Liya ayant à peine, terminé son récit, que Arizona lança,
-Je ne veux surtout pas te froisser, Mélanie. Mais, ton cousin était un malade mental.
-Je ne suis pas froissée, mais gênée. Gênée que tu te souviennes encore qu'il était mon cousin.
-Liam, vu tes descriptions, souffrait d'un trouble de la personnalité obsessionnelle et compulsive. Il me paraît aussi paranoïaque, et privé d'empathie. Il avait besoin par tout les moyens de tout contrôler et voyait le mal partout, expliquai-je calmement.
-C'est aussi ce que m'a expliqué le Dr Laval, ajouta Liya.
-Il était tout simplement un psychopathe. N'essaie pas de lui trouver une excuse, s'énerve Arizona.
-Je n'essaie pas de lui trouver une excuse, me défendis-je. J'essaie juste de vous expliquer, du point de vue médical, son cas.
-Et moi, je te dis, si tu nous l'expliques, de cette façon, tu veux aussi nous faire comprendre que ce n'était pas de sa faute. S'il se faisait soigner, Liya n'aurait pas à subir tout cela. Et si ce type était encore en vie, moi je vous dis que sa place aurait été en prison, pas dans un centre, comme tu l'aurais bien suggéré. Tu vas aussi me dire que le fait qu'il ait violé, Liya était dû à son trouble de personnalité.
-Et, calme toi, ma chérie. Viens là.
Liya prend Arizona dans ses bras, et la cajole. Elle est très en colère contre moi. Il faudra que je lui fasse comprendre que je ne pensais pas à excuser Liam, mais à leur expliquer de quoi il en était.
-Evens ne voudra plus de moi quand il saura la vérité, affima Liya plus pour elle que pour nous.
- Pour savoir cela, faudrait que tu lui dises, remarqua Mélanie.
-Et, il a été déçu ce matin. Quand la réception lui a dit qu'il était sur la liste des personnes que tu refusais de voir, confiai-je.
-Quoi? Répondent en choeur Mélanie et Liya.
-Tu as une liste de gens que tu ne souhaites pas voir, que tu as soumis à la réception, questionna Mélanie à Liya.
Liya l'ignore et dit,
-Il était là? Comment peux-tu être sûre que c'était lui? Tu le connais pas.
-Je m'occupais d'un détail à la réception, et j'ai suivi toute la conversation au premier rang.
Liya me regarde pensive, tout en évitant le regard de Mélanie, qui essaierait de la convaincre à lui parler. Je crois que, à son air pensif, elle finira par avoir une explication avec Evens.
La semaine s'est écoulée si vite et lundi matin, Lisbonne m'a appris la mort de Nevada. Arizona fut dévastée. Liya et Mélanie aussi ne sont pas sorties indenmes. Nevada était tellement pleine de vie, elle était au courant de son pronostic, mais cela ne l'empêchait pas de croquer la vie. Je crois que c'était sa façon de se battre.
*Deux semaines plus tard*
Les funérailles de Nevada ont eu lieu la semaine dernière. C'était une belle cérémonie, nous étions tous envahis par une tristesse énorme, une jeune fille aimante, gentille, intelligente n'ayant pas eu le temps de réaliser aucun de ses rêves d'enfants.
J'ai été, avec Devon et les enfants aujourd'hui. J'ai pas eu le temps de passer voir les filles. Mais j'ai parlé au téléphone avec Arizona, qui me confia, vouloir sortir du centre, vaincre sa peur, et vivre la vie que Nevada n'a pas pu vivre.
J'ai aussi parlé à Liya, qui m'expliqua, la peine qu'elle lut dans les yeux de Arizona. Elle a pleuré tout le long de mon appel. On s'attendait tous à la mort de Nevada, mais cet évènement est, pour nous, un sacré coup.Je me retourne encore, et encore dans mon lit. J'ai couché les jumeaux, il y a de cela, une bonne minute, mais, moi je n'arrive pas à dormir. Je n'arrête pas de penser à Nevada. Elle n'a vécu que vingt années et encore entre l'école, l'hôpital. L'école, qu'elle a fini par quitter et recevoir des cours privés. Sa vie, c'était l'école, pendant un temps, l'hôpital, quelques voyages avec sa soeur, sa mère, son père avant que celui-ci ne soit tué dans un accident à ses seize ans, puis le centre, de façon à être avec Arizona. Malgré le peu de choses qu'elle a vécu, elle a su saisir chaque occasion pour s'épanouir, se faire plaisir, pardonner et être heureuse.
Même si Liya, Chachoue, Mélanie ne partage pas mon idée de retourner avec Devon, je crois que c'est le mieux pour moi, lui, les enfants. Le mieux pour nous. J'ai la chance d'être en vie, je ne vais pas empêcher aux gens que j'aime d'être heureux, ni d'avoir une vie normale, réglée et équilibrée.
Demain, je demanderai à Devon de revenir à la maison. Je ne divorcerai plus, je l'aimerai à nouveau et encore plus. J'avancerai dans ma vie, malgré les coups. Demain, je recommencerai à vivre et arrêterai de ressaser le passé, m'empêchant de continuer mon chemin.
Je saisirai chaque occasion pour m'épanouir, me faire plaisir. J'apprendrai à pardonner et surtout à être heureuse.
Demain, tout commence. Demain, je renaîtrai.
VOUS LISEZ
Renaissance
RandomLa relation psychologue-patient est une relation a sens unique. Le patient raconte, explique ses moindres sentiments. Et si le psychologue lui-même avait besoin de se confier? Et si le patient n'acceptait en aucune façon de faire des confidences, s...