Les dames de compagnie [ Terminée ]

Chapitre 13

- Il est hors de question de la laisser filer! tonne le roi Charles en abattant son poing sur le bureau en bois.

- Votre majesté, intervient un de ses conseillers, malgré tout le respect que je vous dois, je doute que vos recherches n'aboutissent à quelque chose.

Le roi le fixe un instant dans les yeux, le regard noir et implacable, ses lèvres déformées en un rictus de colère.

- Vraiment? Alors que me conseillez-vous? grogne-t-il. De la laisser s'enfuir? Et si un jour elle se décide à parler? Vous n'avez pas conscience de ce qu'il risque d'arriver si elle nous échappe!

Le conseiller baisse les yeux mais ne flanche pas. Il reprend:

- Pardonnez-moi Sir, j'ai conscience de la gravité de la situation. Néanmoins, cela fait un an qu'on la cherche et je doute qu'elle soit encore dans notre pays. De plus, la cour d'Espagne se trouve en ce moment même au château, ce n'est donc pas le moment idéal pour la retrouver.

Le roi continue à le fusiller du regard tandis qu'un spasme nerveux agite son sourcil droit.

- C'est justement parce que la cour d'Espagne est là qu'il faut la retrouver! gronde-t-il. Déployez tous les effectifs, gardes, espions, détectives. Mais je veux la retrouver. Elle n'est pas partie, elle est ici et elle se cache. Je tiens à la débusquer, est-ce clair?!

- Oui Sir.

- Une dernière chose, faites parler la gueuse par tous les moyens! Si elle refuse de parler, tuez-la! Cela fait déjà trop longtemps que l'on attend.

Le conseiller abdique et sort du bureau du roi.

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- J'ai conscience que vous êtes au palais pour servir ma sœur, mais j'adorerais passer cet après-midi avec vous, déclare Kile.

Helena cligne des yeux un nombre incalculable de fois. Puis elle ouvre la bouche et répond:

- Oh...c'est très gentil, mais nous étions censées prendre le thé avec la princesse d'Espagne.

- Et cela dure tout l'après-midi? s'étonne le prince.

Helena hausse les épaules d'un air penaud.

- Aucun problème. Nous aurons bien d'autres occasions.

Sur ce le prince s'incline et s'en va.

Il se dirige vers le bureau de son père et entre sans prévenir.

- Kile, fulmine le roi, combien de fois t'ai-je dit de frapper avant d'entrer?!

- Veuillez me pardonner père mais j'ai quelque chose d'important à vous dire.

- Si ce n'est pas des informations sur la fugitive cela ne m'intéresse pas, grommelle son père la tête fourrée dans ses papiers.

- J'ai discuté avec Thomas ce matin.

- Ah oui, ce brave Thomas! Et en quoi cela est susceptible de m'intéresser?

- Il m'a dit que vous l'aviez chargé d'une mission, continue le prince.

- En effet, approuve le roi.

- Il ne voulait pas vraiment en parler, mais j'ai insisté. Après tout, en tant qu'héritier légitime, j'ai le droit de connaître la moindre affaire politique du royaume. Après quelques minutes à tourner autour du pot, il a fini par lâcher son nom.

Charles ne répond pas et continue à annoter ses papiers.

- Pourquoi continuez-vous à la chercher? insiste Kile. Elle ne sait rien! Laissez-la tranquille! Emilie a tué la princesse Camille sur un coup de tête! J'en suis réellement navré, mais elle n'avait aucun complice! Elle a agi seule! Alors laissez cette pauvre femme en paix!