Mélanie et moi sommes, couchées sur une couverture qu'on a tendu sur le gazon. Nous avons, comme tableau les branches des arbres, qui nous servent de parasol, entre lesquelles traversent des faibles rayons solaires. Nous pouvons, faiblement, apercevoir le bleu du ciel ou encore la blancheur des nappes nuageux entre ces raies lumineux.
Nous bavardons, parlons, réfléchissons des grands changement qu'ont connu nos vies respectives durant ces années. Certaines fois, il nous arrive de rire, des choses, qui à l'époque nous faisaient mal. Et aussi, d'autres fois, nous pouvons ressentir un petit air de nostalgie, nous faisant comprendre à l'une comme à l'autre que certaines cicatrices sont encore bien sensibles au toucher.Pendant notre papoterie concernant les jours passés, le visage d'une Liya excitante, enthousiaste, pleine d'énergie changea le panorama naturel qu'on avait sur les yeux.
Mélanie, lui fait signe avec sa main de se pousser en lui disant,-Ton visage angélique a beau être joli, mais il gâche la vue que nous avions, d'il y a une seconde.
-Tant pis, je m'en fous. Je veux aussi partir.
Nous nous asseyons simultanément, ne comprenant pas où elle veut en venir. Elle comprend notre incompréhension et reprend;
-Je veux, moi aussi partir, m'en aller du centre. Je veux aussi vivre ma vie. Je ne veux plus me cacher ici, me cacher d'un homme qui est mort. Je ne veux plus avoir honte d'avoir été, un jour une femme faible, battue. Je me suis relevée, maintenant. Je ne pourrais pas savoir que l'homme aimant, affectueux, amoureux, passionné, attentionné, excessif, avide de contrôle que j'ai épousé, était ni plus ni moins qu'un psychopathe. Que toutes les qualités qu'il affichait, tout cet amour n'était qu'une façade. Je ne veux plus avoit honte et vouloir me terrer ici. Je veux avancer comme vous le faites, chacune à votre manière. Comme l'a fait Arizona en partant d'ici. Comme toi, Miv, en maintenant ta décision de divorcer et aussi en acceptant de te faire opérer. Je veux avancer, comme toi, Mél, qui a su dépasser la colère contre ton feu cousin et inviter ta tante à tes noces, malgré le fait qu'elle continue bec et ongles à le défendre.
Elle respire un coup, et moi, malgré moi, je souris tendrement. Je dirige mon regard vers Mélanie, qui, elle aussi, sourit. Je prends la main de Liya, la tire vers nous, elle s'agenouille devant nous et je la regarde,
-Liya, ma chérie, je comprends tout à fait que tu veuilles partir du centre. Mais ta décision n'est-elle pas trop, excessive?. Peut-être qu'elle est dirigée par tes émotions, ton chagrin. Du fait que Arizona, ne soit plus là pour te tenir compagnie et du fait que Nev, soit aussi partie. Loin de moi l'idée de t'en dissuader, mais peut-être que tu devrais y réfléchir un tout petit peu.
Liya tient fermement ma main et tend son autre main vers celle de Mélanie,
-Oui, Arizona et Nevada sont pour beaucoup dans ma décision. Arizona, m'a fait comprendre que cette vie n'est pas si longue, qu'il faut se secouer et la vivre maintenant. Dans ce centre, je suis, comme on dirait, protégée, protégée de tout ce qui pourrait me mettre dans des situations me rappelant vraiment Liam. Je suis, comme quelqu'un qui vit la vie d'une autre femme. Je veux sortir et vivre la mienne, faire face à mes peurs et placer Liam pour de bon dans le cadre de mauvais souvenirs. Je veux sortir, voyager et réapprendre, un jour, à aimer. Oui, j'ai commis une erreur en épousant Liam. J'ai été bête de ne pas avoir été plus perspicace, éveillée, de ne pas avoir eu plus de discernement face aux nombreux signes que me lançaient son comportement.
Depuis que j'ai connu Liam, la meilleure histoire, la seule histoire que j'ai eu à raconter tournait autour de lui. Mais aujourd'hui, je ne veux plus que ma seule histoire soit celle autour de Liam. Je veux en écrire d'autres. D'autres, où il n'existera pas, où il ne sera pas présent, où il n'aura aucun rôle à jouer. D'autres qui tournera autour de moi. Je veux raconter d'autres histoires, où je serai l'héroïne, où je vivrai pleinement qui je suis, où je serai à ma juste valeur.
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Renaissance
RandomLa relation psychologue-patient est une relation a sens unique. Le patient raconte, explique ses moindres sentiments. Et si le psychologue lui-même avait besoin de se confier? Et si le patient n'acceptait en aucune façon de faire des confidences, s...