XXIX

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Un mois plus tard

-Tatie Lili, tu penses que je devrais colorier en bleu ou en jaune le soleil? Me demanda Angela.

-En Jaune, Angie. Jaune. Le soleil est jaune. Répimanda gentiment Heaten.

Angela a tout de suite une moue triste face aux réprimandes de Heaten. Angela est une rêveuse, contrairement à Heaten, qui, lui est réaliste, a les pieds sur terre. Il surprotège Angie. Il croit qu'il est déjà un grand garçon et doit protéger sa soeur de pratiquement tout.

-Heaten, mon chéri. Tu sais, ta soeur a le droit de choisir la couleur de son soleil. Notre soleil à nous est jaune, mais le sien est original. Un jour, peut-être qu'elle ne voudra plus le colorier en bleu. D'accord?

-Ok, D'accord!!

Je me retourne et voit que Angela a colorié son soleil en jaune. Je la regarde, et elle se retourne et hausse les épaules.

-Heaten, croit que le soleil est mieux en jaune. Donc, je ne vais plus l'imaginer en bleu.

-Humm, mais tu as le droit.

-Oui, je sais Tatie Lili. Mais il est très joli en jaune.

Je la laisse tranquille et me dirige vers Mivida, assise sur la terrasse, en train de grignoter du pancake.

-Pourquoi souris-tu, ainsi? Lui questionnai-je.

- Dans certaines circonstances, on est en train de perdre une chose, qui, pour nous était importante. Très importante, même. Et, on s'accroche à cette chose. On s'accroche, on ne veut pas lâcher prise et si seulement on savait toutes les belles choses qu'on aurait si on tournait la page, si on lâchait prise. Regarde, regarde Li. J'ai, aujourd'hui une grande et belle famille. Des gens sur qui je peux compter, qui m'aime et que j'aime. Qui sont prêts à me ramasser à petite cuillère.

Je me retourne vers la salle à manger. Il y a une entrée de la terrase qui s'ouvre sur celle-ci. Jarred est assis sur le tapis, jouant aux camions avec Heaten, et conseillant de temps en temps Angela concernant ses dessins.
Au pied de l'escalier, Chachoue, qui vient de rentrer, encore toute habillée, discute avec Arizona et Mélanie. Mon père, lui, parle de basketball avec Xavier. Ils sont assis dans le bar, juste à droite au fond de la salle. Ils boivent tranquillement leur boisson, attendant le repas. Ma mère, Jea et Caroline se dirigent, chacune vers la table avec un plat en main.

-Mivida, crie ma mère assez fort pour qu'elle puisse l'entendre. Arrête, s'il-te -plaît, de te gaver de pancake. Le dîner est presque prêt.

Nous rions tous, et Miv hausse les épaules, s'essuie la bouche, en s'excusant que c'était pas de sa faute, mais celle des pancakes.
Cela fait trois semaines depuis que Mivida a été opérée. Un mois depuis que je vis ici, chez Mivida. Ses enfants m'appelle Tatie Lili, et Chachoue m'adore. Elle me considère comme sa soeur. Et Mivida avait raison, sa maison est super jolie et attrayante,  et aussi, Mélanie ne nous donne pas l'occasion de ressentir son absence. Elle est tout le temps ici, elle y vit presque.
Mivida se rècupère petit à petit, elle est rayonnante, elle sourit tout le temps, et elle mange beaucoup, beaucoup plus qu'elle en avait l'habitude. Ses cheveux brillent sous le reflet de ce soleil d'après-midi. Elle est magnifique.

-Ah bon, moi je crois que tu regardais, disons, reluquais le beau brun assis sur le tapis.

-Tu comptes arrêter, un jour, avec cette histoire?

-Miv, ça crève les yeux qu'il est amoureux de toi. Il a été à ton chevet pendant tout le temps que tu as été hospitalisée. Il est prêt à répondre à tes moindres besoins, désirs. Et de plus, il adore les enfants.

-Et moi, commença Chachoue qui s'approchait de nous. Je te connais depuis toujours puisque tu es ma soeur, tu es trop intelligente, perspicace pour ne pas remarquer cela.

-Ah vraiment!! Répondit Mivida, faisant mine d'être étonnée. À vous entendre, on aurait dit que je suis la seule à ne pas remarquer son amour. Quoi, il a mis un statut "J'aime Mivida" sur facebook?

-Très drôle, continua Chachoue. Mais je crois que tu refuses tout simplement de l'admettre. Il est très beau  et aussi très adorable avec les enfants.

-Ah, Chachoue. Nos esprits ne sont qu'un. Affirmai-je, en gloussant.

Mivida nous toisa et décide de nous ignorer.

-Dis donc, tu décides d'être madame aux manches noires, maintenant?

Natacha porte une robe de Mivida. Je le sais et tout ceux qui connaissent Mivida le saurait. Car la robe, est bleue, taille crayon, avec des manches mi-longues et surtout noires.

-Oui, et tu vois, je la porte à merveille. Me répond-elle, fière et se tournant sur elle-même. Mais une chose est sûre, c'est que je devrais monter me déchausser avant le dîner. Car je serai incapable d'apprécier ces délicieux mets avec ces instruments de torture à mes pieds.

Elle s'en va et je ris, quand elle s'arrête en chemin, enlève ses louboutins et continue pied nus.
Je me retourne et Mivida me regarde intensément,

-Quoi?

-Rien. Je me demandais juste, si tu n'avais rien à me mettre sur la dent.

Je feins de ne pas comprendre sa remarque, et lui réponds,

-Le dîner va être servi, et tu es assise devant une assiette de pancake. Mais dis-moi, ils t'ont mis un démon dans le ventre durant l'opération, pour que tu manges ainsi et veuilles encore en manger.

-Ouais, moque-toi de moi. En tout cas, si je suis possédée, mon démon veut savoir ce qui s'est passé avec Evens au déjeuner.

Que son sourire sarcastique, mesquin m'énerve dès fois. Et le fait qu'elle appuie ses dires avec un clin d'oeil n'arrange rien.

-Ah, ui. Tu as raison, j'ai des choses à te dire. J'ai oublié de t'en parler. J'ai vu Devon.

Son sourire s'effaça, et elle fronça les sourcils, ne comprenant pas de quoi je parle. Et là, mes lèvres s'étirent tout grand. Comme c'est bon de la narguer.

-Il est très beau. Pas une beauté bad boy comme mon docteur, je jette un coup d'oeil vers Jarred. Mais plutôt, sage. Il était assis, derrière moi, à ma droite. J'ai pu le reluquer, pendant des bonnes minutes, grâce à un miroir placé au mur, juste en face de moi.

-Et cela a été très enrichissant?

-Non, disons plutôt révélateur. Oui, parce que cela m'a amené a me rappeler que je ne sais pas encore, comment tu as su pour la grossesse de Alexandra.

-Vraiment?

-Simplement parce que toi, ma chère, tu ne m'as rien dit.

-Oh, quel gâchis! Cela doit te ronger à l'intérieur.

-Oh, oui. Heureusement pour moi, tu partages ma peine. Puisque toi aussi, tu veux tellement savoir comment a été mon déjeuner avec Evens. Mais c'est pas grave, nous attendons le moment opportun, non. Je suis patiente.

Je ris à vive voix, elle s'y met aussi et secoue la tête. Elle se demande sûrement que faire de moi.

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