- D'accord. Miv, continuai-je sur un ton doux, rassurant. Tout allait bien entre vous, à la venue des jumeaux. Qu'est-ce-qui s'est passé?
Mivida inspire bruyamment, repousse son assiette. Elle se met à mordiller ses lèvres, fronçe les sourcils comme si elle cherchait les souvenirs du cataclysme de sa vie.
-Simple. Il a eu un filleul, répond-elle de façon évasive.
- Quoi? Je comprends rien, dis-je en secouant la tête.
- Ce fut un après-midi, dans un baby-shower. Rosalie, la femme de Monroe, qui est le meilleur ami de Devon, était enceinte. Ils attendaient leur premier enfant. Tout se passaient très bien, entre les rires, les félicitations, les jus de fruits, les champagnes sans alcool. Le sous-thème était clair, "Soutenons Rosalie". Maya, l'organisatrice l'a choisit, car elle savait que les garçons allaient se plaindre du boisson.
Elle fait un rire nerveux, je souris, pas pour le coup de Maya vis-à-vis des garçons concernant les boissons, mais beaucoup plus pour l'inviter à continuer son récit. Car, j'ai bien compris qu'elle voudrait bien ne rien me dire.
- Monroe, reprend Miv, avait réclamé l'attention de tout le monde, et commençait un discours. Ce fut un magnifique discours, plein d'humour, Un discours au Monroe.
"Merci de m'accorder enfin un peu de votre attention. Je comprends pas pourquoi toutes vos admirations sont dirigées vers Rosie. J'espère que vous êtes au courant qu'elle n'est pas la seule responsable du fait que vous ayez cet aprèm un délicieux buffet et des boissons frais à votre disposition, et ceci jusqu'à ce que vous en soyez rassasiez.
Toute l'assistance se met à rire.
-Mais, continua Monroe, je vous remercie d'avoir pu répondre à notre invitation. Merci à Maya qui a tout organisé. Et Merci à ma merveilleuse femme, qui va me faire le plus beau, merveilleux des cadeaux. Je t'aime, ma chérie.
-Je t'aime aussi Monroe, répond une Rosalie, épanouie, belle, et surtout ronde, très ronde.
-Voilà, nous sommes donc arrivés à la vraie raison de mon intervention. J'ai une demande à faire. Je demanderai à mon vieil ami du lycée, qui aujourd'hui est plus qu'un frère, mon partenaire en crime, qui a assisté à touts les grands moments de ma vie, s'il veut bien être le parrain de mon fils? De notre fils, ajouta-t-il en retournant le regard vers Rosie.
Tout le monde fixe Devon, qui se met à barbouiller des mais, suivi des mots incompréhensibles..
-Tu sais, essaie de le convaincre Rosalie. Ton rôle consistera peut-être à lui donner un nom, à être son compagnon de jeu, rien de sérieux.
-Remarque, tu pourras lui donner un nom bizarre. Juste pour te venger de touts mes coups foireux, insiste Monroe.
C'est sur nos rires que Devon retrouve enfin sa langue,
- Si c'était seulement ton fils, crois-moi , je me ferais un plaisir de l'appeler hormone ou pulsion. Maintenant, levons nos verres et trinquons. Car, étant le parrain, je fais officiellement partie de ceux qui méritent les félicitations. On attend mon filleul, non."
Mivida est perdue dans ses pensées depuis une bonne minute.
-Miv, si tu n'as pas envie d'en parler, je comprendrai.
Elle sortit doucement de sa torpeur, secoua négativement la tête.
-Non, ça va. Je pensais un peu.
-Pas qu'un peu. J'ai eu le temps de finir mon dernier Donuts. Je dirais même que tu pensais beaucoup.
Elle inspira bruyamment,
-Monroe a demandé à Devon d'être le parrain du bébé. Celui-ci a accepté. Quelques minutes plus tard, je cherchais Devon des yeux, il n'était nulle part, je suis partie le chercher. Je l'ai trouvé dans la chambre, bien décorée, qui n'attendait que le bébé.
"- Je te cherchais. Ça va?
- Humm, tu m'as trouvé.
-Ne devrais-tu pas être plus vivant, rayonnant dans la future chambre de ton filleul? Tu as une tête d'enterrement.
-Pourquoi serais-je plus rayonnant?
-Je sais pas moi. Pourquoi ne l'es-tu pas? Si tu ne voulais pas être son parrain, tu n'avais qu'à dire non.
-Tu me vois dire non à mon plus ancien et meilleur pote. Monroe est une partie de moi. Je suis content, très content pour lui et Rosie.
-Alors, quel est le problème?
-Sérieux, Mivida. Il vient de me demander d'être le parrain de son fils. Son fils, la seule chose que je n'ai pas.
-Si tu lui avais dit non, tu ferais preuve de sincérité.
Je m'approche de lui, enlaçant sa taille, en me tenant derrière lui. Je pose ma tête sur son dos.
-On essaie mon chéri. Tu ne vas pas baisser les bras. Nous avons les jumeaux, et ils sont encore jeunes. On a le temps, mon coeur.
Il s'éloigne brusquement de moi.
-Arrêtes Mivida. Arrêtes avec tes mots réconfortants, tes discours optimistes. Tu ne peux pas avoir d'enfants. Tu as l'endométriose.
Mais, de quoi il parle? C'est quoi cette blague de mauvais goût. Endo, quoi?
Je cherche un quelconque amusement dans son regard. Mais non, son regard est sérieux et triste. Comment il sait ça? Depuis quand est-il spécialiste en fertilité? A-t-il consulté un médecin, sans m'en parler? Je cherche son regard, je voudrais lui demander des explications, mais j'ai peur tout d'un coup. C'est comme si, on me prenait la main dans un panier à prunes, et je ne sais plus comment réagir. J'ai peur de ce qui va suivre, des explications qu'il va me donner, face à mes questions silencieuses.-Tu étais à ton séminaire au Canada. Le Dr Valbrun avait appelé, à la maison, et demandait à te parler. Je lui ai demandé ce qui n'allait pas, elle m'a dit qu'elle devrait en parler à ma femme, si je ne pouvais pas lui donner un numéro par lequel te contacter, de te demander de le faire toi-même. Je lui ai donné le numéro de Marti. Je savais qu'à cette heure, Marti serait au tribunal. J'ai laissé un message à Marti, lui expliquant qu'elle devrait passer pour toi, et pourquoi devrait-elle le faire.
Marti a accepté, elle a appelé le Dr Valbrun, s'était fait passée pour toi, demandé au Dr Valbrun d'envoyer le dossier médical à son mari, en l'occurence, moi. J'ai fait examiné le dossier par Valentin, et il me l'a aussi confirmé."Mivida ne pleure pas. Son visage est triste, dure, mais les larmes ne coulaient pas. D'ailleurs, ses yeux ne sont même pas embués. J'allais lui demander quelle a été sa réaction, au moment où elle caresse son menton et ajoute,
-Aujourd'hui, encore, quand je pense, des gens que je ne porte pas trop dans mon coeur, savaient que j'étais malade, trois mois avant moi. Je ressens une telle colère contre Devon.
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Renaissance
AcakLa relation psychologue-patient est une relation a sens unique. Le patient raconte, explique ses moindres sentiments. Et si le psychologue lui-même avait besoin de se confier? Et si le patient n'acceptait en aucune façon de faire des confidences, s...