I - Chapitre 4 - Le rêve

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- Réveille-toi !

J'ouvris péniblement les yeux. Pendant quelques instants, j'avais oublié ce qu'il s'était passé et puis tout me revint. La douleur également. Mes côtes et mon visage me faisaient atrocement souffrir.

Les secours avaient dû me trouver ou bien c'était un promeneur qui passait par là.

La lumière me piqua les yeux et quand je pus enfin discerner le détail des images, j'aperçus une jeune fille - 14 ans peut-être- avec de grands yeux bleus ainsi que de longs et beaux cheveux châtains dont les boucles anglaises tombaient gracieusement sur son corps.

Elle portait une robe beige dans un style plutôt médiéval et une cape rouge vif qui touchait presque le sol.

Ce style plutôt inhabituel m'interpella.

- Te voilà enfin réveillée ! Qui es-tu ? Me demanda-t-elle.

Sa manière de parler était également étrange. Pas assez familière, pour une personne de son âge.

- Je... je m'appelle Heini.

- Je n'ai jamais entendu ce nom... Je suis Anna. Comment es-tu arrivée ici ?

- Ça peut paraître un peu stupide mais... j'ai suivi un lapin et puis je me suis perdue. J'ai cherché la sortie pendant plusieurs heures et je me suis endormie.

- Un lapin ?

- Euh... oui.

- Je vais t'amener au roi.

- ... Au roi ?

Je ris, croyant à une blague.

- Peux-tu appeler les secours, s'il te plaît ? Mon téléphone est cassé.

Elle me regarda d'un air interrogateur. Je me demandai ce qu'elle n'avait pas compris.

- Tu as besoin d'être soignée. Je vais t'amener au château, quelqu'un s'occupera de toi.

Je devais rêver. Il n'y avait pas de château dans les parages, ni de roi. Je n'insistai donc pas. Pendant que les secours me chercheraient, je pourrai rester ici, dans ce rêve. Je n'avais pas envie de me réveiller et d'être de nouveau dans cette réalité si peu attrayante. En temps normal, je me serai détestée d'être assez lâche pour vouloir déserter le monde réel. Mais étant donné les événements de la veille...

Anna m'aida à m'asseoir et me donna de quoi me restaurer. Pendant mon repas, elle me demanda ce qu'il s'était passé, pourquoi j'avais l'air si mal en point. Je ne lui avais répondu que vaguement car je ne voulais pas rentrer dans les détails. Même si un personnage issu de mon imagination n'allait rien faire de ces informations, je n'avais pas vraiment envie de me remémorer ce moment.

Ensuite, nous nous levâmes pour rejoindre le château.

La forêt semblait avoir changé. Ce n'était pas la même où je m'étais endormie. Le sol était recouvert par de l'herbe verte à faire envier le gazon le mieux entretenu du plus beau des jardins.Les arbres avaient des couleurs particulièrement fascinantes. Du violet, du bleu, du jaune, du rose... La lumière qui filtrait était également colorée. C'était... comme le paysage d'un conte de fées. Sur le sol, en plus de l'herbe qui semblait n'avoir jamais connu le passage de l'humain, il y avait de belles fleurs, des buissons, des champignons. De temps en temps, du coin de l'œil, il me semblait apercevoir des petites lumières se déplacer, ce que je soupçonnais être des lucioles.

Au bout de quelques minutes, nous trouvâmes un chemin de terre et puis finalement, la sortie.

Le soleil m'éblouit. Il faisait très beau et le sol n'était pas du tout mouillé. Comme s'il n'y avait jamais eu de pluie la veille. Mais après tout, j'étais dans un rêve... ni même chez moi !

Poussière de féesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant