- J'y crois pas. Garce, vermine, vipère, hypocrite sont des mots bien trop sages pour qualifier cette morveuse.
-Oui, oui. À qui le dis-tu?
Je secoue ma tête, repensant encore au récit de Mivida. Elle ne manque vraiment pas de toupet.
-Où a-t-elle pu bien dénicher ce type?questionnai-je.
-Martina est une belle garce. Mais une garce jolie, éduquée, gracieuse, stylée et brillante avocate. Elle peut avoir n'importe qui comme fiancé.
-Attends, Miv. Ne me dis pas que ce sont les dires de Marti, cette histoire que tu ne deviennes une vielle aigrie, malheureuse, qui t'a poussé à te séparer définitivement de Devon.. Non, tu es de loin beaucoup plus intelligente que ça, Miv..
Mivida tient son ventre. Elle pose sa main, juste au niveau de son incision, elle bouge un peu vers la droite, cherchant une position plus confortable. Elle place un oreiller au bas de son dos, et un autre juste derrière son cou. Lorsqu'elle trouve, enfin, la position idéale, elle tourne le regard vers moi,
-Non, Liya. Qu'est-ce-que tu crois? Après mon départ du supermarché, je suis rentrée à la maison, je me suis préparée des lasagnes. Cependant, Martina m'a poussé à réfléchir vraiment à ma vie, à ce que je voulais. Je m'étais retrouvée à penser à ce bébé qui va naître. Je pensais aux traits qu'il aurait de Devon et à ceux que je voudrais qu'il aît de moi. Mais, malheureusement, il les aura d'une autre femme.
Elle ralentit un peu, comme si elle cherchait des mots justes pour continuer,
-Je me suis retrouvée à détester chacun des traits qu'il aura de sa mère. Je suis pas une mauvaise personne et même si je méprise Martina, elle a tout à fait raison sur une chose. Si j'ai pu ressentir cela vis-à-vis d'un enfant, qui n'est pas encore né et de plus n'a rien demandé. Je ne pense pas, que je pourrai être la femme digne de celle que je suis avec lui. Je deviendrais sûrement, aigrie.
-Tu es donc toujours en colère contre Devon et Alexandra?
-Non, je ne le suis pas. D'ailleurs, je ne ressentais aucune colère, rancoeur contre eux, quand j'ai appris pour l'enfant. J'ai seulement ressenti, de la tristesse du fait que moi, je ne pourrais pas lui faire cet enfant. J'étais triste pour moi, je ne voulais pas continuer à vivre avec cette tristesse, et l'image de cet enfant papotant dans toute la maison garderait cette tristesse avec moi. C'était la meilleure décision pour moi, pour Devon, Le bébé et même Alexandra.
Mivida tourne le regard et se met à sourir. Je suis son regard et je la vois sourire devant l'image des bambins jouant, encore, sur le tapis.
-Ils ne vont pas te manquer, lorsque tu seras en Italie?
Elle me répond sans détourner son regard de ses enfants,
-Oui, mais nous sommes plus ou moins habitués à se retrouver dans des pays différents.
-Oui, mais là, je te rappelle que nous n'avons pas encore décidé de quand nous reviendrons..
-Mais c'est sûr que nous reviendrons. Et, ils ne seront plus tout le temps avec moi. Autant commencer à s'entrainer, termina tristement Mivida.
-Peu importe ce qu'a pu dire Martina, ce sont tes enfants.
Elle se retourne vers moi, et sourit,
-Eyy, je vais bien Liya.. T'inquiètes pas. Ils sont mes enfants.. Alors, tu vas me dire ce qui s'est passé au déjeuner? En appuyant sa question d'un clin d'oeil.
Je ris doucement, décroise mes pieds et joigne mes mains sur la table.
-Pas grand chose. Je lui ai tout raconté, à propos de moi, de Liam, de sa bastonnade. Il m'a avoué que Liam ne s'était pas trompé, il était bel et bien amoureux. Mais il a vite compris que j'aimais éperdument mon mari. Il m'a expliqué avoir souffert pendant un temps, surtout quand j'ai commencé à le mettre à l'écart.
-Et aujourd'hui? Liam n'est plus, il compte épancher son coeur? Questionna-t-elle, avec un sourire malicieux.
-Aujourd'hui, il a passé à autre chose. Il a rencontré une femme avec laquelle il sort; il est amoureux d'elle. C'est une gentille, belle et jolie infirmière...
-Tu me parais pensive, il y a autre chose?
-Je crois que cela m'arrange parce que s'il venait à épancher son coeur, cela me mettrait dans une situation très embarrassante. Je ne vois en lui qu'un ami et rien de plus, terminai-je avec un petit rire et une grimace.
Après quelques secondes sans parler, chacune dans nos pensées. Aussi agréable et apaisante que puisse être ce silence entre nous, Mivida fut celle qui le rompît.
-Tu as surement croisé Devon à l'hôpital, comment cela se fait qu'il ne t'ait pas salué? Et encore, c'est maintenant que tu fais les comparaisons entre lui et Jarred?
-Oh, si. Dès qu'il a croisé mon regard dans le miroir, je me suis retournée et on a échangé des banalités de bienséance avant que lui, il retourne à son assiette et moi à mon assiette et Evens. Et, à l'hôpital, je n'avais pas prêté attention à cela. J'ai bien vu qu'il était très bel homme, mais cela s'arrêtait là.
-Humm, je vois.
Mivida essaie de s'allonger un peu plus sur la chaise. Elle se met à bailler, et fait des mines avec son visage.
-Tu es fatiguée? Tu as mal quelque part?
-Non, je vais bien. C'est juste qu'elles trainent en cuisine. Je pense pas pouvoir tenir encore longtemps. J'ai trop faim..
Nous rions doucement, et elle ferme ses yeux.
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Renaissance
De TodoLa relation psychologue-patient est une relation a sens unique. Le patient raconte, explique ses moindres sentiments. Et si le psychologue lui-même avait besoin de se confier? Et si le patient n'acceptait en aucune façon de faire des confidences, s...