I - Chapitre 17 - Au delà

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Le manoir était en bon état. Bien que certaines pièces du mobilier semblaient avoir été détruites par le feu, et que la poussière recouvrait le reste, nous pouvions circuler librement. Le hall était grand mais sombre. La lumière ne semblait pas vouloir pénétrer les lieux. Un escalier de bois menait à l'étage et une pièce se trouvait de chacun des deux côtés. À ma gauche une cuisine et à ma droite un salon. Alors que Merlin, Mélodie, Alice et Ivor allaient dans la cuisine, Tristan, Robin, Isaac et moi-même allâmes dans le salon.

Le salon était plus spacieux que le hall. Il y avait une grande cheminée, qui n'avait pas dû être allumée depuis bien longtemps. Autour se trouvait un sofa au style luxueux et un fauteuil assorti.

Un piano à queue se trouvait non loin de la porte.

Il y avait de grandes fenêtres mais les rideaux empêchaient la lumière de passer. Je voulus les ouvrir mais en me dirigeant dans cette direction, j'entendis une note de piano résonner dans toute la pièce. Je me raidis, puis me retournai. Personne ne se trouvait autour du piano. Robin me regarda étrangement :

- Qu'y-a-t-il ?

- Tu n'as pas entendu ?

- Entendu quoi ?

- R... rien...

Si avec son ouïe d'elfe il n'entendait rien, c'est qu'il n'y avait rien à entendre.

Je m'approchai tout de même du piano. Aucune trace de doigt dans la poussière.

Puis je vis une ombre passer, quitter le piano et se diriger vers la porte qui donnait sur le hall.

Je ne sus ce qui me prit mais je suivis cette ombre, curieuse. Les autres ne me remarquèrent pas.

En arrivant dans le hall, il n'y avait rien. Puis je revis une forme mouvante du coin de l'œil alors que je me retournai. Elle se dirigeait derrière l'escalier. Je voulus la suivre de nouveau. En faisant cela, je trouvai un petit couloir très faiblement éclairé. Je m'approchai pour pouvoir jauger la longueur du couloir et les potentielles portes qu'il y avait mais je ne voyais rien. La température chuta tout à coup et une forme blanche passa dans le couloir. Je sursautai. En me retournant je me retrouvai face à une personne translucide et imposante. J'eus un mouvement de recul mais je ne savais où fuir.

La personne était très pâle. Je pouvais voir à travers elle. C'était un homme, barbu. De gros cernes se trouvaient sous ses yeux. Il avait un regard à la fois perdu et triste.

Je ne sus que faire. J'étais tétanisée par la peur. Jamais je n'aurai dû m'éloigner des autres.

- La clé ! Dit-il d'une voix d'outre-tombe.

- La clé ?

Je dois partir de ce château. Je serai de retour dans quelques jours. Je te confie mes clés. Tu as le droit d'aller où tu le souhaites. Sauf dans la tour Est, tu le sais bien.

Il me tendit un trousseau de clé. Je le saisis, hésitante.

Il fit demi-tour et partit vers la porte du jardin. Si l'apparition que j'avais vu n'avait pas l'air réelle, le trousseau de clés que j'avais dans la main l'était bien.

Je regardai autour de moi. Il n'y avait personne et il faisait presque noir. L'atmosphère fut tout à coup moins lourde.

Je ne savais pas où était la tour Est et il me semblait peu prudent d'y aller seule. Le fantôme m'avait interdit d'y aller mais je voulais m'y rendre. S'il ne voulait pas qu'on approche cette tour, ce n'était sans doute pas sans raison.

Je retournai dans le salon. Il n'y avait personne. Je m'étais sentie mieux lorsque l'apparition avait disparu mais à présent, un malaise s'installa. Je me dirigeai vers la cuisine en espérant y trouver le reste du groupe mais il n'en fut rien. Je n'osai crier pour les appeler. Je les aurai vus s'ils étaient sortis...

Poussière de féesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant