Le mois de décembre était passé si vite. La maison s'était petit à petit transformée en véritable atelier de Noël. Harry avait porté une attention particulière sur les couleurs : beaucoup de vert, de doré, pas trop de rouge. Le grand sapin prônait dans un coin du salon. Ma mère avait prit un tas de photos. « Il faut immortaliser notre premier Noël dans cette maison ! ». Elles n'avait pas arrêté de répéter cette phrase. Nous avions passé un bon moment, tous les quatre. J'ai beaucoup rit, nous avons échangé des cadeaux, tante Rose a appelé pour nous souhaiter un bon Noël. J'étais tout de même contente que cela se finisse. Les fêtes de fin d'année me fatiguaient toujours. Trop d'émotions et de sentiments partagés, d'étreintes, d'appels de membres de la famille à qui on ne parlait jamais. J'avoue avoir tout de même été heureuse quand, le matin du 25 décembre, je découvris un message attentionné d'Embry. « Je n'aurais pu demander plus beau cadeau que de te rencontrer cette année. Joyeux Noël, Hazel. »
Je songeai à ces quelques mots, ce matin de 5 janvier. Taylor me conduisait jusqu'à l'hôpital, où se déroulait mon premier rendez-vous avec le docteur Cullen. Elle était d'ailleurs restée étrangement silencieuse pendant la majorité du trajet. Mais son air soucieux et réfléchi n'attirait pas franchement ma confiance. Je la regardai du coin de l'oeil, attendant que la tempête ne se déclenche. Elle finit par arriver, bien entendu. Je commençais à connaître Taylor comme ma poche.
« - Dis-moi à quoi tu penses, finis-je par lancer malgré moi.
- Tu vas encore dire que je suis folle, rétorqua la brune.
- Je n'ai jamais dit que tu étais folle, lui fis-je remarquer. »
C'était vrai. Je n'avais jamais prononcé ces mots, et je ne pense pas l'avoir déjà pensé. Bien sûr, Taylor avait une imagination débordante et des idées parfois farfelues, mais je ne pouvais pas dire qu'elle était folle. La définition de la folie était trop abstraite et floue, j'aurais pu moi-même me ranger dans cette case.
« - J'ai passé la soirée du 31 décembre avec Leah, commença-t-elle. Il y avait Seth aussi, avec quelques copains...
- Ça ne s'est pas bien passé ? Devinais-je.
- Oh si, c'était plutôt sympa en fait. A vrai dire, j'ai un peu profité de la situation...
- Comment ça ? M'inquiétais-je.
- Eh bien... Les amis de Seth avaient l'air un peu plus jeunes, mais ils avaient ramené de l'alcool. Ne fais pas cette tête là, je n'en ai pas bu une seule goutte ! Mais il y en avait un, Brady, il avait l'air plutôt saoul et bien informé sur la situation des membres de la réserve... »
Je fronçai les sourcils. Je pensais, après ces quelques semaines de silence, que Taylor avait abandonné son enquête. Elle n'en avait pas reparlé depuis la dernière fois, et je n'avais pas vraiment envie d'aborder le sujet. J'avais tenté d'oublier le phénomène étrange survenu plus tôt dans le mois, quand la plaie sur le front d'Embry s'était refermée sous mes yeux ébahis. Je savais que je n'avais pas halluciné. Mais je n'avais pas d'explications rationnelles, alors j'avais décidé d'oublier ce phénomène, ou du moins l'enfermer dans un coin de mon esprit.
« - Alors je lui ai posé quelques questions, mine de rien, reprit Taylor.
- Et ? L'encourageais-je en continuant de regarder à travers la vitre.
- Il a commencé à parler des jeunes de la tribu, les changements physiques, tout ce qu'on sait déjà. Et puis, il s'est mis à aborder les débordements. Tu te rappelles de Paul ? Me demanda-t-elle.
- Oui. Je ne l'apprécie pas vraiment, lui avouais-je.
- Brady m'a confié qu'un soir, il trainait dehors avec ses amis. Il a vu une dispute éclater entre Sam et Paul, dans le genre cris et grands gestes. Sam lui disait de se calmer, qu'il n'était pas celui qui devait donner des ordres. Paul aurait pété les plombs, il se serait mit à trembler jusqu'à devenir tout flou. Et puis il est parti en courant vers la forêt. Brady ne l'a pas vu revenir.
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strange bird
FanfictionHazel n'est pas confortable avec le changement, ni avec la couleur rouge, ni avec les gens en général. Mais elle aime bien Forks, sa pluie et son calme. Enfin, calme n'est pas vraiment le mot approprié pour ce qu'il se passe réellement à Forks...