-"Oui, parce que tu m'as menti, parce que tu m'as trompé. Alors dis-moi, tu m'as trompé, pourquoi? Tu voulais m'éviter quoi? "
-Tu sais, expliquai-je à Liya, lorsque dans l'immense colère que je ressentais, je lui ai posé cette question, c'était dans le but de lui clouer le bec et de pouvoir le mettre à la porte. Il n'avait aucun droit de débarquer après tout ce qui s'est passé et venir me dire qu'il m'aime. Il a eu le culot de me dire qu'il m'aime, encore.
-Alors, il t'a répondu quoi?
"-Après que je t'ai révélé la vérité, tu m'ignorais complètement. Tu ne m'adressais la parole, que pour me parler des jumeaux. Tu te foutais royalement de moi. J'ai compris que tu voulais du temps, je t'en ai donné. Mais dès que j'ai essayé de m'approcher de toi, tu me rembarrais, me repoussais. Je ne savais même plus comment évoluait ta santé. J'ai appelé le Dr Valbrun, elle n'a pas voulu m'en parler . Tu me tenais à l'écart dans ma propre maison. Pendant ce temps, Alexandra planifiait mes journées de travail, elle s'inquiétait pour moi. Elle m'écoutait expliquer tout ce que je voudrais te dire. Elle me réprimandait et me réconfortait en même temps. Elle m'aidait à sortir du gouffre dans lequel, tu voulais à tout prix m'enfoncer, me garder. J'ai trouvé en elle, ce que j'avais perdu chez toi. Les mots, auxquels, je n'avais plus droit venant de toi, je les recevais chaque jour de Alexandra. Comprends-moi, Miv.
-Non, non Devon... Non tu me rendras pas responsable de ton infidélité..
-Miv..
-Écoute-moi, Devon. Les douleurs, les pleurs, les règles qui dès fois duraient des mois. Des gens qui me demandaient tout le temps, où est le bébé? Si je ne suis pas encore enceinte, qu'est-ce-que j'attendais. Les examens, les sonographies, les médicaments que je dois prendre tout le temps, voici tout ce que je tremballais derrière moi.. Même à la venue des jumeaux, les gens me félicitaient, pas d'avoir des enfants, mais d'avoir posé une bonne action en acceptant d'adopter les enfants de ma belle-soeur. Tu n'as aucune idée de ce que j'endurais. Aucune idée Devon.
Tu veux qu'on en parle, parfait, parlons-en, Devon.
Ce soir-là, quand j'ai appris pour ma maladie, les méthodes que tu as utilisé pour être au courant, et surtout tu es le mieux placé pour savoir, combien de fois que j'ai essayé, pour te faire ce bébé, comment je me suis armée de courage pour supporter tous ces examens, ces allées et venus à l'hôpital pour une seule et même chose. Je me suis sentie trahie, humiliée. Tu connais très bien les sentiments de Marti vis-à-vis de moi. Mais tu n'as pas hésité à t'allier avec elle.-Miv, j'avais besoin de savoir. Si cela était quelqu'un d'autre que Marti, te sentirais-tu moins mal?
Je me lève brusquement du lit, je me mets à lui hurler dessus,
-Tu te moques de moi. Tu fais exprès, abruti. Tu aurais dû m'attendre. Si le médecin n'a rien voulu te dire, c'est parce que c'était confidentiel. Arrêtes de jouer avec moi, nous savons très bien, que sur ce coup-là, tu savais ce que tu faisais, tu connaissais très bien les enjeux.
Mes larmes coulent à flot. Je n'ai plus mon masque d'indifférence et je n'ai plus envie de me taire.
-Tu sais que mon père est mort dans une salle d'opération. J'ai appris le lendemain de tes aveux, qu'il fallait que je me fasse opérer. Tu aurais voulu que je ne te rembarre pas, que j'arrêtais de te repousser et te parler. Et bien, dis-moi, comment pourrais-je confier à mon mari qui veut à tout prix avoir un bébé, que j'ai peur de me faire opérer, cette opération qui pourrait augmenter mes chances, de façon considérable, de lui donner ce bébé tant désiré? Comment pourrais-je expliquer à mon mari, qui m'a exposé au monde, mes peurs, mes peines? Au moment où, tu trouvais du réconfort entre les bras de Alexandra, moi je m'engouffrais, je m'enfonçais dans mes douleurs physiques, et émotionnelles.
-Miv, je suis tellement désolé.
J'essuie mes yeux, mes joues mouillées de larmes. Je vois que Devon, pleure aussi. Il essaie de s'approcher de moi, je recule. Je suis à bout de souffle. Je sens que mes entailles saignent encore. C'est comme si on m'enfonçait une lame dans chaque blessure.
-Alexandra, reprend Devon, était une erreur. J'ai arrêté d'être avec elle, dès que tu m'en as fait une scène.
Je ris nerveusement,
-Tu t'entends parler. Dès que je t'ai fait une scène.. Là, tu t'enfonces vraiment. Puis Devon, tu es un brillant avocat, tu es très intelligent. Et tu oses appeler erreur, une femme avec qui tu as couché plus d'une fois. Alexandra n'était pas un coup d'un soir, Devon. Tu sortais avec elle. Tu te rappelles de ton voyage au Bahamas, elle était avec toi, et tu as réservé une seule chambre.
Il est surpris à ces mots.
-Oui, continuai-je, il n'y a pas que toi qui sait berner les autres. Il m'a suffit de me faire passer pour elle, pour comprendre que vous n'aviez pas fait chambre à part. Encore quelques jours et tu m'aurais demandé le divorce pour emménager avec elle. Alors, Alexandra était tout, sauf une erreur."
-Qu'est-ce-qui t'arrive? Me demande Liya. Il est clair que votre discussion était mouvementée. Que Devon est un con de première. Mais de là, à me dire que tu ne sais plus comment réagir face à lui. Ça je ne peux pas le comprendre. Il mérite que tu divorces de lui.
- Pendant qu'il était encore dans ma chambre, Chachoue m'a appelé, et tu devrais voir le visage illuminé des jumeaux en nous voyant tous les deux. Après qu'il soit partit, j'ai pas arrêté de penser à notre discussion. Et tantôt je me sens en colère, tantôt j'ai voulu comprendre ce qui l'a poussé vers Alexandra. Je ne sais plus. J'ai senti son manque dans la chambre, dans ma vie. Je me suis éternisée dans son armoire. C'était la première fois que son absence me pesait ainsi. J'avais fini par trouver le sommeil dans l'aprèm, et là encore j'ai rêvé de lui.
-Donc, tu l'aimes encore..
-C'est une question ou une affirmation?
-Je sais pas encore. Tu veux bien m'aider.
Soudain, je repense à Devon, tout ce que j'ai pu ressentir avec lui, les bons, les mauvais moments, tout ce qu'on a vécu.
-Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je sais tout simplement que certains couples ont survécu à pire.
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Renaissance
RandomLa relation psychologue-patient est une relation a sens unique. Le patient raconte, explique ses moindres sentiments. Et si le psychologue lui-même avait besoin de se confier? Et si le patient n'acceptait en aucune façon de faire des confidences, s...