II - Chapitre 6 - Hevy

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Nous avions cherché partout dans la forêt, en vain. Chaque jour, nous espérions trouver l'épée, dissimulée dans un quelconque recoin,mais cela ne donna rien. La seule épée que nous ayons pu voir était celle à l'entrée de la forêt, un objet simplement décoratif et touristique, loin de ressembler à la véritable arme.

Le miroir ne parvenait pas à localiser l'épée non plus, comme si ce qui protégeait l'épée était particulièrement puissant. Merlin avait évoqué Morgane mais je ne comprenais pas pourquoi Robin était persuadé qu'elle était à Brocéliande. Si j'étais Morgane, je ne me cacherai pas dans un endroit cité dans les livres. Cependant,je n'osais rien dire. L'érudit, c'était Robin, pas moi.

En parallèle, j'avais fait la connaissance d'une voisine du gîte. Elle avait fêté son anniversaire récemment et nous avait invités. Je trouvais cela plutôt étrange d'inviter des touristes de passage.

Je n'en avais pas parlé à Robin, et même si je n'étais pas allée à la fête, la voisine était revenue afin de m'inviter boire un café chez elle.

C'était une jeune fille, probablement aux alentours de mon âge, et elle devait s'ennuyer. Elle s'appelait Cassandre et elle disait garder la maison de ses grands-parents pendant qu'ils étaient en vacances.Elle venait de la région parisienne et, tout comme notre propriétaire, elle supportait mal cet endroit car trop perdu. Elle avait envie de voir du monde et elle s'était dit que nous pourrions discuter. Elle n'allait pas en ville car elle n'avait pas de voiture ni les moyens de se payer un taxi, puisqu'aucun transport en commun ne desservait la zone.

J'aurai apprécié aller en ville avec elle afin de faire quelques emplettes mais je n'avais pas le permis et Robin me disait que je devrais me concentrer sur Excalibur.

J'étais allée plusieurs fois chez cette dernière. Sa maison était très simple, sans personnalité. Vide.

Cassandre n'était pas la personne ayant le plus de conversation non plus. Mais moi aussi, l'atmosphère de cet hameau commençait à me peser, comme s'il y planait un sentiment de solitude et d'abandon. Je ne comprenais pas car à l'accoutumé je restais chez moi sur mon ordinateur et cela ne me dérangeait pas le moins du monde. Mais ici... si. J'avais besoin de compagnie et Robin n'était pas tous les jours là. Je ne savais pas ce qu'il faisait. Il étudiait sûrement les environs à l'aide de livres.

Ce soir, j'étais en compagnie de Robin – pour une fois – et nous mangions des légumes. Cela faisait longtemps que je n'avais pas mangé de viande, mais le rouquin ne voulait pas en acheter.

Je reçus un message de la part de Cassandre m'indiquant de venir aux alentours de vingt-deux heures pour une soirée entre filles. Si j'avais été dans mon état normal, j'aurai voulu rester dans le gîte et jouer sur mon ordinateur mais Robin avait prévu de sortir et je ne voulais pas être seule. Alors j'acceptai l'invitation.

À vingt-deux heures, je sonnai chez Cassandre. Elle m'ouvrit en souriant et m'accompagna jusqu'au salon. Le vide de ce logement me rendait toujours mal à l'aise. Tous les meubles étaient blancs, il n'y avait aucune décoration ni ornement. De plus tout était toujours propre. Pas même un verre dans l'évier.

Deux filles étaient déjà arrivées et étaient assises sur le canapé.L'une était blonde, comme Cassandre, tandis que l'autre avait les cheveux noir corbeau, légèrement plus vieille que les autres. Cette dernière me rappelait quelque chose... Elles n'avaient même pas l'air d'être en pleine conversation et buvait de l'eau. Mêlé à la propreté chirurgicale du lieu, cela me mit très mal à l'aise.

On me servit un verre d'alcool que je refusais.

- Pourquoi est-ce que vous buvez de l'eau ?

- Ce n'est que le début de la soirée, répondit nonchalamment Cassandre.

Poussière de féesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant