I - Chapitre 11 - Callan

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Nous arrivâmes enfin devant ce que je pensais être le château de Callan. C'était un château assez impressionnant, beaucoup plus que celui du roi Stéphane.

C'était un très grand et surtout très haut bâtiment de pierre. La plus haute tour dépassait d'ailleurs mon champ de vision. Les pierres grises inspiraient la crainte, de même que les gargouilles qui siégeaient de part et d'autres de la grille en fer de l'autre côté du pont-levis. Les grilles se soulevèrent nous laissant passer dans une cour couverte de gel et de neige mais dépourvue de toute forme de vie - exceptés quelques gardes à la mine sévère.

Les mercenaires s'arrêtèrent et nous forcèrent à sortir de la cage. Comme nous étions tous au bord de l'hypothermie, personne n'opposa de résistance.

Lorsque nous fûmes tous sortis, ce furent les gardes du château qui se chargèrent de nous escorter, donnant au passage une bourse, sûrement pleine d'or, aux malfrats.

On nous conduit à la salle du trône.

La très grande pièce n'était éclairée que par quelques bougies dont la cire coulait sur le sol. Il y faisait froid, et les couleurs sombres de la pièce n'étaient pas pour amener un peu de chaleur aux environs.

Au milieu de la pièce siégeait un trône de pierres noires imposant et devant se trouvait un autel couvert de sang. Un couteau ensanglanté était posé dessus. Mis à part ces deux éléments de décor, la vaste pièce était vide, ce qui ne rendait l'atmosphère d'autant plus inquiétante.

Isaac défendait sa sœur en disant qu'elle n'était pas si méchante que ça, et j'aurai aimé le croire. Cependant face à un autel à sacrifice et un environnement aussi lugubre, j'avais du mal à penser qu'il puisse avoir raison et cela renforçait ma croyance selon laquelle il n'était pas objectif vis-à-vis de sa famille.

Les gardes nous forcèrent à nous agenouiller devant le trône.

Une forme féminine arriva à nous.

En s'approchant, je pus distinguer les détails de sa silhouette : c'était une belle jeune femme, vêtue d'une robe noire de satin moulant de manière sensuelle ses formes, lui donnant un air de prédatrice. Ses cheveux roux tombaient de manière gracieuse sur ses épaules, et une couronne de glace était posée sur sa tête. La forme de son visage ainsi que ses yeux couleur miel étaient les mêmes qu'Isaac. C'était sans aucun doute Callan.

- Bienvenue chez moi ! Dit-elle avant d'éclater d'un rire dément.

Personne ne répondit.

- Eh bien cher frère, tu pensais pouvoir passer ici sans faire un tour à la maison ?

- Nous n'avions même pas encore eu le temps d'atteindre la capitale avant de nous faire capturer, répondit-il d'un ton bien plus assuré qu'avec nous, on venait justement chercher un laisser-passer.

- Oh, je comprends. Tu sais, avec toutes ces attaques dans les autres royaumes, j'ai renforcé la défense. Je ne veux pas mettre mon peuple en péril.

Elle ricana puis continua :

- On dit que je suis folle mais les autres dirigeants semblent stupides. Je préfère être folle que stupide. Est-ce que j'ai l'air FOLLE ?! NON !

Non seulement elle avait l'air bonne à interner mais elle était d'autant plus terrifiante avec son sourire fou et ses yeux exorbités. Je remarquai d'ailleurs que ses mains étaient pleines de sang.

- Tu ne veux pas mettre ton peuple en péril mais tu les sacrifies pour des divinités imaginaires ! Cria Robin.

Callan regarda l'elfe d'un air hautain.

Poussière de féesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant