Perdu dans ses pensées, le prince marche d'un pas assuré jusqu'à la salle du conseil. Lorsqu'il y arrive, la grande table est déjà entourée de tous les conseillers de son père. Le conseil est composé des magistrats de chaque région du pays et une fois par mois, ils viennent soutenir le roi et l'aider dans certaines tâches et décisions.
Le roi lui lance un regard noir.
- Vous êtes en retard Kile! le sermonne-t-il d'une voix sévère. Puis-je savoir ce qui vous a retenu?
- Veuillez m'excuser, j'ai fini mon cours d'escrime en retard.
Le prince s'incline et son père lui lance d'une voix sèche:
- Allez donc vous asseoir, je n'ai pas que ça à faire.
Kile se dirige à sa place et la réunion commence.
Le duc à la droite du roi prit la parole:
- Le premier sujet du jour sera le système de taxes. Il nous est parvenu que le bas peuple se révolte à ce principe. Sa Majesté le roi, est d'avis de les augmenter afin de remettre à leurs places ces braves gens. Qu'en pensent le prince héritier et le conseil?
Les magistrats commencent à parlementer entre eux. Un brouhaha emplit la salle, puis toutes les têtes se tournent vers le prince. Même le roi regarde son fils droit dans les yeux, attendant une réponse.
Le prince Kile s'éclaircit la gorge avant de commencer:
- Je pense qu'augmenter les taxes est une mauvaise idée, s'aventure-t-il.
Le dirigeant le fusille du regard. Malgré tout, le prince ne se laisse pas abattre.
- Cela risque de causer une révolte, hors ce n'est pas l'objectif. Même de simples paysans, aussi pauvres soient-ils, peuvent causer d'immenses dégâts lorsqu'ils sont en colère. La seule chose qu'ils demandent, c'est une égalité et une justice.
Les conseillers s'esclaffent et son père esquisse un sourire narquois.
- Alors quoi? fait le comte de Chant de Clé sarcastique. Vous suggérez que nous devons nous aussi payer des impôts? Que nous devons nous abaisser à leur niveau?
Les fous rires reprennent autour de la table.
- Silence! tonne le prince.
Aussitôt, l'assemblé redevient silencieuse. Aucune personne ici présente ne l'avait jamais entendu hausser le ton. Pour eux, le prince se soumettait aux dires de son père et n'avait aucun libre arbitre. Les conseillers viennent d'avoir un aperçu de son autorité. Pourtant, ils n'ont aucune envie d'être dirigés par ce prince si révolutionnaire et ses étranges idéaux.
- Vous vouliez mon avis, et vous l'avez.
L'héritier se calme peu à peu, puis reprend plus sereinement.
- Le peuple a faim, il peine à avoir un toit, à subvenir à ses besoins. Et vous vous voulez augmenter les taxes? Tout ça pour enrichir votre fortune personnelle? Les caisses du royaume sont bien assez remplies comme ça. Vous n'avez pas besoin d'un lit en or brut pour être plus heureux. Je suggère de baisser les taxes.
Le silence devient pesant, tandis que le roi fulmine intérieurement. Il tente de capter le regard de son fils, mais celui-ci détourne les yeux. Au final il déclare:
- Augmentez les impôts de cinq pour cent !
- A vos ordres Votre Majesté, s'incline le grand Duc.
Il frappe le sceau royal sur le document, pour valider le décret.
Le prince quant à lui secoue la tête, dépité.
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Les dames de compagnie [ Terminée ]
General FictionHelena Du Lac a dix-sept. Sa vie est déjà toute tracée: un mariage arrangeant, donner un héritier, et être une bonne épouse. Mais un jour, le Palais royal de Freg envoi une annonce: La princesse Katherina, recherche des dames de compagnies. C'est l'...