XIII

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-Sa brusquerie m'a poussé à ouvert les yeux que j'avais  fermés. Ils me brûlaient, tellement que je pleurais et l'eau froide a brisée quelque chose en moi. Pour la première fois, j'ai pensé que cet homme là n'était pas mon mari. Le mari aimant, affecteux que j'ai épousé n'y était plus.

Des larmes coulent sur le visage au teint noir de Mivida. Je ressens le besoin de tout lui dire de ma vie d'avant. Je ne veux plus rien avoir avec Liam. Rien qui puisse nous concerner tout les deux, lui et moi. Parler de nos maux, aide à les soulager, selon Mivida. Moi, je veux plus. Je ne veux pas seulement les soulager, je veux me débarrasser de ces maux qui me lient à Liam.

- Je..., essaie-je de parler.

je renifle, je pleure, j'essuie des larmes qui recommencent de plus belle.

-Je.. Je suis bien évidemment tombée malade. Dans la baignoire, j'ai régulée la température de l'eau. Après mon bain, je m'étais habillée puis allais au lit. Le sommeil m'a emporté bien vite. Quand je suis réveillée, j'avais une forte fièvre. Quelques minutes après, il est apparu dans la chambre avec des médicaments et un verre d'eau. Il m'ordonnait tout simplement de les prendre.
Ma fièvre, mes douleurs ont continué pendant quatre jours. Pendant ces jours-là, il se réveillait, préparait à manger, m'ordonnait de manger, ses yeux me disaient clairement "tu as intérêt à avaler ce repas, si tu ne veux pas être frapper". Je mangeais sans appétit, je pleurais souvent, mais je me souvenais ne jamais quitter la chambre. Je ne pouvais plus supporter, alors je l'ai supplié de m'enmener à l'hôpital. Ce qu'il a eu la pitié de faire.
Une semaine s'était écoulée depuis ma fausse couche, à part m'ordonner de manger, Liam ne m'adressait plus la parole.

Mivida me caresse le dos, en essuyant ses yeux.

-Tu sais, je crois qu'on devrait arrêter les frais pour aujourd'hui. Restons-en là. On a assez pleuré.

Je secoue ma tête, pour lui dire que je suis d'accord. Et me refuge dans ses bras.

Assise près de la fenêtre, pieds croisés, je regarde distraitement le film diffusé dans l'écran plasma accroché au mur de la salle.
Cette salle, je l'appelle salle de repos. C'est une salle, où se réfugie les patients qui n'ont pas envie d'aller sur la cour, ni envie de rester dans leur chambre. Ceux qui s'y trouvent, prennent part à des jeux de sociétés sans faire de bruit, même s'ils veulent faire une remarque à leurs adversaires, ils le font calmement. Certains discutent entre eux. D'autres comme moi, sont assis, faisant semblant d'être interessés au film, ou peut-être le sont vraiment.
Au fond à droite, se trouve une petite bibliothèque, je ne sais pas vraiment quel genre de livre qu'on y trouve. Mais j'ai remarqué une fille lisant plusieurs fois, un livre de Danielle Steel. Elle choisit toujours la même auteur.
Tout près de la porte, nous avons en permanence deux infimiers pour nous tenir à l'oeil. À deux pas d'eux, il y a, un water-cooler.
Je retourne au film qui parle de je ne sais quoi quand un infirmier s'approche de moi.

-Bonjour Liya. Je suis Samson. Tu as de la visite. Veux-tu venir avec moi?

Surprise, je me demande, pourquoi mes parents viennent me voir en pleine semaine?

-Je ne peux pas les recevoir ici?

-Oui, bien sûr.

Je suis sûre que ce sont mes parents. Je regarde autour de moi, il n'y a pas de chaises vacantes. Alors, je me lève près de la fenêtre, m'installe sur la table la plus proche. Je jette un regard vers la porte, et mon coeur a raté un battement. Que fait-elle ici? Qu'est-ce qu'elle veut?
L'infimier me pointe du doigt, nos regards se rencontrent, elle ne sait pas si elle doit sourire ou pas. Je reste de marbre, sans ciller. Peut-être qu'elle finira par faire demi-tour. Je retourne vers le film, qui d'un coup m'intéresse.
Elle s'asseoit à ma droite, et regarde le film. Je ne la prête pas attention, j'espère qu'elle se fatiguera et s'en ira.
Elle tape sur la table avec ses doigts, soupire; je la regarde en plissant les yeux.

- Salut Yaya, me dit-elle d'une petite voix. Je n'arrive pas à déceler ces sentiments qui voilent ni sa voix, ni ses yeux.

Je continue de la regarder. Elle a prit du poids depuis que je l'ai vue à la maison. Elle porte un chemisier crème ayant des manches mi-longues, un pantalon jeans bleu, des chaussures plates, laissant entrevoir des ongles peints en bleues. Elle porte une maquillage simple et discret. Elle est superbe, en pleine forme.

-Que fais-tu là, Mélanie? Et sache que ce surnom débile me déplaît encore plus qu'à l'époque où nous étions amies, en faisant une moue dégoutante.

- Je suis désolée, Li.. répond-elle tristement.

-Tu m'as rien fait. Je ne vois pas pourquoi l'es-tu? Lui dis-je en la toisant.

-Je comprends que tu sois en colère contre moi. Je te comprends mieux que tu crois. Mais je voudrais tellement que tu me pardonnes Liya. Pardonne-moi de t'avoir laisser tomber à ta rentrée ici.

Attends, elle est sérieuse là.

-Tu sais quoi Mélanie?
Tu peux pas me comprendre. Tu ne sais pas ce que j'ai vécu. En fait, c'est moi qui te comprends. Liam a toujours été ton cousin favori, qu'il soit mon souffre douleur a dû t'être égal, donc prendre son parti a été ton choix le plus judicieux. Tu ne m'as pas abandonnée. Détrompe-toi, tu n'étais qu'un pèlerin parmi tant d'autres sur le chemin de ma vie.

Je me suis tût, réfléchit un moment et reprend;

- Pis, nos chemins se sont séparés avant même que je sois internée, depuis le jour où tu as cessé de m'appeler.

Les images de la télévision me parviennent floues, mes yeux sont brouillés. Je les ai fermés pour empêcher aux larmes de couler, mais j'y peux rien. Je suis fatiguée de pleurer. Depuis hier, mes conversations se font dans les larmes. Mes yeux ne peuvent plus. Hier je pleurais, à cause du cousin et aujourd'hui, les larmes veulent se montrer à cause de la cousine.

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