II

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"Et même si tu portais un sac poubelle, belle je te trouverais. Désirable, serais-tu à mes yeux".

Cette phrase résonnait sans arrêt dans ma tête, depuis mon réveil. Cela m'enlève même l'appétit. Je ne comprends pas. Je n'arrive pas à trouver où j'ai échoué. J'ai beau cherché, mais je trouve pas les réponses valides à mon "Pourquoi?".

Les réponses qu'il m'a donné sont trop peu, trop faibles pour satisfaire mon intelligence; pour consoler mon coeur.

Je porte ma tasse de café à mes lèvres, C'est avec dégout que j'ai du recraché cette boisson froide et sucrée.

-J'ai été étonnée que tu la portes à tes lèvres. Cela fait des minutes que tu as pris ce café, sans y goûter. M'expliqua Jeannine.

Jeannine est ma gouvernante. Elle est une cinquantenaire.

Je me lève de la petite table sous le regard inquiet de Jeannine, m'appuie sur la rampe du balcon regardant loin, puis je soupire..

-J'ai tout fait à la lettre. J'ai fait des études de psychologie que j'ai réussi avec brio. Je travaille dans des centres prestigieux. Regarde Jea, Regarde où je vis. Dans un villa que mon compte en banque peut s'occuper. Je suis une psychologue renommée.. Je ne suis pas stérile ni socialement, ni économiquement. Je n'arrive pas à lui donner un enfant, mais j'ai accepté d'adopter, et nos deux enfants sont superbes. J'ai toujours été là. J'ai annulé des projets pour lui. Refuser des postes pour lui. Il a toujours été en premier et ceci même après la venue de mes bébés, j'ai tenu à ce qu'il reste ma priorité car c'est à lui que j'ai fait la promesse de l'aimer, de le chérir. C'est lui, mon mari. Donc tu comprendrais? À ma place comprendrais-tu ce qui s'est passé?

Quand je me suis retourné vers Jeannine, elle me prend entre ses bras et me caresse le dos.. Mes joues sont mouillées par des pleurs. Autant je ressens cette liquide chaude sur mon visage, autant mon coeur me broie.

-Je sais, ma chérie.. Tu as le droit de demander, d'avoir des réponses.

-J'ai mal Jeannine. Mon coeur saigne. Je souffre Jeannine. C'est au dessus de mes forces.

-Non, ma chérie. Tu y arriveras. Ton premier chagrin d'amour a été douloureux, mais tu as survécu. Ceci n'est qu'une répétition du premier coup que tu as reçu.

-Et surement celui qui me mettra à terre..

-Viens chérie.. assieds toi..

Je me couche sur le canapé qui est sur la terrasse et Jeannine me caresse les cheveux. Je n'ai pas envie de bouger, ni d'aller travailler. Quand je me souviens du meeting avec Liya. Je m'essuie les yeux, embrasse jea sur le front et monte dans ma chambre.

-Je vais me préparer. J'ai une séance importante aujourd'hui.

Je traverse les couloirs du centre en regardant ces personnes à qui j'inspire de la confiance. Me croiraient-elles si je les disais que j'ai encore plus mal qu'elles en ce moment. Que j'ai l'impression que je ne garderai pas la tête hors de l'eau. Que l'iceberg de chagrin frigorifie mon coeur un peu plus chaque seconde. Que mon âme est meurtrie...

Il est exactement midi. Je m'asseoids, je laisse la porte entrouverte et attends Liya.

Elle passa la porte après que j'ai fait signe à l'un des infirmiers de la laisser rentrer. Si seulement, il savait que celle qui n'est pas en état c'est moi.

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