la suite.
Je vous promets plus d'action dans le prochain. Vous allez l'adorer.
D'ailleurs, pensez à mettre une étoile et un commentaire, positif ou négatif !
Bisous bisous,
Y.
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Les aventures de Charlie
AventuraQuand Interpol m'a recrutée, j'avais 7 ans. Aujourd'hui, j'en ai 17, et je n'ose même pas imaginer ce qu'aurait été ma vie si je n'avais pas été au bon endroit, au bon moment. Chers lecteurs, si vous avez lu les nombreux tomes de CHERUB, vous pourr...