I - Chapitre 21 - Le pacte des fées

11 2 6
                                    

La forêt était très lumineuse. Nous y étions arrivés en peu de temps car elle était accolée à la ville. L'étendue d'arbres était immense et nous allions devoir y passer encore quelques jours avant de voir apparaître le château.

Bien que la forêt fut très belle avec ses arbres d'un bleu-violet très étrange et le sol parsemé de champignons multicolores, je commençais à en avoir assez de passer tout mon séjour en forêt. C'était toujours mieux que ma chambre-prison à Almoth mais nous avions passé une grande partie de notre temps dans les bois. Cela me lassait, à force.

Robin était, quant à lui, totalement dans son élément. Je n'en savais rien pour Tristan. Il parlait peu.

Nous avions trouvé un bestiaire dans la chambre, qu'Isaac avait oublié là. Nous l'avions récupéré en espérant trouver une information intéressante.

***

Cette nuit, nous dormions à la belle étoile. Le lichen était toujours plus confortable que le parquet de l'auberge duquel nous étions partis.

Nous avions fait un feu et nous faisions des tours de garde. Je prenais souvent la première partie de la nuit, même lorsque le groupe était au complet, car j'avais du mal à trouver le sommeil au début.

De plus, il semblait que l'été approchait et les journées se rallongeaient.

Je me levai et marchai un peu autour du campement. J'entendais de la musique, venant d'une clairière, non loin de là. Je m'approchai afin de voir d'où cela provenait.

Cette fabuleuse musique, très inhabituelle, me donnait l'irrésistible envie de danser avec les êtres qui se trouvaient au centre du cercle de champignons au centre de la clairière. Je ne reconnaissais pas les instruments mais cela semblait proche de la flûte et de la harpe. C'était à la fois doux et envoûtant. J'avais l'impression que mon cerveau était embrumé mais je me sentais sereine, comme sous l'influence d'une quelconque drogue.

Ma conscience me défendait de m'approcher. C'était peut-être plus dangereux qu'il n'y paraissait.

La façon dont les créatures virevoltaient, la musique, tout cela était assez fascinant. Je ne trouvai pas les ressources nécessaires pour lutter et m'approchai donc de plus en plus du cercle.

Lorsque mon pied entra dans la délimitation, je sentis une décharge remonter mon corps. Rien de désagréable cependant, bien au contraire.

Il ne me sembla pas avoir perdu conscience, cependant je ne sus rien de ce qu'il se passa ensuite.

***

Je fus réveillée par le gazouillement des oiseaux. Je me trouvai au milieu du cercle de champignons, mais j'étais seule. Je me levai afin de rejoindre mon camp mais une barrière invisible me retenait à l'intérieur.

- Robin, Tristan !

Je frappai fort sur les parois à m'en faire saigner les mains, en vain. Je ne savais pas s'ils pouvaient m'entendre.

J'attendis quelques minutes, voire heures, avant qu'ils n'arrivent. Je criai mais ils ne semblaient pas percevoir ma voix. Heureusement, ils pouvaient me voir.

- On ne t'entend pas ! Et toi, tu nous entends ?

Je hochai la tête.

- Tu es piégée dans un cercle de fées. Elles vont revenir ce soir, pour te faire passer un marché - elles vont probablement te faire promettre de leur donner ton premier né, c'est classique. Soit tu acceptes de le perdre, soit elles t'emmèneront avec elles dans leur village, pour que tu deviennes leur esclave.

Poussière de féesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant