Les dames de compagnie [ Terminée ]

Chapitre 18

1 ans plus tôt, au monastère Sainte Madelaine

- Non, je vous en supplie! sanglote la jeune femme en serrant un petit paquet blanc dans ses bras. Vous ne pouvez pas faire cela!

La nonne la fixe, sans un mot, le regard dur.

- Vous ne pouvez pas m'enlever mon bébé! s'affole la blonde en resserrant son étreinte autour de celui-ci.

- Si. Et c'est justement ce que nous allons faire. Alors soyez gentille et donnez-moi l'enfant.

- Elle vient à peine de naître! Elle a besoin de sa mère! Sœur Sophie, je vous en prie, ayez pitié! pleure Emilie.

- Vous ne méritez aucune pitié jeune femme. Vous avez voulu jouer plus haut que ne le permet votre condition, vous avez eu un enfant hors mariage, en somme vous ne valez guère mieux qu'une prostituée! Alors donnez-moi cet enfant! gronde la vieille nonne.

La jeune maman secoue négativement la tête, les joues baignées de larmes.

- Arrêtez cela tout de suite Emilie! Je n'ai pas le temps pour vos gamineries!

- Vous n'aurez pas ma fille. Il faudra me tuer d'abord!

Le visage fripé de la sœur s'allonge en une expression indignée.

- Comment osez-vous dire des choses pareilles!? Nous vous avons accueilli alors que vous n'aviez nulle part où allez, nous vous avons aidé à mettre votre enfant au monde et c'est comme ça que vous nous remerciez!?

La jeune femme lui adresse un regard noir.

- Puisque c'est comme cela, je reviendrai demain. Et si vous n'êtes toujours pas prête à me la donner, je vous dénoncerai au palais royal! Je suis sûre que le roi se fera un plaisir de vous faire assassiner, vous ainsi que votre fille!

Sur ce la nonne sort en claquant la porte.

Le bébé dans les bras d'Emile se réveille alors et commence à crier.

- Chut...., murmure la jeune femme en berçant son enfant, ce n'est rien ma chérie. Elle ne sait pas ce que c'est d'être mère. Je te promets qu'il ne t'arrivera rien. Personne ne t'arrachera à moi, jamais!

Elle dépose un baiser sur le front de sa petite fille qui se calme peu à peu.

- Tu es le plus cadeau du monde Mélodie. Je t'aime mon ange. Maman fera tout pour te protéger.

*****

- Conseiller de Chant de Clé, quel plaisir, susurre le prince Kile.

- Votre Altesse, le salue le comte.

- J'ai entendu dire que votre mariage était reporté, quel dommage..., se désole le jeune homme.

L'homme serre la mâchoire. Envoyer un coup de poing au visage du prince héritier n'est pas la meilleure chose à faire.

- En effet. Mais ce n'est qu'une question de temps avant que la jeune baronne du Lac ne devienne mon épouse.

Le prince pince dramatiquement les lèvres.

- Quel malheur que ce soit à Katherina de donner sa bénédiction maintenant...

Une veine palpite sur le front de Benoît de Chant de Clé.

- Effectivement, approuve-t-il les dents serrées.