I - Chapitre 13 - Piégés

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- C'est quoi ce foutu endroit ?!

Cette voix forte me réveilla. J'avais l'impression que le ciel entier m'était tombé sur la tête. Cette dernière était extrêmement lourde et mes oreilles sifflaient. En ouvrant les yeux, la lumière attaqua mes yeux et le mal de tête me donna un haut-le-cœur.

Ivor était en train de frapper sur le mur d'une chambre de bonne d'un air très en colère. Et Dieu savait qu'il ne valait mieux pas mettre Ivor en colère. Pourtant la chambre n'avait pas de porte. Comment étions-nous arrivés ici ? Et surtout... quel était cet endroit ?

Le sol était poussiéreux, les murs tâchés de substances plus ou moins connues et le plafond pleins de toiles d'araignées. Comme si personne n'était venu dans cette pièce depuis des années.

La pièce était petite. Elle ne contenait que peu de mobilier : deux lits en mauvais état, un chandelier entre les deux et un pot de chambre malodorant. L'absence de porte m'interpella. Lorsque je vis une grosse araignée sortir de sous le tapis sur lequel j'étais allongée, je me levai d'un coup en poussant un petit cri aigu.

Où étions-nous ? Avant de me réveiller ici, Callan voulait nous enfermer. Je n'avais pas compris pourquoi. Elle n'avait aucune raison de le faire...

J'étais en compagnie d'Ivor, Alice et Mélodie.

- Où sommes-nous ? Demandai-je.

Dans une pièce du château de Callan, me répondit Mélodie. Nous sommes emmurés dans l'une des plus hautes tours. On ne peut même pas voir le sol depuis la fenêtre.

- Pourquoi nous a-t-on enfermés ?

- Callan est folle, elle n'a pas besoin d'une raison pour faire ce qu'elle fait.

Ça ne justifiait en aucun cas son comportement mais je n'avais pas envie de rentrer en conflit avec quelqu'un dans cette situation critique.

Je jetai un coup d'œil furtif à la fenêtre. Elle était assez grande pour laisser passer quelqu'un. Cependant impossible de faire demi-tour une fois dehors.

- Et les autres, où sont-ils ?

- Ailleurs, vraisemblablement.

Ce ne fut pas la réponse la plus utile qu'il m'ait été donné de recevoir cependant je ne m'attendais pas à mieux. Il n'y avait pas de raison pour qu'elles en sachent plus que moi.

Je m'approchai de la fenêtre et la vue du vide me fit perdre l'envie d'escalader la tour.

Je me laissai donc tomber sur un des lits, soulevant une masse assez conséquente de poussière qui me fit tousser et éternuer durant plusieurs minutes.

- Comment sort-on d'ici ?

- En sautant par la fenêtre, m'indiqua Mélodie.

- Et sans mourir ?

- Je n'en sais strictement rien. Peut-être que Callan va venir nous chercher. Mais je n'y crois pas trop.

Je regardai par la fenêtre. Je ne voyais que du brouillard, des nuages. On ne pouvait pas distinguer le sol. Je pouvais seulement voir le sommet des montagnes enneigées au loin.

Je touchai le mur pendant quelques temps, peut-être existait-il un passage secret. Si on avait pu nous mettre dans cette pièce, alors on pouvait en sortir. Mais au vu du visage des autres, mes espoirs étaient vains. Ivor maintenait qu'il fallait casser le mur, Alice et Mélodie qu'il fallait attendre que quelqu'un vienne. Mais je refusais de rester les bras croisés.

- On peut escalader la tour.

- Ne dis pas n'importe quoi, soupira Mélodie, nous serions gelés avant même d'avoir eu le temps de tomber.

Poussière de féesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant