One Punch In Your Heart

Sortie

- Pri-Pri, je peux te demander un petit renseignement ?

Le géant flamboyant qui squattait désormais dans la loge d'une boutique de strip-tease, décrocha le regard de ses ongles de pied fraîchement vernis pour me regarder en fronçant des yeux.

- Ça dépends de quoi, ma beauté aussi plate que moi ! Tant que ce ne sont pas mes petits-amis que tu veux, et que tu me revaux ça, je m'en fiche.

Je repensais au crâne chauve de Saitama qui le faisait tant complexer. Je voulais lui prouver que ce petit défaut pouvait faire de lui une icône pour certaines personnes.

Je me souviens qu'une ou deux fois, alors que j'étais encore danseuse professionnelle, cela m'arrivait souvent de me produire dans un service pédiatrique pour divertir des enfants malades.

Bien sûr, mes représentations avaient été adaptées pour le jeune publique, des gosses n'ont pas à penser au sexe, mais cela m'avait énormément plus.

J'aimerais beaucoup en refaire en parlant tout d'abord juste de mon ami à ces enfants chauves prématurément, qui ont besoin d'avoir une figure populaire qui puisse les représenter.

Puis ensuite je m'arrangerai pour l'emmener avec moi. Contre son gré s'il le faut.

Je pense que cette rencontre pourrait le faire aller mieux. Tout comme ces enfants.

- Tu crois que c'est possible de refaire des spectacles privés pour les enfants malades ? Comme avant ?

Mon ami se releva en m'indiquant de le suivre. Malgré sa musculature titanesque, Pri-Pri s'efforçait de marcher comme sur un podium.

Je semblais être un puceron à côté de lui, ne lui arrivant même pas au bassin.

Il me montra Odile en m'expliquant qu'elle devrait sûrement pouvoir m'arranger cela.

- Kazana ! Me salua cette dernière. Comment vas-tu depuis l'autre jour ? On n'a pas vraiment eu le temps de faire connaissance !

- Très bien ! Pri-Pri ici présent m'a conseillé de venir te parler pour une toute petite chose.

- Et oui, Odilette, intervint le géant, c'est moi qui ai eu cette idée de génie ! Aplaudissez-moi.

Nous claquons nos mains rapidement, comme demandé. L'ancien détenu semble vraiment heureux de notre geste...

- Les filles, si vous auriez été des hommes je vous aurais embrassé fort fort fort !

Odile lui fit un câlin. C'est mignon à voir.

La violette se détacha ensuite avant de venir vers moi.

- Parlons Rouquine ! Tu veux bien que t'appelle comme ça, hein ?

Quel changement de comportement ! J'aurais cru entendre mon tolard favoris, avec les muscles et quarante centimètres en moins.

Cette fille, en plus d'être belle et gentille, se trouvait être drôle !

- Toi, je t'aime bien, commençais-je. Je voulais te demander comment je pourrais offrir mon talent, à des pauvres piots malades, dans des hôpitaux.

- Oh et bien, n'en dis pas plus je t'arrange ça.

Elle me regarda mystérieusement avec un immense sourire de ses dents appareillées.

Elle dégageait quelque chose de si charismatique, que des choses ringardes, paraissaient sur elle au top de la tendance.

- Bon et bien, je vous laisse les copains ! Odile préviens moi quand tu as du nouveau et Pri-Pri... Porte-toi bien !

Je sors du bâtiment pour retrouver Génos, qui m'avait appelé pour me parler de quelque chose.

J'imagine qu'il veut me parler de son travail, ou bien de sa relation avec je ne sais qui, quoique ça, c'est plutôt impossible.

Génos est jeune, c'est encore un bébé ! Il faut qu'il profite de la vie, qu'il se lâche.

Que font habituellement les jeunes de dix-neuf ans ? Ils boient, ils font la fête et ils s'amusent !

Je sais, qu'avec un passé pareil, ce n'est pas facile mais, c'est terriblement triste.

C'est pour ça que, peu importe ce qu'il voulait me dire, la raison de notre rendez-vous changera.

Elle va devoir se dérouiller un peu, Conserve !

J'arrive sur le point de rencontre : un parc de jeux.

Le cyborg est déjà là. Quelle ponctualité !

- Si je t'ai fait venir ici, c'est pour que tu m'aide à, comme dirait le maitre, m'occuper de mon cul, afin de le rendre fier.

Je savais que, en langage Chaussée-aux-Moines, cela voulait dire "Casse toi, tu me saoules.", mais je ne dis rien.

- Prépare toi, ma p'tite ferraille, je vais te faire passer la meilleure journée de ta vie et réussir à te faire décrocher un sourire pour la première fois !

Il baissa la tête. Notre première destination devait être le salon de thé.

Cette fois-ci, il ne serait pas le serveur attitré de Saitama.

Je commandai, comme à mon habitude un macchiato et mon ami, un thé vert.

J'espère que ce petit moment de douceur lui plaira.

Lorsqu'une serveuse nous ramène nos boissons, je lui demande des petits gâteaux.

- Merci Kazana, pour ce repos.

Je lui souris en guise de réponse. Le robot était si gentil que ça fit fondre mon petit cœur de femme libérée.

- T'es trop choux Génos !

Il avait l'air perdu ou bien, faisait semblant de ne pas comprendre.

On aurait dit un petit canari en cage...

Au passage, je me demande si ce dernier a un petit faible pour quelqu'un car, si cela s'averrait être le cas, je voudrais beaucoup l'aider ! Pas du tout pour oublier ma vie amoureuse chaotique, bien évidemment.

- T'as des copines ?

- À part toi et l'autre morveuse, non.

J'avais bien remarqué qu'il regardait bizarrement la petite sorcière verte, l'autre jour. Ce que j'ignorais, c'était 'a nature de ses sentiments

-Tu l'aimes bien Tornado?

Il ouvrit grand les yeux, avala de travers son thé et rougit.

- Absolument pas.

Je le vis tout de même rougir, ce qui me donna un sentiment secret de victoire. Mais pour paraître totalement désintéressée je fis mine de ne pas remarquer

- Et la grande brune de la classe B ?

- Non plus.

- Roh !

Nous finissons notre tasse et les biscuits avant de partir. C'est complètement fou de voir que le disciple est pire que son maître pour exposer ses émotions !

Mais Rouquinette a un plan béton pour le forcer à se confier ! L'intimidation.

Et pour ça, rien de mieux que de l'amener voir des fameux amis à moi.

- Où allons nous, à présent ?

Je lui répondis avec mon meilleur sourire carnassier qu'il adorerait cet endroit.

Voilà, chapitre enfin achevé ! Portez-vous bien ! 💚💚💚