Les dames de compagnie [ Terminée ]

Chapitre 15

Un an auparavant

- Encore un petit effort , je vois sa tête!

La visage ravagé par la douleur, les mains agrippées aux draps blancs, la jeune femme tente tant bien que mal de reprendre sa respiration.

- Allez, vous devez être forte pour votre enfant! déclare la sage femme.

Un râle de douleur sort de la gorge de la blonde. Elle éclate en sanglot.

- Je ne peux pas, ça fait trop mal....

- Il fallait y réfléchir avant, au lieu d'écarter vos jambes au premier venu! crache la femme.

Un petit gémissement étouffé traverse les lèvres d'Emilie en entendant les paroles de la sage femme. Kile n'était pas n'importe qui, mais son mari, son amour. Néanmoins, elle a raison. Elle se doit d'être forte pour son bébé. Alors dans un ultime effort, elle pousse, car elle sait que dans quelques minutes, elle tiendra son enfant dans ses bras. Au bout de ce qui lui paraît une éternité, une plainte déchirante retentit dans la petite chambre. Le cri de son bébé.

Emilie voit la sage femme couper le cordon et envelopper l'enfant dans une serviette avant de le lui tendre. La blonde positionne alors son bébé d'un geste naturel contre sa poitrine, précautionneusement, de peur de faire du mal à ce petit être.

- C'est une fille.

Sur ce, la sage femme sort hors de la pièce, laissant Emilie seule avec sa fille.

Des larmes dévalent alors les joues de la jeune maman.

- Coucou ma puce, murmure-t-elle avec un faible sourire. C'est maman.

Son bébé tente d'ouvrir les yeux au son de sa voix. Emilie glisse doucement son index dans la paume de son enfant. Elle s'extasie en silence devant ses toutes petites mains et ses minuscules doigts. Elle dépose un baiser sur le front de sa fille et la berce doucement. De petits cheveux noirs ornent le haut de sa tête. Emilie sourit. Sa fille aura la chevelure de son père. Le bébé soulève alors ses paupières, dévoilant de beaux yeux noisettes, et contemple sa mère avec intérêt.

- Bonjour Mélodie, gazouille Emilie, bienvenue au monde ma fille.

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- Alors Eloïse, comment trouvez-vous le royaume de Freg? s'enquiert Katherina.

La jeune princesse hausse les épaules.

- Je préfère largement l'Espagne. Le climat y est meilleur et la population bien plus accueillante.

La brune pince les lèvres. Cette gamine commence vraiment à lui taper sur le système. Néanmoins elle se force à sourire.

- Vraiment? Je n'ai jamais eu la chance de visiter l'Espagne.

Eloïse la toise, indifférente.

- Quel dommage, commente-t-elle.

Coincée entre les deux princesses, Helena assiste à cette joute verbale depuis deux minutes précisément. Elle se râcle la gorge.

- Princesse, quelles sont vos passions?

- Le cheval. J'apprécie les balades en forêt.

- Nous pourrions en faire une demain qu'en dites-vous? propose la dame de compagnie.

- Merci mais j'ai d'autres projets. Une autre fois peut-être.

Katherina la fixe, bouillonante de colère.