Breathe

Chapitre 26.

    - Je ne sais pas Hazz'... Je ne sais pas...

Ses sanglots se perdent dans mes mèches, pendant que son corps tremble contre moi...

    - Mais tu ne partiras pas.

    - Oui Lou... un jour je serai obligé. Ça m'arriveras, c'est obligé... Même si je peux voir la chance d'avoir une greffe, je ne survivrai pas à jamais.

    - Tu ne partiras pas, je murmure en laissant à mon tour les larmes déborder à nouveau de mes yeux.

Il ne m'a jamais parlé de ça autant ouvertement : ses larmes ont séché sur ses joues et il s'est relevé. C'est moi qui pleure et qui ai de la peine à voir la réalité en face maintenant.

Mais je ne peux pas imaginer ma vie sans lui. C'est impossible. Je ne suis pas assez fort pour le faire.

    - Lou'... inventes quelque chose si il faut, mais réponds-moi... S'il te plaît.

Je ferme les yeux et m'enfonce un peu plus dans son torse. J'essaie de me fondre en lui, de disparaître.

Si j'y arrive, je n'aurai jamais à le quitter.

    - Je ne sais pas... Je ne sais vraiment pas... Je ne pourrai pas. Je ne serai pas assez fort...

    - Mais si Lou... Tu es assez fort. Tu es tellement fort. Mais par exemple, où est-ce que tu habiteras ? Ici, à Doncaster ?

    - Je ne serai pas assez fort Hazz... C'est toi ma force... Je ne pourrai pas vivre sans toi... même moi, je ne sais pas ce que je ferai si tu venais à... à ne plus être là quand je rentres des cours, quand je manges, quand je dors,... Je ne pourrai plus... vivre, nulle part. Ni chez moi, ni ici, ni à Londres, ni chez mes parents, ni... nulle part. Je ne sais pas... Mais tu ne partiras pas... tu te feras greffer et tu vivras à mes côtés, pour toujours. Tu seras guérit. Nous mourrons ensemble, après avoir vécu un siècle. Nous nous éteindrons en nous étreignons.

    - Si seulement Lou...

Je me lève en sursaut, des larmes plein les yeux. Il ne peux pas me dire ça comme ça, avec autant de détachement !

    - Arrêtes Hazz ! Je t'en prie, ne dis pas ça ! Tu vas vivre d'accord, tu vas écraser ta putain de maladie et tu vas vivre. Tu vivras pour toujours avec moi ! Ne dis pas que tu vas partir, un jour. Ne me dis pas ça-...

Je m'effondre dans ses bras, alors qu'un sanglot secoue mon corps tremblant.

    - Ok, Lou, ok... Du calme amour... Du calme, respire Lou... Je suis là, je suis là...

Ses paroles ne font que redoubler mes sanglots. Ceux sont les mêmes mots que je lui adresse lorsqu'il fait des crises. Exactement les mêmes que je prononce à son égare pour les rassurer, le calmer.

Je suis assis au bord du lit, plus concentré sur Harry qui dort d'un sommeil agité que sur mes feuilles de révisions.

Il a fini par accepter que je ne puisse pas lui donner de réponse...

Depuis cette discussion que nous avons eue, j'ai mon cœur serré dans ma poitrine... parce que je ne sais toujours pas pourquoi il m'y posé cette question, pourquoi il en a parlé si ouvertement, pourquoi il voulais absolument avoir une réponse...mais surtout pourquoi il parlais de sa fin de vie comme si ça allait être demain...

Je tente pour la énième fois de me concentrer sur mes résumés...rien à y faire, trop de questions tournent dans ma tête.

Alors je continue de fixer l'homme couché à mes côtés.