Les dames de compagnie [ Terminée ]

Chapitre 8

Kile ne sait absolument pas ce que mijote cette fille, mais une chose est sûre, elle est au courant. Le roi Charles lui disait souvent, que le savoir est une source de pouvoir. Et ce n'est que maintenant que le prince est en train de le réaliser.

Il serre les dents, tout en se promenant bras dessus bras dessous avec la jeune chanteuse.

- Qui êtes-vous? demande-t-il.

- Je suis la comtesse Mathilde de Chant de Clé.

Le prince hoche la tête.

- Je vois, vous êtes la soeur du Comte Benoît de Chant de clé.

- En effet, approuve la comtesse toute fière, c'est grâce au statut de mon frère que j'ai d'ailleurs pu connaître toutes les informations concernant votre petit...incident? Non le mot plus approprié serait débordement.

- Je n'ai aucunes idées de ce que vous comptez faire, mais...

- Je vais être franche. Mon but est de vous épouser, afin de devenir reine, et pour cela, je suis prête à tout.

- Jamais vous ne serez reine, crache le prince.

Un sourire sarcastique se dessine sur le visage fin de Mathilde.

- C'est ce qu'on verra, murmure-t-elle.

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Un frisson me parcourt l'échine tandis que je vois la duchesse de la Roche s'éloigner. Cette fille ne m'inspire vraiment rien de bon.

Je sursaute en sentant une main se poser sur mon épaule. Mais ce n'est que la princesse Katherina qui me regarde d'un air entendu.

- Jasmine avait de grandes espérances, malheureusement pour elle, j'ai contrecarré touts ses plans en vous choisissant vous comme dame de compagnie.

- Vous auriez pourtant pu avoir plusieurs suivantes, dis-je distraitement.

- En effet mais, je préfère en avoir une merveilleuse qui s'occupe de moi, plutôt qu'en avoir plusieurs complètement absorbées par les hommes de la cour, et non pas par leur princesse.

Elle retire sa main de mon épaule et parcourt la salle du regard.

- Etrange, Kile n'est plus là....

Effectivement, j'ai beau jeté un oeil à tous les recoins de la salle, le prince manque à l'appel.

Mon esprit devenu tordu à cause de l'histoire d'Elisabeth, j'imagine sans mal ce pourquoi il s'est absenté...

Non! Le prince ne s'absenterait pas de la réception pour s'adonner à de telles pratiques, quoique...si on en croit les rumeurs...le prince n'est pas celui que je crois...

Je suis coupée de mes pensées saugrenues par un jeune homme qui me demande gentiment de lui accorder une danse.

J'accepte sa proposition et l'accompagne sur la piste. Mon partenaire a beau être d'agréable compagnie, je ne lui accorde quasiment aucun intérêt, l'esprit confus et embrouillé.

Lorsque la valse se termine, j'ai déjà oublié à quoi il ressemble. Je commence à suer en repensant au Comte de Chant de Clé présent dans cette salle, au sens caché des mots de la duchesse de la Roche et, allez savoir pourquoi, au prince Kile en train de faire je ne sais quoi.

- Quelle merveilleuse surprise, murmure une voix au creux de mon oreille.

Mon sang ne fait qu'un tour tandis que je reconnais cette voix. Son propriétaire a essayé de la rendre mielleuse, malheureusement, elle a toujours la même intonation diabolique, le même son grave et enroué.

Je prends une grande goulée d'air, respirant l'odeur âcre de la fumée, et les effluves fort présentes de vin.

Je serre les poings et me retourne face à mon pire cauchemar.

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Assis sur un banc dans les jardins, le prince se prend la tête entre les mains, tâchant de remettre de l'ordre dans ses idées.

La Comtesse étant rentrée à l'intérieur, le prince a tout le temps qu'il lui faut pour penser à ce qu'il va faire.

Il pourrait céder aux exigences de la jeune femme bien sûr, mais sa fierté en prendrait un coup. La question est: comment faire pour remettre la jeune femme à sa place sans qu'elle révèle à personne ses actions de l'an passé?

Car si il la rembarre purement et simplement, elle révélera ce qu'elle sait, et Dieu seul en connait les conséquences. Kile ne veut même pas y penser. Primo parce que cela pourrait nuire à sa réputation et à la royauté. Secondo, il ne se le pardonnerait jamais si il lui arrivait malheur.

Et même si il accepte ce qu'elle lui demande, rien ne l'empêchera tout de même de divulguer ces informations , après tout si elle est autant fourbe que son frère....

Néanmoins, Mathilde n'a pas franchement l'air d'être très futée. Autrement dit, tout dépend de ce qu'elle croit savoir. 

Le prince doit donc absolument découvrir ce qu'elle sait.

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- Voulez-vous bien m'accorder cette danse Héléna?

Je regarde la main que le comte de Chant de Clé me tend, hésitant entre accepter, fuir, ou le mordre.

Le fusillant du regard, j'opte pour la première option.

Ma main rencontre la sienne tandis que j'essaie de surmonter avec peine mon dégoût, puis il me guide vers la piste de danse.

- J'espère que votre nouvelle condition ne vous empêchera pas de devenir ma femme, fait-il en me scrutant d'un air mesquin.

Je déglutis difficilement et me racle la gorge avant de parler.

- Il faudra le demander à la princesse, je réponds d'une voix hésitante.

- Evidemment, mais j'ose espérer, que la princesse ait assez de jugeote pour être du même avis que moi, rétorque-t-il.

Je baisse les yeux au sol, espérant gagner assez de courage pour le regarder en face et lui sortir une réplique cinglante dans l'espoir de lui clouer le bec, mais quand mon regard croise ses pupilles féroces, mes résolutions s'effritent et aucun son ne sort de ma bouche.

A défaut de pouvoir lui répondre quelque chose, je lui écrase les pieds une dizaine de fois au cours de notre danse.

Le Comte fait mine de ne rien remarquer, et n'ajoute plus rien jusqu'à la fin de la musique.

Quand la dernière note retentit, je me dégage de sa poigne et prend mes jambes à mon cou.

Néanmoins, cela n'empêche pas le comte de me lancer une dernière parole:

- Je suis sûr qu'on se reverra très vite, ma chère Héléna.

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Un chapitre légèrement plus court que d'habitude, mais qui j'espère, est  tout de même à votre goût. Il faut croire que j'ai été atteinte du syndrome de la page blanche sur ce chapitre.

Enfin bref, à bientôt pour de nouvelles aventures!