J'entends les infirmiers passer devant ma chambre et font leur tour de contrôle. Ce n'est pas cela qui m'a indiqué l'heure; mais plutôt ce clignotement très faible dans le couloir. Ce clignotement se fait tout les matins à minuit exactement.
Je me retournai une ènième fois, ne pouvant retrouver le sommeil. Je repensais à ma vie passée, mes souffrances, mes blessures encore vives.
Cela me fait du bien de parler avec Mivida. De savoir que je ne suis pas la seule à souffrir sur terre. La seule à endurer le mépris, la trahison d'un mari qui autrefois ne jurait que par l'amour qu'il me portait.
C'est surement égoïste, je retrouve un énorme soulagement du fait que Mivida souffre aussi. Car je sais, qu'elle ne fait pas me comprendre, non. Elle ressent mes douleurs. À sa manière, à sa façon, avec ses propres caractéristiques. Mais elle sait ce que c'est d'être blesser et de succomber aux blessures.
Je ne pourrais jamais expliquer certaines choses à mes parents. À mes amis. D'ailleurs depuis que je suis ici, ils venaient me rendre visite presque tout les jours, et ça durant le premier mois de mon internat. Je crois que mon mutisme a eu raison d'eux. Aujourd'hui ils viennent à chaque fin de semaine. J'en suis sûre que si je reste encore longtemps ici, je ne les verrai plus.
La mère de Liam, elle, continuait à passer jusq'au deuxième semaine de mon deuxième mois. Madame avait quelque chose à me reprocher. Quelque chose à réclamer. Elle venait pour me torturer.
Les seuls mots que j'ai prononcé durant mon deuxième mois m'ont été d'une grande aide. Ces mots ne m'ont pas fait du bien, comme les mots que je prononce à Mivida. Mais ils m'ont débarrassé d'une pipette égoïste et hypocrite. Qui serait prêt à tonner à qui veut l'entendre, crier sur tout les toits, que son fils Liam James Donald est le plus merveilleux des garçons. Le fils idéal de toute mère. Moi, je ne la contredis pas; non. Le jour où j'ai ouvert ma bouche pour parler à ma belle-mère, c'était pour lui faire comprendre que son fils est bel et bien le fils idéal, et tout aussi le mari psychopathe idéal.Mélanie, elle.. je n'ai aucune nouvelle d'elle. Elle a été la seule à avoir l'autorisation de me rendre visite ou de me téléphoner quand Liam a décidé de me priver de ma liberté. Puis, un jour, je ne recevais plus ses appels, ni ses visites. Et depuis plis aucunes nouvelles d'elle.
Je me lève du lit, car puisque le sommeil me fuit comme mon entourage l'a fait, celui-ci fatigue mon corps. Comme s'il avait été soumis à une journée d'entrainement physique pour les jeux olympiques ou tout autre compétition aussi importante.
Je n'hésiterais pas à dire que cette journée n'a pas été riche en émotion. Car, cet éveil de mon cerveau traduit mon niveau d'épuisement émotionnel.. je n'arrête pas de penser à nos problèmes respectifs. Je n'arrête pas de me poser des questions, qui autrefois, je refusais de me poser.
J'allume l'ampoule de ma chambre. Ce qui l'éclaira vivement. À cette heure, toute cette clarté me dérange, mais j'ai pas le choix. Je suis internée, et ma chambre est dépourvue de lampe de nuit. Ils croient que je pourrais me tuer avec,Mivida devrait comprendre que je me tuerai pas. L'ampoule est protégée par une boîte transparente qui est vissée ou soudée; je ne sais pas trop. Mais, une chose est sûre, la boîte ne bronchera pas de sa place. Bien sûr, que je l'ai secouée un jour de toutes mes forces; pas parce que je cherchais um moyen de m'échapper ou de me tuer..mais parce que je m'ennuyais, simplement par curiosité.
Je suis assise sur une des deux chaises de ma chambre, avec en main le Gouverneur de la rosée. Pourtant, je ne pense qu'à cette stupide ampoule et sa boîte protectrice. Mon reflet dans le miroir, m'attira. Je me dirigeai vers celui-ci. Je me souviens encore de la femme pleine de vie, belle, bien dans sa tête et sa peau. Je voudrais tellement redevenir cette femme. Je veux redevenir cette femme. Je ne veux plus porter cet uniforme crème. Je ne veux plus porter cette couleur que par choix. Ou du moins,je pourrais faire en sorte que tout mes habits ont une touche crème qui me rapellerait les jours de ma renaissance.
Je ne sais pas encore. Non, je ne sais pas encore comment je ferai pour la couleur crème. Mais une chose est sûre, je ne veux plus porter cette couleur entre ces murs. Demain matin, je demanderai aux infirmiers un ensemble avec d'autres couleurs. J'ai remarqué que certains internés portaient d'autres couleurs. Et même s'ils pouvaient me donner une couverture de n'importe quelle autre couleur que le crème.
Mes yeux se font lourdent. Je retourne me coucher, peut être que je dormirai enfin.
En tout les cas, demain j'ai hâte de porter un nouveau ensemble sinon je haïrai cette couleur. Et surtout, j'ai hâte de voir la tête que fera Mivida en me voyant avec un autre couleur. Son côté psychologue aura pris un sacré coup de surprise, et voudra prendre le dessus et comprendre pourquoi je porte de nouveaux couleurs. Un chien reste un chien, même assis à la table du maître.
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Renaissance
RandomLa relation psychologue-patient est une relation a sens unique. Le patient raconte, explique ses moindres sentiments. Et si le psychologue lui-même avait besoin de se confier? Et si le patient n'acceptait en aucune façon de faire des confidences, s...