L'ambiance est électrique depuis hier soir entre Harry et moi. Il ne m'adresse presque plus la parole, ne dort plus dans mes bras. Il est allé à la messe ce matin, je ne voulais pas y aller.
En réalité je voulais juste éviter les regards interrogateurs de Gemma qui devait être là. De plus, Anne et Robin auraient tout de suite vu qu'il y avait un problème entre Harry et moi. Ils se seraient inquiétés, auraient multiplié leurs questions,...
Je ne voulais vraiment pas, alors je suis retourné chez moi, à Doncaster et je suis allé manger chez mes parents.
Ma mère était très heureuse de me voir. Mes frères et sœurs aussi. Mon père m'a demandé comment allait Harry, puisqu'il n'était pas avec moi. Un court malaise a suivi, mais je lui ai répondu qu'il était allé avec sa famille à la messe.
Il s'est moqué de moi, de ne pas être allé à la messe.
Il faudrait savoir, quand je vais il rigole, quand je la sèche, il rigole...
J'ai levé les yeux au ciel.
L'après-midi était très agréable, un rayon de soleil perçait les nuages sombres, nous permettant de flâner dans le jardin.
J'ai raconté, une dizaine de fois au moins, le nouveau tatouage de Harry. Ma mère a trouvé ça beaucoup trop mignon et Félicité m'a demandé une photo. Je me suis rendu compte que je n'en avait pas.
J'ai failli envoyer un message à Harry pour en avoir une, mais je me suis souvenu de son humeur ces temps-ci et me suis ravisé.
Fizzy attendra.
J'ai finalement dû partir. J'ai longuement hésité à rester à Doncaster, mais je n'ai pas résisté à voir la tête, même fâchée, de mon Harry.
C'est sur la route qu'une idée m'est venue.
Lorsque j'ouvre la porte d'entrée, l'appartement est plongé dans le pénombre. Je trouve tout de même les chaussure de Harry.
Il est donc là.
Je me précipite dans le salon à la recherche de ma solution.
Par chance, Harry a laissé son gros livre sur la petite table du salon.
Je me rends assez vite compte du problème. Ou du moins, je le devine.
Je ris doucement et vais me changer, avant de m'approcher de la silhouette endormie de mon copain dans le lit de la chambre à coucher.
- Hazz'... Amour...
Il gigote et ouvre simplement les yeux.
Je suis à quatre pattes sur lui et ris silencieusement lorsqu'il referme ses beaux yeux verts.
- Chéri, je chuchote contre son oreille.
Il ne bouge toujours pas
- Chéri, tu sais que les livres sont des histoires inventées ?
Il ne fais toujours aucun mouvement. Je soupire, mais n'abandonne pas.
- Tu sais que tout ce qui se passe dans les livres ne se passe pas automatiquement dans la vraie vie... Tu peux peut-être m'expliquer, alors, qu'est-ce qu'à bien pu faire d'autant mal le Louis de ton livre, pour que tu sois tant énervé contre moi... Hazz', réponds, s'il te plaît...
Je récolte enfin les fruits de mes efforts, lorsque mon amoureux se relève brusquement, manquant de me faire basculer du lit, et s'assied contre le mur derrière lui.
Il prend une grande inspiration et délivre toute sa rage.
- Il trompe sa fiancée ! Il vient de la demander en mariage et il la trompe ! C'est tellement irrespectueux ! Comment on peut faire ça ! Elle lui a donné sa confiance et lui il la trahit, sans regret ! En plus, il ne sait même pas qu'elle est enceinte ! Tu te rends compte toi, il trahit sa femme et son bébé ! L'histoire elle allait tout bien avant que ce connard rencontre la fille de l'homme le plus riche du pays ! C'est pas parce que l'histoire se passe au Moyen Age qu'il y a forcément aucun respect à avoir envers la femme ! C'est un imbécile de première ! Il va abandonner sa fiancée et son enfant, juste pour avoir plus d'argent. En plus je suis sûr qu'il ne l'aime même pas, sa maîtresse. Il me dégoûte. Comment on peut être autant horrible !
Sa toux l'interrompt. Je souris malgré tout. Il est trop chou, avec ses boucles qui volent dans tous les sens et ses yeux qui brillent sous la colère.
- Et tu dis rien toi ! Tu te rends compte de ce qu'il fait ! Sa femme elle a juste rien fait, elle était toujours là pour lui ! Elle ne lui a ri-...
J'interromps son monologue en avalant ses paroles.
Il est surpris par ce baiser spontané, mais y répond automatiquement.
- C'est trop drôle comme, même quand t'es énervé, tu ressembles à un chaton en colère, je lui dis en frottant mon nez contre le sien.
- Mais tu te rends vraiment pas compte ou tu fais expr-...
- Calmes-toi Hazz', ça va s'arranger. T'inquiètes pas pour elle.
Il semble se calmer parce que sa voix se fait plus posée.
- Dis-moi juste que tu ne feras pas la même chose...
- Hazz', tu ne seras jamais enceinte.
Je manque de m'étouffer de rire lorsque mes paroles atteignent son cerveau et qu'il me regarde bizarrement.
- Dis-moi que tu ne feras jamais ça.
Je le regardes. Il est sérieux ?
Oui, il l'est.
- Bien sûr que je ne le ferai jamais, ça va ou bien ! Je t'aime trop pour ça Hazz'...
Il semble rassurer et dépose doucement ses lèvres sur les miennes en me murmurant un merci.
Heu... je t'en prie...
C'est quelques minutes plus tard qu'il brise à nouveau le silence qui nous avait enveloppé.
- Lou', c'est vraiment impossible qu'un garçon tombe enceinte ?
Je le regarde les yeux rieurs. Je sais exactement où il veut en venir.
- Oui Hazz', c'est certain.
- Du coup on fera comment pour avoir des enfants à nous ?
Millième fois qu'il pose la question, millième fois que je lui donne la même réponse...
- Adoption, j'imagine...
- Mais ils seront pas à nous alors... Enfin, je veux dire par là qu'ils n'auront pas nos gènes...
- Mère porteuse...
- Mais peut-être que il y aura des nouveaux moyens pour avoir l'ADN des deux parents, plus tard... Tu penses pas ?
Plus tard...
Sûrement.
Il faut pour ça que le cœur qui fait battre le mien continue de bien faire son travail, jusqu'à plus tard...
- Oui, peut-être... Bonne nuit Hazz'.
J'enfonce mon nez dans son cou. Le silence a repris ses droits et le calme règne dans pièce.
Sous mon bras, la poitrine de Harry se soulève régulièrement, son souffle atterrit dans mes cheveux, pendant que ses bras me tiennent forts contre lui.

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Breathe
FanfictionHarry et Louis se sont rencontrés dans les toilettes d'un bar pourri. Mais qui aurait dit que dans un tel lieu, une histoire si belle commencerait ? Personne... " - Parce que je t'aime Louis. Je suis amoureux de toi. Je ne pourrai pas te laisser. S...