- Pis, nos chemins se sont séparés avant même que je sois internée, depuis le jour où tu as cessé de m'appeler.
-Non Lili. Après ma dernière visite chez toi, je me suis disputée avec Liam. A cause de la façon dont il te traitait. Je ne savais pas grand-chose, mais je soupçonnais que quelque chose clochait. Il m'avait dit de ne jamais remettre les pieds chez lui. Qu'il n'hésiterait pas à me frapper si je me mêlais de sa vie de couple.
Elle renifle, je me rends compte que ses joues sont mouillées. Je la regarde, perdue..
-Je t'avais appelée en après-midi, pour t'expliquer ma tirade avec lui. Mais je ne t'ai point trouvée. J'ai continué d'appeler et un jour, j'ai reçu ton message disant de ne plus t'appeler, que tu ne voulais plus me parler.
J'ai cru que c'était Liam, malgré cela, j'ai continué à t'écrire quelques fois, cependant, mes messages restaient sans réponse.Je la regarde, sans rien dire.
- Je suis passée chez toi. J'ai sonné, personne n'a répondu. Je savais que tu étais là, puisque ta voiture était dans la cour.
- Oui, je m'en souviens. Mais je pouvais pas t'ouvrir. Liam me l'interdisait.
- Je suis désolée, Li. Tu m'as manqué.
Elle pose sa main sur la mienne. Je retire vivement la mienne, essuya rageusement mes joues.
- Alors, pourquoi as-tu attendu si longtemps? Cela fait presque 4 mois que je suis ici. Liam n'était plus une menace, qu'est-ce-qui t'empêchait de venir me voir?
- La honte. Quand j'ai su comment tu as fini dans un centre, j'ai eu honte. C'est à cause de moi que tu l'as rencontré. Et je t'ai même encouragé à être avec lui. Je me suis sentie mal.
- Quoi? Tu n'as plus honte aujourd'hui? Pourquoi t'es là?
Elle devient tout d'un coup timide. Elle réagissais ainsi à chaque fois qu'elle avait une chose à me dire. Elle me montra sa main.
J'avais remarqué la bague, mais elle a toujours aimé porter des bagues. Je n'y prêtais pas trop d'attention à celle-ci qui orne son annulaire gauche.- Je vais me marier Liya, me dit-elle en jouant avec la bague. Elle rit doucement;
-Je me souviens avoir toujours dit que je te voulais pour témoin et c'est toujours le cas aujourd'hui.
Je ris nerveusement, en me frottant le nez;
- Remercie ton cousin, je suis dans un centre. À moins que tu veuilles te marier ici.
-Bah, la cour est superbe. J'installerai des tentes et affaire conclue.
J'arquai un sourcil, comprend très bien, que malgré son air sérieux, elle voulait faire une blague. En temps normal, j'aurais ri. Mais je suis pas d'humeur. Elle se renfrogne, voyant que je ne réagis pas.
- Sois heureuse, lui dis-je tout simplement.
Au fond, je suis soulagée qu'elle soit ici. Je sais qu'elle m'a manqué. Mais au fil des jours, je me suis habituée à son absence. Je sais que mon visage marque l'indifférence, toutefois, je ressens quelque chose de différent en moi. Je préfère lui montrer que j'aie un semblant d'intérêt pour le film.
-Lili, j'ai pas arrêté de penser à toi. Je regrette de n'avoir pas eu le courage de venir plus tôt. Qu'il fallait que je trouve une excuse pour venir. Mais sache que dès que Xavier m'a demandé en mariage, j'ai tout simplement dit à ma mère qu'il fallait que je te voie. Je ne pouvais pas passer cette étape, sans t'en parler.
Même si tu ne voudrais plus me voir, s je reviendrai jusqu'à ce que tu me dises en face de ne plus venir. Tu as toujours été, tu es et restera ma Yaya.Yaya, ce surnom stupide qu'elle me donne. Il n'y a que Mél qui m'appelle comme ça. Elle se lève, prend son sac et s'en alla. Je la regarde partir, et comprend qu'elle m'a beaucoup manqué, que cela me réjouit de la revoir. Que rien a changé concernant elle, Mélanie est toujours ma meilleure. Je veux lui pardonner. D'ailleurs je n'ai rien à lui pardonner. Je me lève brusquement et l'appela;
-Mélanie...
Elle s'arrête, se retourne. Je cours vers elle et la prends dans mes bras. Nous nous mettons à rire doucement. Quand je la relâche, elle essuie ses yeux. Je souris à cette vue. Celle-là est Mélanie, une vrai madeleine.
-Tu n'as pas à te culpabiliser pour quoi que ce soit. Tu n'es responsable de rien à vrai dire. Ni du fait que Liam était un salaud de première classe, un fou qui mériterait d'être enfermé dans un véritable asile, ni du fait que je sois ici, ni même que nous soyons séparés, c'était contre nos grés.
Mais puisque tu tenais à t'excuser, moi je te pardonne, ajoutai-je en souriant et en prenant un air fier de femme fatale.Elle rit, et secoua sa tête. Je prends sa main, l'approche de mes yeux, analyse pendant quelques secondes sa bague, faisant mine de réfléchir, plissant mes yeux, comme si j'étais une experte en joaillerie.
-Je veux tout savoir, Mél. Aux dernières nouvelles tu étais célibataire. C'est qui Xavier?
-Ravie de te retrouver, Yaya.
-Allons dehors...
Nous sortons, bras dessus, bras dessous, riant de se retrouver. La journée est loin d'être finie. J'espère que personne n'avait rendez-vous avec elle, car cette personne risque de trouver un lapin au lieu du rendez-vous.
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Renaissance
De TodoLa relation psychologue-patient est une relation a sens unique. Le patient raconte, explique ses moindres sentiments. Et si le psychologue lui-même avait besoin de se confier? Et si le patient n'acceptait en aucune façon de faire des confidences, s...