Chapitre 25.

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Ed est obligé de s'arrêter à mi-chemin entre Holmes Chapel et Doncaster pour faire le plein.

Harry éteint la musique et sort de la voiture en claquant la porte.

Je ne comprends pas ce qu'il fait, jusqu'à ce qu'il ouvre la portière arrière et s'installe à côté de moi.

Je le regarde, surpris par ce changement d'attitude. Depuis avant, il n'a toujours pas prononcé un mot.

Ma surprise grandit encore, lorsqu'il s'approche de moi et me prend dans ses bras, me tenant contre lui de toutes ses forces.

    - Désolé Lou'... Je suis...tellement désolé.

Je dépose un baiser dans ses cheveux et souris bêtement en sentant sa prise se resserrer autour de mon corps.

Lorsque Ed se remet derrière le volant, il incite Harry à le rejoindre devant, mais rien ne réussit à le détacher de moi.

Le conducteur passe le reste du trajet à changer chaque trois secondes de musique... Ed sait très bien à quel point cette manie à le pouvoir de m'énerver. Il se venge car c'est moi que Harry a choisi, aujourd'hui.

C'est avec soulagement que je sors de la voiture, quittant ainsi Ed et sa musique. Harry et moi rentrons au studio.

Je retire mes chaussures et vais me faire un thé.

J'en prépare également un pour Harry et vais m'installer sur le canapé, à côté de lui.

Il tente de se blottir contre moi, mais je l'évite en me penchant pour attraper mes cours.

    - Parce que tu me fais toujours la gueule !?

Je lève les yeux au ciel et me replonge dans la biographie de David Bowie.

    - Louis ! Je t'ai dit que je m'excusais...

Sa voix tremble sur la fin de sa phrase et la façon dont il me regarde me prouve qu'il est perdu face à mon comportement.

Je vais l'aider à comprendre...

Je me lève et dépose les deux tasses vide dans l'évier, avant d'aller m'asseoir sur le pouf face à lui.

    - Pourquoi tu me fixe comme ça Lou... Je me suis excusé.

Sa voix se fait de plus en plus chevrotante. Il ne faut surtout pas qu'il pleure, il me serait impossible de rester sérieux. Le voir pleurer m'est insupportable.

    - Tu es parti. Comme ça... Tu as laissé la maison vide, même pas un mot, même pas un message. T'es parti ! Tu n'as pas pensé, je ne sais pas, une seconde que j'allais peut-être risquer de mourir d'inquiétude !!? T'excuser ne suffit pas Harry ! Il faut m'expliquer aussi ! Je suis moins là une semaine et tu me quittes...

    - Je ne t'ai pas qui-...

    - Laisses moi finir, c'était tout comme ! Tu pars sans me donner de nouvelles. Tu imagines un peu l'état dans lequel j'étais quand je suis rentré et que je ne t'ai pas trouvé... Et quand je n'ai pas vu la voiture sur la place ! J'ai cru qu'il t'étais arrivé quelque chose de grave. Tu ne conduis presque jamais tout seul et quand tu le fais, tu m'envoies un message... Imagines juste si un soir, je ne rentre pas. Si tu ne sais pas où je suis... Comment tu réagirai !?

    - Je ne sais pas...

Sa réponse est un murmure à peine audible. Sa tête est baissée, son regard vissé au sol.

Je ne vois pas bien son visage, je ne peux donc pas savoir si ses larmes coulent, alors je me lève de mon pouf et m'approche de lui.

J'entends sa respiration en m'avançant. Elle est irrégulière.

Il pleure. Silencieusement, mais il pleure.

Je sens immédiatement mon cœur se serrer.

Il pleure à cause de moi.

Je continue de m'approcher de lui et finis par m'asseoir à ses côtés. Je l'attire dans mes bras. Il se laisse faire, alors je le serre un peu plus fort à chaque seconde.

    - Ne me fais juste plus jamais ça Hazz... On en parle si quelque chose ne te plaît pas, mais tu ne pars plus jamais. S'il te plaît, plus jamais...

Il hoche doucement la tête, faisant s'écraser sur ma paume, quelques unes de ses larmes.

Je caresse doucement son dos en enfouissant ma tête dans ses boucles.

    - Promets-le moi Hazz'...

    - Promis.

C'est ce murmure qui me confirme qu'il sera toujours là.

Mais c'est le suivant qui me rappelle cette putain de vérité.

    - Et comment tu feras quand je ne serai plus là ?

Ma gorge se serre et mes larmes manquent de déborder de mes yeux. Je le sers un peu plus fort et respire son odeur en fermant les yeux.

    - Lou, comment tu feras ?

Sa voix ne tremble plus. Je le sens se relever de contre moi pour m'observer.

Je garde mes yeux fermés et la tête baissée. Je ne veux pas qu'il voit que je pleure.

Mais forcément, il le remarque...

    - Lou...

C'est à son tour de me prendre dans ses bras.

Il me sert entre ses bras tatoués, contre son cœur battant, contre ses poumons meurtris.

    - Dis-moi... S'il te plaît, je serai plus tranquille.

Je me blottis un peu plus contre lui. Je ne veux pas répondre à sa question.

Il sera toujours là. Il vient de me le promettre. Il ne peut plus partir.

    - Prends ton temps amour...

Son ton est rassurant, mais trop de pensées se bousculent dans ma tête.

J'ai peur... Peur qu'il tente une transition pour me parler de ce qu'à dit son médecin cette semaine.

Déjà que j'ai remarqué qu'il avait ajouté un médicament à toute sa panoplie...

    - Je ne sais pas...

Je sens ses bras se resserrer autour de moi, si c'était encore possible.

    - Tu ne partiras pas.

J'ai besoin de me rassurer... J'ai besoin qu'il me le dise. J'ai besoin de l'entendre.

    - Tu me l'as promis, tu ne partiras pas.

    - Mais si...

    - Non, tu m'as promis, tu ne partiras pas Hazz'. C'est pas possible, tu resteras avec moi, longtemps.

Je sens sa tête plonger dans mes mèches, puis mon cuire chevelu s'humidifier. Il pleure. Encore à cause de moi.

Je dois répondre à sa question. Je dois trouver quelque chose à dire et arrêter de pleurer.

Mais je n'y arrive pas...et je ne trouve rien...

Nous restons comme ça, l'un dans les bras de l'autre, à pleurer suite à une simple question...

Une simple question qui résume notre histoire.

Comment est-ce que je ferai ?

BreatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant